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Assurance / assureurs : vers un retour de la modélisation des risques internes ?

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Pourquoi et comment les assureurs devraient envisager à nouveau une modélisation interne et dynamique des risques, même partielle, sans nécessairement aller jusqu’au processus d’approbation.
L’âge d’or des modèles internes

La modélisation des risques internes (ou analyse financière dynamique) a eu ses heures de gloire au début des années 2010. Avec la perspective de la mise en œuvre de la Directive Solvabilité 2, les assureurs de plus grande taille, ou ayant une activité très spécifique (par exemple assurance-crédit ou RC décennale) ont exploré la possibilité de remplacer la Formule Standard (FS) par la mise en place d’un modèle interne (souvent partiel) pour l’évaluation de leurs besoins en fonds propres.

Démarche tout à fait louable, une modélisation interne dans une approche simulatoire offre une vision représentative de la vie de la société. Dans le cas d’un assureur non-vie, cela permet notamment de modéliser finement les sinistres graves et catastrophiques de manière individuelle et d’appliquer fidèlement les programmes de réassurance non-proportionnelle.

Il en résulte une meilleure prise en compte des mesures d’atténuation des risques avec impact sur les besoins en fonds propres qui peut être significatif.

La désaffection des modèles internes approuvés

Cependant, même si la mise en œuvre calculatoire était relativement accessible, la charge administrative relative au processus d’approbation s’est avérée si lourde, longue et coûteuse, que nombre d’acteurs ont renoncé à cette approche, se rabattant sur le calcul déterministe de la Formule Standard (FS) pour le grand nombre et les USP/GSP pour le reste.

La Formule Standard présente plusieurs inconvénients comme le fait qu’elle prend mal en compte la réassurance non proportionnelle, qu’elle ne fournit qu’un chiffre réglementaire, qu’elle n’est pas pluri-annuelle et qu’elle ne donne que peu d’information utile au pilotage et à la gestion des risques de l’entreprise.

Après le long voyage vers Solvabilité 2, s’en est suivi un périple tout aussi périlleux (et coûteux) vers IFRS17 pour les organisations soumises à cette obligation. Depuis quelques années, une grosse partie des ressources et des budgets ont été aspirés pour répondre à cette nouvelle exigence règlementaire. En combinant cela avec des taux bas et un coût du capital relativement faible, l’intérêt pour la modélisation des risques internes et l’utilisation optimale du capital s’est fortement réduit pour la plupart des acteurs.

La fin de l’abondance

Et si la tendance était en train de s’inverser ? Comme le disait récemment un homme politique français célèbre, nous sommes entrés dans une phase de l’histoire qui marque « la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance, celle des liquidités sans coût ».

Peu importent les sources de ce changement assez brutal, l’inflation semble s’installer pour quelques temps et le coût du capital ne pourra plus continuer à être négligé.

C’est pourquoi, quelques grands acteurs, qui étaient jusque-là en Formule Standard, commencent à explorer, à raison, la possibilité de mise en œuvre d’un modèle interne (au moins partiel).

Et cette démarche est bien compréhensible. Même si faire approuver un modèle interne s’avère lourd, disposer d’une modélisation interne est une bonne pratique. Une pratique d’ailleurs assez courante dans le monde industriel où les entreprises 4.0 disposent souvent d’un jumeau numérique1.

En effet, un jumeau numérique a de multiples avantages : planifier, explorer des opportunités de développement, simuler certaines décisions stratégiques… Et pouvoir en mesurer les impacts sans risque.

Dans tous les cas, une modélisation interne (même sans aller jusqu’à l’approbation d’un modèle interne) est un puissant outil d’aide à la décision et de pilotage à destination des directions. Citons notamment l’achat de réassurance, la vision ORSA (Own Risk Self Assessment) avec prise en compte des effets de changement climatique, etc.

Au-delà, l’approbation d’un modèle interne (même partiel) quant à lui, peut débloquer des freins et générer des opportunités matérielles.

Selon notre expérience, un modèle interne partiel peut déboucher vers une réduction de SCR (Solvency Capital Requirement) de l’ordre de 10% à 15%. Pour une société avec un SCR de 500 m€, cela représente un gain en capital de 50 m€ (qui pourraient être investis ailleurs au bénéfice des assurés) et une économie annuelle de 3 m€ (en considérant un coût annuel du capital de 6%).

Note

1 Le jumeau numérique, un atout pour l’industrie 4.0

Contact

Nicolas Clément
Directeur IARD
Insurance Consulting and Technology
 e-mail

Lire la suite ici : Assurance / assureurs : vers un retour de la modélisation des risques internes ? (source : News Assurances Pro - Media Indépendant des assureurs, mutuelles et institutions de prévoyance)

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