Ski de fond
Ajouter une nouvelle
Nouvelles

Pigerolles, le rêve évanoui du ski de fond sur la montagne limousine

0 46
Pigerolles, le rêve évanoui du ski de fond sur la montagne limousine

Cela pourrait être cocasse si ça n’était pas dramatique : il n’y a pas si longtemps, la Creuse s’imaginait avec un aller-retour quotidien entre les aéroports d’Orly et de Lépaud… Et dans le même temps, elle se targuait d’avoir ses pistes de ski de fond.

La disparition brutale du vrai hiver

Deux facettes d’une même histoire : le fantasme d’un développement illimité, peu importent les ressources. On était à la fin du 20e  siècle, juste avant de prendre conscience que la machine climatique était cassée… Car si la ligne aérienne n’a jamais fonctionné, le ski, lui, a connu de beaux moments sur le Plateau, entre Creuse et Corrèze. Posées autour de 900 mètres d’altitude, trois petites “stations” associatives s’étaient développées pour la pratique nordique, et se réactivaient chaque hiver, lorsque l’enneigement était bon.

Les gens du 20e  siècle avaient toutes les raisons d’y croire : dans les décennies 1960-1970, la hauteur de neige cumulée tourne chaque hiver autour de 1,5 m. Depuis les années 1980 cependant, ce chiffre semble fondre inexorablement. Et malgré quelques hivers encore dignes de ce nom (1987, 1995, 2007, 2012), l’idée s’installe d’une neige qui ne tombe quasiment plus dans la région. Et quand elle tombe, elle ne tient pas : alors que Millevaches connaissait 120 jours de gel il y a cinquante ans, ils ne dépassent plus 40 jours désormais… Bien souvent, la neige n’est plus que de la “pleige”...

Un scénario qui en préfigure d’autres

À Pigerolles, les pistes balisées, de 6,5 km à 17,7 kilomètres, combinables avec celles de Saint-Setiers, côté corrézien, composaient pourtant un petit domaine honorable, largement suffisant pour rassasier “ceux des plaines”. Aux Creusois du bas s’ajoutaient les Limougeauds, mais aussi les amateurs de Poitou-Charentes ou du Centre (plaques d’immatriculation faisant foi) qui trouvaient là leurs premiers reliefs. Sans avoir besoin de débourser grand-chose puisqu’il s’agissait d’une structure associative. Celle-ci a été dissoute en 2023, car au manque de neige s’ajoutait le manque de bénévoles motivés, l’un étant logiquement lié à l’autre d’ailleurs.

Le plus triste dans ce scénario est sans doute qu’il préfigure bien d’autres histoires, dans d’autres massifs, de petite, moyenne et plus hautes montagne. Ainsi par exemple la Transjurassienne, mythique course de ski de fond qui se tient normalement début février, a-t-elle dû être annulée cette année. Pourtant l’altitude est un cran au-dessus de Millevaches et le climat y est continental. De même, un certain nombre de stations, même en Savoie, ont dû renoncer à ouvrir des pistes.

 

Floris Bressy

Загрузка...

Comments

Комментарии для сайта Cackle
Загрузка...

More news:

Read on Sportsweek.org:

Autres sports

Sponsored