À Bordeaux, la hype du rugby et le déclin du football, avant UBB-ASM Clermont

Est-ce que le rugby est en passe de dépasser le football du côté de Bordeaux ? Si l’on regarde l’affluence des dernières rencontres disputées par l’Union Bordeaux Bègles et les Girondins, on est en droit de se poser la question.

Il est vrai que le club au scapulaire ne possède plus son lustre d’antan où les Yoann Gourcuff et consorts régalaient Chaban-Delmas lors du dernier titre de champion de France en 2009.

Aujourd’hui, les Girondins de Bordeaux peinent à exister dans la deuxième moitié du classement de Ligue 2 (13e avant la 33e journée, ce samedi). Et forcément, l’engouement s’en ressent. Samedi dernier, 22.508 spectateurs assistaient à la 12e défaite de la saison des footballeurs face à Bastia. Dans un Matmut Atlantique affichant une capacité de 42.000 places, c’est très peu…

Avec 21.000 supporters « marine et blanc » en moyenne, les Girondins possèdent la deuxième affluence de Ligue 2 derrière Saint-Etienne. Mais la vision d’un stade à moitié vide demeure terrible pour l’image du club. Cela tranche en tout cas avec ce qu’il se passe du côté du centre-ville.

Le Stade Chaban-Delmas connaît lui une seconde jeunesse depuis que l’Union Bordeaux-Bègles a officiellement rejoint l’enceinte qui sera centenaire au mois de mai. Dès sa première saison disputée entièrement à Chaban (2015-2016), l’UBB a affiché la meilleure affluence du Top 14. Un titre honorifique qu’elle n’a jamais perdu depuis.

Cette saison, près de 27.000 fans viennent encourager les hommes de Yannick Bru. Une moyenne unique sur la planète ovale.

« On dit souvent plus gros public d’Europe parce qu’on trouve que “plus gros public du monde” c’est pompeux. Mais la vérité, c’est que c’est au monde », se plaisait à remarquer le président Laurent Marti sur les ondes d’Europe 1. Les chiffres ne mentent pas, le rugby devient tendance du côté de Bordeaux.

Des places moins chères

« Le football a perdu un peu de sa superbe compte tenu des résultats en berne, remarque Denys Kappès-Grangé, journaliste pour Sud-Ouest. En plus, il y a vraiment une forme de hype autour du rugby. En ce moment, c’est bien plus funky de se montrer à l’UBB qu’aux Girondins. Le fait que le stade soit en ville y participe aussi. Mais si les Girondins devaient remonter en Ligue 1, je pense sincèrement que le football reprendrait sa place. Les Girondins drainent toute la région. Ce qui n’est pas le cas de l’UBB. »

Outre le prisme du résultat pur, l’Union Bordeaux Bègles a parfaitement manœuvré pour attirer le plus possible de monde au stade. La politique tarifaire pratiquée se veut en effet très incitative. Prenons par exemple le match de ce dimanche soir (21h05) face à l’ASM Clermont. Vendredi soir, il était encore possible de prendre des places derrière les poteaux pour seulement 10 euros. Les billets les plus chers étant fixés à 65 euros au milieu des tribunes latérales.

« On veut que tout le monde puisse venir au stade », précisait le président Laurent Marti.

Une politique manifestement payante. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux du côté de Chaban-Delmas. Des spectateurs qui ont de surcroît la chance de voir évoluer des joyaux tels que Matthieu Jalibert, Louis Bielle-Biarrey ou Damian Penaud. Et cela participe aussi à la hype du rugby à Bordeaux. 

Arnaud Clergue

Deux retours importants à l'UBB. Selon nos confrères de Sud-Ouest, Matthieu Jalibert et Damian Penaud devraient faire leur retour pour affronter l’ASM, ce dimanche soir (21h05). L’ouvreur et l’ailier devraient même être titularisés. Les deux internationaux avaient manqué le quart de finale de Champions Cup perdu par l’Union Bordeaux Bègles face aux Harlequins (42-41).