Pourquoi Axel Muller, l'ailier argentin du CA Brive, rêve-t-il de jouer pour l'équipe des Etats-Unis ?

Quand World Rugby a pris la décision la semaine passée de permettre à certains joueurs de changer une fois dans leur carrière de Fédération, Axel Muller, l’ailier argentin du CA Brive, a décidé de revivre le rêve américain. Lui qui n’est plus appelé par les Pumas depuis les Jeux olympiques de 2016 espère relancer sa carrière internationale en étant sélectionné avec les Etats-Unis. Il s’explique.

Si vous postulez à jouer avec les Etats-Unis, c’est parce que vous avez une connexion particulière avec ce pays. 

« Je pense que ce serait une bonne occasion pour moi. J’ai vécu 10 ans aux Etats-Unis, de 7 à presque 17 ans. J’ai représenté l’Arizona aux championnats des Etats-Unis du 800 mètres. Je me sens autant Américain qu’Argentin. On a dû rentrer en Argentine pour des raisons familiales, mais sans cela, je serais certainement resté vivre là-bas. »

« La Fédération argentine m’a reproché d’être parti à Toulon. Ma relation avec la Fédération s’est compliquée. Mais je ne regrette pas mon choix. C’est une bonne chose pour moi et pour ma carrière d’être venu en France. »

Connaissez-vous déjà des joueurs américains ?

« Quelques-uns évoluent en Top 14. Je connais Samu Manoa avec qui j’ai joué quand j’étais à Toulon. Je suis toujours en contact avec lui. »

Vous n’avez plus joué avec l’Argentine depuis 2016. Pour quelles raisons ?

« Oui, depuis les Jeux olympiques. La Fédération argentine m’a reproché d’être parti à Toulon. Ma relation avec la Fédération s’est compliquée. Mais je ne regrette pas mon choix. C’est une bonne chose pour moi et pour ma carrière d’être venu en France. »

Mario Ledesma avait pourtant fait appel à vous en 2020…

« Oui, pour participer aux matchs de Rugby Championship. Quand il a donné sa liste à la Fédération argentine, ils lui ont demandé de retirer mon nom. C’est dommage d’en arriver là. Je sais qui je suis, ce que je vaux et je trouve dommage que des personnes qui ne sont pas sur le terrain remettent en cause ma légitimité. »

Le contact est-il déjà établi avec le sélectionneur américain ?

« Pas encore. Le nouveau règlement vient de tomber. A priori, je rentre dans les critères. Maintenant, je vais voir comment les choses peuvent avancer sachant que le plus important en ce moment, cela reste les matchs avec Brive. »

"Leur équipe de rugby est en train de grandir et mon expérience en Top 14 peut les aider."

Les Etats-Unis ont un match de qualification pour la Coupe du monde contre le Chili…

« Cela va être un match hyper important. Une victoire assurerait aux Etats-Unis une place à la Coupe du monde qui est la plus belle compétition qui puisse exister au rugby. »

Si jamais vous êtes sélectionné avec les Etats-Unis, vous pourriez vous retrouver à jouer contre l’Argentine…

« Oui, et je ne serais pas le premier à qui cela arrive. Ignacio Brex qui a joué avec les U20 argentins évolue désormais avec l’Italie et a affronté les Pumas il y a quelques jours. Si cela peut m’arriver, ce serait bien. »

Le rugby américain est en pleine progression.

« Leur équipe de rugby est en train de grandir et mon expérience en Top 14 peut les aider. A 7, ils sont très forts. Mentalement, aussi, comme on peut le voir dans toutes les équipes américaines qui participent aux JO. En grandissant là-bas, j’ai été imprégné de cette mentalité. »

Pascal Goumy