Bruno Leyrit, une vie en Creuse entre le tir et l'haltérophilie
« C’était une volonté hors du commun, une envie d’être et d’exister. » Ces mots d’André Mavigner, spécialiste des grands champions creusois, reflètent à eux seuls l’admiration que bon nombre de personnes portaient à Bruno Leyrit.
« Il a su dépasser son handicap »Le champion creusois s’est éteint à l’âge de 49 ans et laisse derrière lui une motivation sans égale et un riche palmarès. Il était atteint d’une difformité handicapante : le spina-bifida, un développement incomplet de la colonne vertébrale paralysant ses membres inférieurs. « Mais il a su dépasser son handicap dans sa vie de tous les jours. Il chassait et avait un jardin extraordinaire. Et puis, il a brillé dans plusieurs sports. »
Passionné par la chasse, le Creusois a fait ses débuts au club de tir aubussonnais. Mais ses premières expériences au plus haut niveau ont été via... l’haltérophilie. « Il était venu assister à un critérium national à Guéret et il a été repéré. Il avait une telle volonté qu’il pouvait réussir dans plusieurs sports pourtant très opposés. »
Avec plusieurs barres au-dessus des 100kg, Bruno Leyrit a glané de belles victoires dont une en coupe de France en individuel. Mais un accident domestique a stoppé cette carrière. Qu’importe pour lui, il s’est rapidement lancé de nouveaux défis en revenant à son premier amour : le tir au pistolet et à la carabine.
Les Jeux Paralympiques en dernier regretSon retour sur les épreuves de tir est couronné de succès avec de multiples médailles dont deux en or aux championnats de France à Moulins en 2019. « Il était au sommet de ses performances mais il n’a jamais pu accéder aux Jeux Paralympiques. C’est sans doute son plus grand regret. »
Bruno Leyrit a bien failli être du voyage paralympique à Rio en 2016 mais un manque de régularité l’a privé du précieux sésame. En dehors des compétitions sportives, cet athlète impressionnait à chaque rencontre. « Discuter avec un homme comme lui donne beaucoup de modestie. Quand vous le rencontrez, c’est vous qui êtes petit. C’est lui qui est costaud, pas nous. Son aura va manquer à tous. »
Alix Vermande