Le blues des rugbymen après l'arrêt prononcé des compétitions amateurs

Au moins, les clubs amateurs sont désormais fixés sur leur sort. Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on va dire qu’il s’agit là de la seule bribe de bonne nouvelle de cette journée de vendredi... Le bureau fédéral de la FFR a en effet officialisé l’arrêt des compétitions amateur dans leur format habituel avec des montées et des descentes figées.

Cela demeure bien évidemment logique après deux petits mois de compétition. Même si cette décision était attendue par la grande majorité des clubs régionaux, il n’en demeure pas moins une légitime déception. 

« On y était préparé même si on gardait le secret espoir de pouvoir reprendre, souffle Patrice Giry, entraîneur de Clermont-Cournon (Fédérale 2). Que ce soit pour le staff ou pour l’ensemble des joueurs, cela nous manque de ne pas nous entraîner et surtout de ne pas jouer les dimanches. Tout ce dont on a envie c’est de faire du rugby et de pouvoir enfin nous retrouver. »

Beaucoup semblent hésiter à repartir

Ce qui ne s’est pas produit depuis fin octobre... Pour tout passionné, cela équivaut à une éternité. Les quelques semaines de compétition officielle n’ont pas aiguisé l’appétit des joueurs. Au contraire, elles se sont avérées plus frustrantes qu’autre chose. Se préparer physiquement durant l’été pour ne finalement jouer que deux mois a démotivé beaucoup de licenciés. 

« On a essayé de sonder les joueurs pour savoir quelles étaient leurs intentions. Beaucoup hésitent à repartir la saison prochaine. On sent qu’ils ont lâché dans la tête. De toute façon, cela reflète le climat national », constate amèrement l’entraîneur de Cournon.

À Issoire (Fédérale 1), on n’a pas encore constaté cette baisse de motivation. Mais l’on ne considère pas à l’abri pour autant. « Pour l’instant on ne ressent pas cet effet-là, constate le président Claude Pojolat. Mais cela peut nous arriver. On pourrait comprendre que des joueurs approchant de la fin se posent des questions. Pourquoi s’entraîner pour jouer seulement deux mois ? Même si les coachs sont inventifs cela peut devenir difficile de concerner tout le monde. »

Les entraînements physiques, de course et sans contact ne suffisent plus.

Des matchs amicaux ?

À Issoire comme ailleurs, on espère simplement que l’on pourra disputer des compétitions ou des matchs amicaux d’ici fin juin. La FFR a laissé la porte aux ligues pour pouvoir organiser ici et là des événements pour éviter une fin de saison totalement blanche.

Les décisions devront cependant être prises rapidement pour ne pas envoyer des joueurs non préparés au « casse-pipe ». Les derniers chiffres de l’épidémie n’incitent pas à un grand optimisme. Finalement, le verre est bien à moitié vide...

 

Arnaud Clergue

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