Communiqué - politique de haut-niveau pour les jeunes catégories

Suite à certaines réactions sur la « non-participation » de l’équipe de France aux prochains championnats du Monde cadets, la fédération tient à apporter des éclaircissements sur sa politique de haut-niveau pour les jeunes catégories et éviter toutes mauvaises interprétations.

Chez les enfants et les adolescents, la pratique sportive est conseillée pour leur épanouissement physique et psychologique mais une activité trop intensive dans ces périodes de vie peut s’avérer néfaste pour leur développement. Contrairement aux catégories seniors, l’intensité de l’entraînement doit être plus modulable et la notion de performance aborder différemment. Le sport pour l’enfant n’est pas une version miniature du sport pour adultes. La période de 6 à 12 ans est celle des premières expériences sportives. Il n’est pas concevable d’entendre que de jeunes cadets (12-13-14 ans) fassent des sacrifices depuis des années pour atteindre le haut-niveau.

Évidemment, nous aimerions tous que nos jeunes deviennent les prochaines Haby Niare ou Gwladys Epangue ou qu’ils gagnent des médailles olympiques. Mais devenir champion peut exiger des années de préparation, on se doit de respecter des étapes de progression pour éviter l’épuisement physique et émotif. Rappelons que le taekwondo n’est pas une activité à maturité précoce. Les athlètes concernés par les championnats du Monde cadets de 2019, seront à maturité sportive pour les Jeux de Los Angeles en 2028. Ils auront alors entre 21 - 23 ans.

D’ici là, les compétitions judicieusement choisies ont pour but de répondre à des attentes réalistes qui permettront à l’enfant de voir le sport comme une source de plaisir quel que soit le résultat de ses efforts. Nous ne souhaitons pas rentrer dans une logique de « Championnite ». Pour les cadets, leur participation aux opens internationaux et aux championnats d’Europe est suffisante pour débuter dans une pratique du haut-niveau.

Force est de constater également que la participation de la France aux Championnats du Monde suscite une passion excessive chez certains et qui pourrait justement avoir des répercussions négatives sur les jeunes. Nous voulons justement éviter le surinvestissement de tierces personnes qui pourraient voir dans la pratique sportive des jeunes une projection de leur propre rêve, de leur propre besoin de reconnaissance ou de promotion. La compétition sportive devient en effet trop stressante lorsque les circonstances amènent le jeune à croire que l’estime qu’on lui porte varie selon la qualité de sa prestation. Nous l’observons trop régulièrement lors des compétitions.

Notre responsabilité est de lutter contre cette forme d’obsession du championnat et du résultat chez les jeunes.

Ces observations essentielles à la protection des jeunes nous amènent naturellement à axer notre travail sur la formation, la construction et à axer nos objectifs sur les opens internationaux et les championnats d’Europe pour cette catégorie d’âge.

Patrick ROSSO
DTN FFTDA