La Transat Jacques Vabre : partage & enrichissement personnel

Laquelle de vos Transats Jacques Vabre vous a le plus marquée ? 
JPD : « Celle avec Loïck (Peyron) en 2005, car il y a eu un match très fort jusqu’à la fin avec Bilou (Roland Jourdain) qui naviguait avec Ellen (Mac Arthur). On termine 20 minutes devant. C’était stressant ! La pression était très difficile à gérer. Loïck l’a bien vécue, moi moins. Avec cette victoire à la clé, c’était sans doute le moment le plus fort. Il y a aussi eu celle avec Jérémie Beyou (en 2011, ndlr) où nous sommes sortis d’un gros coup de vent les premiers, et bien sûr la première (en 2003 avec Nicolas Abiven, ndlr) où nous avions mis 200 milles à nos concurrents ! » 

YE : « La dernière avec Charlie Dalin… Nous savions au départ du Havre que nous partions à l’échafaud car une grosse dépression était annoncée. La décision d’aller dans le dur était un moment fort, et notre sortie en tête fut une énorme satisfaction. On termine troisième de la Transat Jacques Vabre, c’était un moment sympa. » 

Qu’est-ce que cette transat en double représente pour vous ?
JPD : « Ce sont des moments où j’ai pu apprendre à vivre avec quelqu’un d’autre, une source d’apprentissage, d’enrichissement. J’ai progressé grâce à cette transat, car j’ai démarré la course au large assez tardivement même si j’avais fait beaucoup d’équipage avant. Cela m’a permis de voir fonctionner des navigateurs solitaires, de franchir un certain nombre de paliers et de prendre confiance en moi et progresser en solitaire. Gagner des courses, ça donne confiance ! » 

YE : « C’est un exercice dans lequel je n’étais pas très à l’aise au début. Et finalement, j’y prends goût. Plus les années passent, plus je trouve que c’est intéressant de partager sa chambre avec quelqu’un ! J’avais du mal au tout début avec le face à face avec l’autre, mais quand ça se passe bien, c’est vraiment top, c’est très enrichissant. »