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Avant le derby CA Brive - ASM : Obé Shvelidze - Dato Zirakashvili, unis bien au-delà du rugby

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Avant le derby CA Brive - ASM : Obé Shvelidze - Dato Zirakashvili, unis bien au-delà du rugby

Leur amitié est indéfectible et solidement enracinée dans le parcours des vingt dernières années de leurs vies. Sur, autour et en dehors du terrain, Zirakashvili et Shvelidze ont tissé des liens que même l’opposition d’un jour (en tribunes) ne saurait altérer.

 

Premier contact, premiers souvenirs

 

 

C’est à Rustavi en Géorgie, ville dont ils sont tous les deux originaires, que Zirakasvhili, jeune débutant alors de 17 ans, croise pour la première fois le déjà célèbre Shvelidze, de 5 ans son aîné.

« Obé jouait déjà à Béziers et lors d’une de ses visites dans notre club à Rustavi, on a très vite sympathisé. Quand il est retourné ensuite en France, il m’a envoyé des crampons Adidas tout neuf et un maillot d’entraînement de Béziers. J’étais ravi de ce cadeau inattendu parce qu’à l’époque, chez nous en Géorgie, on était un peu des va-nu-pieds dans le rugby », sourit le Clermontois. 

Évidemment toujours très attachés à leur terre natale, les deux internationaux rentrent, chaque été au pays, où ils sont considérés comme des légendes vivantes. « On a nos deux portraits affichés sur l’entrée du club-house de Rustavi. Ça fait un peu bizarre la première fois », sourit, gêné, le Briviste. 

L’appel d’Aubenas

 

 

Alors qu’il vient de signer le premier contrat professionnel de l’histoire du rugby géorgien (en 2002), Dato Zirakashvili reçoit un coup de fil de son nouveau pote, toujours en poste à Béziers. 

« Obé m’appelle pour me dire que le club d’Aubenas en Fédérale 1 cherche un pilier. Il a réussi à me convaincre et il me reçoit chez lui à Béziers. Il m’achète alors un billet de train pour aller à Montélimar où j’avais rendez-vous avec un dirigeant d’Aubenas ».

Shvelidze n’a pas oublié non plus. « En fait, quand j’étais à Béziers, notre ailier de l’époque, Mickaël Noël, avait arrêté sa carrière pour devenir kiné à Aubenas. Un jour, il m’appelle pour me demander si je ne connaissais pas un droitier. À l’époque, j’avais joué l’agent spécial pour Dato parce que je savais très bien qu’il avait tout pour réussir ».

Davit Zirakashvili, au centre, aux côtés de Goderzi Shvelidze (à sa gauche) et Davit Ashvetia. 

La montre comme guide…

 

 

À 19 ans, Zirakashvili débarque alors dans un pays dont il ne connaît ni les coutumes et encore moins la langue. Du coup, un simple trajet en train engendre un peu de stress.

Mais Obé « les bons tuyaux » lui donne le truc infaillible. Dato n’a rien oublié de l’anecdote savoureuse. « Il m’a dit, tu regardes ta montre et quand c’est l’heure prévue d’arrivée, tu descends du train et tu croises les doigts pour qu’il n’y ait pas de retard. C’est ce que j’ai fait et je suis descendu sur le quai d’une gare déserte, balayée par le vent. J’ai attendu près de quatre heures que l’on vienne me chercher ».

 

À Clermont à reculons

 

 

En décembre 2004, alors qu’il joue pour 400 euros par mois en Ardèche, Zirakashvili se retrouve face à un dilemme tandis que Shvelidze a rejoint le club de l’ASM l’été précédent. Dato, qui vient de signer un pré-contrat avec Béziers, qui sera effectif mi-janvier (2005), reçoit juste après un nouvel appel de son copain Shvelidze qui ne manque pas de louer ses qualités à qui de droit.

« Martin (Scelzo) vient de se péter le genou et Clermont cherche un joker. Moi, dans mon esprit il est hors de question de ne pas honorer mon engagement avec Béziers et Jean-Pierre Elissalde qui m’a recruté. Seulement, Obé me force à venir rencontrer les dirigeants et le coach Olivier Saisset. Je viens finalement à Clermont pour les écouter, pas pour signer. Je suis dans une pièce avec Saisset, Jacques Pineau, Jean-Marc Lhermet et Obé. Et là, j’apprends qu’Elissalde a été viré de Béziers… Du coup, je signe à l’ASM ».

 

Une amitié très forte

 

 

On a compris que les deux choix de carrière décisifs de Zirakashvili doivent énormément au « grand frère » Shvelidze. « Je lui serai toujours reconnaissant. Dès notre première rencontre j’ai eu un très grand respect pour lui et au fil du temps, c’est devenu de l’amitié et même encore plus ». Le Briviste acquiese.

« C’est évident que notre relation va bien au-delà du rugby. Je considère ses enfants comme les miens et inversement. Dato est d’ailleurs le parrain de mon fils Henry. Nos femmes sont aussi très proches, elles s’appellent pratiquement tous les jours, je ne sais même pas ce qu’elles peuvent encore se raconter », se marre Goderzi Shvelidze qui confie avoir le téléphone moins greffé à l’oreille quand il s’agit d’échanger avec son « petit frère ».

« On n’a pas besoin d’être en contacts aussi souvent mais à chaque fois, ça peut durer des heures. Notre vraie force, qui symbolise aussi notre amitié, c’est qu’on peut tout se dire. Les bonnes choses bien sûr, mais aussi les mauvaises. C’est à cela que tu reconnais un vrai ami », renchérit Obé qui n’est pourtant pas du genre très loquace quand il s’agit de s’ouvrir sur son intimité.

 

Une reconnaissance éternelle

 

 

Tout au long de ses premières années de joueur professionnel, Dato a donc été conseillé par son guide Obé.

« Je ne compte pas le nombre de coups de main qu’il m’a donné. Ma deuxième saison à l’ASM avec Ago comme coach (Philippe Agostini), je joue moins. Je déprimais un peu. Il a été mon plus grand soutien et m’a dit de m’accrocher. Il m’a responsabilisé aussi. Je me souviens d’un rendez-vous à Clermont au tout début, quelque part en ville, je lui ai demandé de m’accompagner. Qu’est ce qu’il m’a dit ? “Démerde-toi !” C’était Obé ça ».

 

Christophe Buron et Benjamin Pommier

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