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Contre Rouen, Aurillac n'a jamais vraiment souffert de son infériorité : "On a joué au rugby comme si on était à 15 contre 15"

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Contre Rouen, Aurillac n'a jamais vraiment souffert de son infériorité :

"Le carton rouge, je l’admets, car Yabaki tombe sur la tête du joueur. On parle là de la sécurité des joueurs." Dans les mots des Aurillacois, Roméo Gontinéac en tête, il n’y avait pas l’once d’une envie de polémiquer après l’exclusion définitive de l’ailier fidjien vendredi. C’est peut-être plus facile après une victoire somme toute probante. Et même si le geste de Yabaki trahit plus un défaut de maîtrise qu’une réelle volonté de faire mal au moment où le Normand Vallée aplatissait dans l’en-but. 

Toujours est-il que ce qui aurait pu être un terrible coup dur n’a jamais perturbé un Stade Aurillacois sûr de lui, vendredi soir, au moment de renouer avec la Pro D2. Mieux, on n’a pas senti véritablement cette absence sur le pré.

Coupable d'un manque de maîtrise, plus que d'une volonté de faire mal, Yabaki a payé cher une lecture moyenne sur l'essai de Vallée avec une montée défensive qui crée le surnombre qu'il n'a pas su combler.

Les Cantaliens avaient déjà montré qu’ils pouvaient compenser ces infériorités par l’envie, à l’image du succès à Massy l’an passé. Mais à l’époque, il s’était agi de tenir un résultat, pas de revenir dans la partie après un score de parité (7-7) pour au final écœurer l’adversaire avec un bonus offensif.

"On a joué au rugby comme si on était à 15"

"Ce n’était pas gagné, on revient de loin", notait l’entraîneur. Mais ses hommes ont clairement été habités par une confiance inébranlable dans leur capacité à rattraper ça. 

"Cet essai qu’ils mettent nous fait mal, surtout qu’on prend ce carton rouge. Après, soit on baisse la tête et on se dit qu’on va se faire chier pendant 60 minutes, soit on se dit  “tant pis, c’est pas grave, on fera le job pour deux mecs et on va s’y filer”. On a choisi la deuxième option."

"Ça montre l’état d’esprit de ce groupe et c’est un match qui va nous servir pour la suite", appréciait David Delarue, à l’aise et serein tout au long d’une rencontre où les cadres ont tenu leur rang. 

"On a de bons leaders, de bons mecs qui passent les bons messages", rappelait Roméo Gontinéac, en écho aux propos d’Alex Plantier, qui avait fait sien le discours du capitaine Didier Tison sitôt après le rouge. 

Intelligence, solidarité et détermination

"Il nous dit que le carton, ce n’est pas grave. Qu’il est à l’aile, qu’on a travaillé en défense sur ça, qu’on sait faire. Comme je l’ai dit récemment, on a fait une très grosse semaine et ça nous récompense. Moi, personnellement, le carton, je l’oublie. On avait chacun notre mec (à contrôler). Tout les mecs étaient dans cet optique. On a switché, et on a joué au rugby comme si on était à 15 contre 15 », insistait le pilier gauche, fer de lance d’un pack qui a torturé son vis-à-vis. 

Le Stade a cherché à jouer les coups à fond quand ils se sont présenté, à l'image de l'essai de Powell parti d'un ballon volé en fond d'alignement par Khonelidze et d'un jeu au pied idéal de Palmier.

Les changements en fin de match n’ont d’ailleurs pas grippé cette belle mécanique, comme le démontre l’essai final de Maituku. Et signé à 13 contre 15, s’il vous plait... 

"On avait mis en avant trois aspects cette semaine : l’intelligence, la solidarité et la détermination", reprenait Roméo Gontinéac, fier d’avoir vu ses hommes cocher toutes ces cases. "Les joueurs ont été solidaires jusqu’au bout. Ils se sont vidés, on le voit sur le dernier essai, où il y a de la rage."

Dès l’entame, Aurillac a montré sa capacité de rebond

Une solidarité qui n’avait pas attendu la 25e et ce carton rouge, ou les derniers instants et l’essai final. Cela a été le maître mot dès la première minute, où le huit de devant sortait le grand jeu sur la première mêlée, effaçant le petit raté du coup d’envoi manqué.

"Quand on arrive sur la première, avec Kart’, Basa (Khonelidze) qui aime aussi la mêlée, on la prend directe. Je pense qu’ils ne s’attendent pas à ça, qu’ils pensent qu’on va être posé et chercher à ne pas faire de faute mais nous, on essaie d’aller chercher la pénalité", soulignait Alex Plantier. 

On avance au moment de l’introduction, on récupère le ballon et c’est tout bénéf’ pour nous. Et puis, ça fait du bien à notre buteur aussi

Réaction, anticipation, mais surtout esprit de corps. Avec cette recette-là, l’entrée du Stade dans son marathon a été réussie. Cela ne dit pas encore où Aurillac en sera quand la course se sera étirée en longueur. Mais, déjà, l’équipe de Roméo Gontinéac est partie à point. 

Texte : Jean-Paul CohadePhotos : William Duran

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