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À Aurillac (Cantal), la grande distribution remballe ses rayons

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À Aurillac (Cantal), la grande distribution remballe ses rayons

Un casse-tête qui a commencé jeudi et qui s’est matérialisé, visuellement, dès vendredi matin en magasin : des présentoirs rapportés en réserve, des rayons filmés de plastique et des îlots recouverts de film noir pour en interdire l’accès. Au magasin Auchan d’Aurillac, les consignes gouvernementales ont été prises au pied de la lettre et sans attendre, anticipant même la limite d’application fixée, depuis, à ce soir.

« On a tenté de devancer pour ne pas être pris au dépourvu », précise Lionel Jonier, le directeur du magasin.

Le rayon librairie, premier condamné

Dans cette grande surface, le rayon librairie a fait les frais, le premier, d’une mise à l’écart des yeux et du caddie des consommateurs. Une pancarte vient rappeler pourquoi et sous-titrer cette interdiction subite. Et subie. « Le gouvernement a décidé l’arrêt, qui sera effectif à compter du 31 octobre, et pour une durée de quinze jours, de la vente de livres dans les magasins. À l’issue de cette période, la décision sera réexaminée par le gouvernement ».

Depuis, Lionel Jonier a également demandé à ses collaborateurs de fermer des rayons, ou condamner l’accès à d’autres références et produits dits « non essentiels ».

La liste de ces produits-là est tombée le matin même (hier, NDLR). Lionel Jonier la tient précieusement dans sa poche et s’y réfère dès qu’il a un doute. Parmi cette liste, les vêtements, les chaussons et chaussures, tout le rayon musique, le maquillage, les jouets de Noël, entre autres. Autant de références que les consommateurs ne peuvent plus glisser dans leur panier, du moins en magasin.

« La vente digitale reste permise. Le retrait en magasin de commandes passées en click & collect continuera d’être assuré », complète l’affichette posée en magasin pour préciser que la vente de certaines références est interdite sur place. Le panier virtuel à la rescousse du bon vieux chariot de courses ? Pas impossible !

« Je regrette tout ça, pour les clients, évidemment. Et oui, c’est un casse-tête pour nous, de retirer certaines choses, d’en conserver d’autres. Mais on doit suivre la loi. Et nous, on le fait, scrupuleusement. C’est tout. »

Il poursuit : « Au premier confinement, on ne nous avait pas demandé de rendre inaccessible le rayon librairie, par exemple. Bien sûr cette situation ne me satisfait pas. Aujourd’hui, si une personne veut acheter un livre, elle ne peut pas le faire chez nous. Mais elle ne peut pas l’acheter, non plus, chez son libraire… »

Le directeur d'Auchan l'assure :

Moi j’aurais préféré que les librairies restent ouvertes... 

L’anticipation des mesures gouvernementales

La seule stratégie restant, pour beaucoup de consommateurs, les grosses plateformes de vente en ligne. Pour les livres. Et le reste… En passant à proximité d’un rayon généraliste : des petits jeux, des jouets, des bricoles. « Ça, ce n’est pas le rayon jouets de Noël. C’est ce qu’on appelle les “sèche-larmes”. C’est un rayon fixe, installé toute l’année pour les petits besoins de cadeaux : les jeux de cartes, les figurines, etc. Ça n’a rien à voir avec le rayon jouets qui était prêt… ».Et qui, lui, est maintenant sous rubalises, inaccessible.

Librairie, musique et jeux vidéos inaccessibles

À Leclerc, comme lors du premier confinement en mars, on avait déjà anticipé les mesures gouvernementales en fermant les rayons librairie, musique et jeux vidéo de l’espace culturel dès vendredi dernier, qui reste ouvert pour le multimédia et la téléphonie. Et depuis hier, on commence également à retirer les produits dits « non essentiels » pour se mettre en conformité avec le décret publié.

On suivra bien évidemment les nouvelles consignes

indique Joseph Chauvet. Dans le même temps, le responsable des enseignes estampillées Leclerc à Aurillac (supermarché, drive voiture et drive piéton, espace culturel, parfumerie et parapharmacie, soit près de 220 collaborateurs) a mis en place un service de click & collect, notamment pour la librairie, la musique, les jeux vidéos ainsi que pour l’institut de beauté/parfumerie qui a dû fermer ses portes.

« Et nous allons également basculer certains produits, comme les jeux et jouets, sur le drive où nous proposerons une gamme de produits étoffée. »

Éviter les rayons bâchés

Du côté de Géant, on s’apprêtait également à bloquer l’accès aux rayons de produits non essentiels de l’hypermarché, qui devront être inaccessibles, tout en évitant au maximum les rayons bâchés ou vides, dès aujourd’hui.

« On va essayer de mettre sous rubalises ces allées de manière à ce que les clients ne puissent plus y accéder, et nous allons surtout installer beaucoup d’affichage pour expliquer cette décision », précise Joëlle Mazet, responsable remplaçante du magasin.

« La bonne réponse aurait été de permettre à tout le monde de continuer à travailler : petits commerces comme grande distribution. Mais là, eux comme nous, allons souffrir de ce confinement »

Et le manque à gagner pourrait avoir des répercussions sur l’emploi. Même s’il n’est pas question de recourir au chômage partiel pour le moment. « La grande distribution, ce n’est pas que la direction, il y a aussi nos collaborateurs, affectés à ces rayons. Nous avons la chance d’avoir des employés polyvalents, qui vont être redéployés sur le e-commerce ou en renfort aux caisses. 

Marie-Edwige Hebrard et Emmanuel Tremet

Photos : Jérémie Fulleringer

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