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CAN 2025 : la liste qui pourrait coûter cher à Walid Regragui

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C’est une situation presque unique dans le football mondial : un sélectionneur invaincu depuis 17 matchs, demi-finaliste de la dernière Coupe du Monde, se retrouve cloué au pilori par ses propres supporters à la veille d’un tournoi majeur. L’annonce jeudi de la liste des 26 Lions de l’Atlas pour la CAN 2025, qui se tiendra sur le sol marocain, a agi comme un détonateur. Au lieu de l’union sacrée espérée, Walid Regragui fait face à une tempête de critiques acerbes. Jugé trop conservateur, accusé de privilégier sa « garde prétorienne » au détriment de la forme du moment, le technicien semble avoir perdu le totem d’immunité gagné au Qatar. L’absence de joueurs créatifs comme Hakim Ziyech ou Sofiane Boufal, sacrifiés sur l’autel de la cohésion de groupe, passe mal auprès d’un public qui réclame du spectacle et de l’audace.

Le syndrome de la victoire « ennuyeuse »

Ce désamour soudain trouve sa source dans un paradoxe cruel : le Maroc gagne, mais le Maroc ne séduit plus. Les victoires étriquées contre des nations modestes (comme le récent 1-0 face au Mozambique) ne suffisent plus à rassasier l’appétit né de l’épopée 2022. Les supporters reprochent à Regragui un pragmatisme défensif devenu stérile face aux blocs bas africains. Là où le voisin écrase actuellement ses adversaires, les Lions peinent à concrétiser leur domination. Ce style « minimaliste », efficace pour contrer les géants européens, est perçu comme un frein face aux équipes du continent. La liste dévoilée jeudi confirme cette tendance : beaucoup de milieux travailleurs, des défenseurs fidèles (même en méforme ou blessés comme Hakimi), mais peu de folie offensive.

Le spectre de Djamel Belmadi plane aussi au-dessus de Rabat. Les Marocains craignent de vivre le même scénario que leurs voisins algériens : une longue série d’invincibilité qui masque des failles profondes avant un effondrement brutal en compétition officielle. L’entêtement de Regragui à ignorer la génération dorée des U20 champions du monde pour s’appuyer sur ses vétérans (dont Romain Saiss) renforce ce sentiment d’immobilisme. Pour une partie de l’opinion, le coach ne prépare pas pas du tout l’avenir. Il gère le passé.

Une CAN à quitte ou double

La pression est d’autant plus suffocante que cette CAN se joue à la maison. Au Maroc, on ne pardonnera pas un nouvel échec après des décennies de disette continentale. Regragui le sait : son bilan comptable exceptionnel ne pèsera rien s’il ne soulève pas le trophée le 18 janvier prochain. Sa communication, parfois jugée arrogante quand il rappelle ses statistiques (« Si je voulais être arrogant, je dirais qu’on est sur 17 victoires de suite »), commence à agacer.

Le héros de Doha est devenu un homme seul face à l’attente démesurée de tout un peuple. S’il gagne, il sera le génie incompris qui a eu raison contre tous. S’il échoue, cette liste « sans surprise » sera l’acte d’accusation principal de son procès. Le football marocain est impitoyable : même au sommet, la chute n’est jamais loin.

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