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Claude Morelle, nouveau président de l'ES Guéret : une vie en jaune et bleu

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Claude Morelle, nouveau président de l'ES Guéret : une vie en jaune et bleu

« Je suis désolé mais j’ai comme l’impression que nous n’aurons pas de ballon pour la photo... » Non sans gentillesse et humilité, Claude Morelle s’excuse. Il farfouille ici et là dans le local de l’Entente Sportive Guérétoise (ESG), en vain. « On les met sous clefs car sinon on nous les pique », glisse le sexagénaire aux yeux souriants. Ce sera donc sans ballon. Dommage, tant la vie du Creusois tourne autour depuis son plus jeune âge. « Dès cinq ans, j’étais déjà sur les terrains avec l’ASPTT. En même temps, on n’avait un peu que ça à faire... » 

Grand témoin de la fusion entre l’ASPTT et l’AS Creuse

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis ses petites foulées. Le nouveau président de l’ESG aurait, cette fois, bien des choses à faire, mais il ne parvient pas à se détacher du foot et de Guéret. « C’est vraiment mon club de coeur. J’ai parfois pris un peu de recul mais j’ai vécu tant de choses ici que je reviens toujours. » Cette fois, il revient dans le costume de plus haut dirigeant. 

J’ai eu du mal à dire non. Surtout que, dans l’équipe de dirigeants, il y a des personnes que j’ai vu grandir car je les ai entraînées quand j’étais éducateur. Ça me fait plaisir de voir ces gamins devenir des hommes. 

Et il s’agit là d’un retour à la présidence car Claude Morelle a déjà endossé ce rôle au coeur des années 90.

Celles qui ont vu l’ASPTT et l’AS Creuse fusionner. « Ça devenait indispensable car la situation était ridicule. Forcément, ça a fait des mécontents. Mais André Lejeune, maire de l’époque, a très bien fait les choses car il était proche de tout le monde. »

Du Parc des Princes au stade Léo-Lagrange

S’en est suivie une montée en CFA 2 (actuel National 3), plus haut niveau atteint par le club guérétois. Mais, étonnamment, ce n’est pas le plus beau souvenir de cet homme au coeur jaune et bleu. Exit le stade Léo-Lagrange, direction le Parc des Princes. La demeure du Paris Saint-Germain est le berceau d’une émotion intacte. Celle d’avoir emmené une équipe de « poussins » à un tournoi national.

De voir des jeunes Creusois sur le même plateau que Lyon ou Nice, ça donne forcément des frissons. Et ça ne triche pas un gamin.

Lui non plus ne triche pas. Quand il admet ne pas comprendre pourquoi le rugby a plus de place que le foot dans la ville. Quand il n’hésite pas à pointer du doigt certains problèmes logistiques comme des bus peu adaptés. Quand il souligne le manque de solidarité entre certains clubs creusois. Ou bien encore quand il dit que le football amateur, finalement, c’était mieux avant. 

Amoureux du foot amateur depuis toujours

Le désormais célèbre adage est ici utilisé avec justesse. Les joueurs amateurs lèvent moins le coude après les matchs, c’est un fait. En revanche, ils lèvent aussi de moins en moins le pied pendant les entraînements.

On peut dire que le football amateur s’est professionnalisé. Il faut avoir un certain sérieux pour évoluer dans les meilleures divisions régionales. Ça a peut-être perdu en convivialité mais pas en spectacle sur le terrain.

Sur le terrain, il ne l’est plus depuis plus de trente ans. Ce qui ne l’empêche pas de vivre les matchs. Pendant une rencontre de l’ESG, ne cherchez pas le président en tribunes. Il préfère faire les cent pas autour du rectangle vert. « C’est simple, je ne peux pas m’asseoir pendant un match. J’ai du mal à tenir en place. Et puis ça me permet de ne pas entendre toutes les bêtises qui peuvent être dites en tribunes. »

La montée en National 3 dans le viseur

Et malgré ces malheureux dérapages verbaux, Claude Morelle l’aime son foot amateur. Plus que le professionnel ? À n’en pas douter. « Je regarde de moins en moins le foot à la télévision. Je trouve qu’il y a trop d’argent en jeu, ce n’est que du business. C’est bien loin de ce qu’on peut voir chez nous, aussi bien dans l’équipe que chez les bénévoles. »

Ce que l’on voit chez eux ? La guitoune où seul le vent froid a une bonne place. La main courante sur laquelle on s’appuie de fatigue après une semaine de travail. La vieille chasuble encore imprégnée de l’effort de la veille. Et la buvette où l’on refait le monde avant de retrouver femme et enfants.  Mais, si la convivialité c’est bien, la montée c’est encore mieux. 

L’ambition c’est de rejoindre la National 3 comme il y a plus de trente ans. Je pense que c’est un objectif réaliste. Et puis, quand on gagne, il n’y a pas de tensions. Alors autant éviter cela.

Pour l’heure, sa dernière tension est le fruit d’une séance de tirs au but face au Chartres de Jean-Pierre Papin en Coupe de France. Une élimination somme toute amère même si la fête a été belle. Faire tomber JPP, il en rêvait. Perdre avec fair-play, il l’a fait. « Et, puis, finalement, c’est ça le football. »

 

Alix Vermande 

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