Far breton de grand‑mère aux pruneaux comme en Bretagne, la recette traditionnelle qui fond en bouche
Le far breton aux pruneaux symbolise à lui seul toute la générosité de la Bretagne. Derrière sa simplicité apparente se cache une recette de grand-mère qui traverse les générations, apportant des souvenirs aux tables familiales et dévoilant le goût d’une authenticité rare. Moelleux à souhait, subtilement sucré, ce dessert infuse chaque bouchée du parfum du beurre demi-sel et des pruneaux gorgés de douceur. À l’heure où la tendance est au retour aux recettes d’antan, le far breton reste l’ambassadeur incontournable de la cuisine familiale bretonne. Préparé pour le goûter, le dessert dominical ou un petit-déjeuner gourmand, il évoque pour beaucoup ce doux mélange de convivialité et d’enfance retrouvée. La Bretagne, terre de caractère, cultive ce trésor autant que ses traditions populaires, du Finistère au Morbihan, chaque famille y allant de son astuce ou ingrédient secret pour sublimer la recette. C’est cette alliance intemporelle entre héritage culinaire et petits moments de bonheur partagé autour d’une part de far que vous allez savourer ici.
En bref :
- Le far breton est un dessert emblématique, revisité par chaque grand-mère de Bretagne avec sa touche personnelle
- Les pruneaux apportent texture et suavité à la pâte fondante
- Ingrédients simples : farine, œufs, sucre, lait, beurre demi-sel, pruneaux
- Astuces de préparation et variantes traditionnelles détaillées
- Comparatif avec flan et clafoutis pour bien saisir les spécificités du far
- Conseils pour adapter la recette, réussir la cuisson et conserver un far moelleux
- Patrimoine culinaire transmis pour toutes les générations
Far breton : Origine et symbolique d’un dessert de grand-mère
L’histoire du far breton se tisse dans les campagnes de l’Ouest, là où la farine et le lait étaient l’or blanc des familles rurales. Le mot « far » tire son origine du latin « farina », signifiant farine, et révèle, dès sa naissance, son ancrage paysan. Au XIXe siècle, le far était d’abord salé, accompagné de lard ou de restes de viande, puis est devenu accompagnement sucré lorsque le sucre et les pruneaux firent leur apparition dans les cuisines bretonnes. Très vite, la version sucrée supplante la version salée pour devenir la gourmandise que l’on connaît aujourd’hui.
La légende raconte que les pruneaux auraient intégré la recette grâce aux marins bretons, qui emportaient ces fruits secs lors de longs voyages en mer pour résister au scorbut. Leur saveur fruitée a séduit les cuisinières qui cherchaient à faire de leur far un dessert nourrissant mais délicat. Dès lors, le far breton devient une tradition familiale, servi à toutes les occasions importantes : pardons, fêtes de village, pique-niques autour d’un cidre bien frais.
Les familles bretonnes, comme celle de Jeanne à Quimper, voient dans cette recette le ciment des réunions familiales. Le dimanche, le far trône sur la table, découpé à la louche pour garder tout son moelleux. Chaque région a son secret : certains battre la pâte longuement, d’autres laisser reposer une nuit au frais. C’est donc autant un acte d’amour qu’un geste culinaire qui unit parents et enfants autour du far breton.
Au fil du temps, ce dessert s’est imposé comme une fierté régionale, à l’image de la galette-saucisse ou du kouign-amann, avec un héritage transmis oralement. Ces petits détails évoqués dans diverses histoires de familles bretonnes participent au maintien de la recette authentique, sans jamais céder à la facilité industrielle.
Finalement, le far breton symbolise la Bretagne entière : une terre de traditions farouchement préservées, où la simplicité se mêle à l’excellence du goût. Il perpétue une mémoire affective et sensorielle, pour tous ceux qui goûtent un jour à ce gâteau unique.
Ingrédients indispensables pour un far breton fondant aux pruneaux
La recette ancestrale du far breton mise sur la fraîcheur et la qualité des ingrédients. À la base, on retrouve de la farine, du sucre, des œufs, du lait entier, des pruneaux et surtout du beurre demi-sel. L’utilisation du beurre salé, fierté bretonne, apporte une touche incomparable à la pâte, tout en lui conférant son parfum caractéristique. Le lait entier, de préférence frais, donne une consistance particulièrement onctueuse. Quant aux pruneaux, ils doivent être moelleux et bien dénoyautés pour éviter toute surprise à la dégustation.
Pour une version fidèle à la tradition – celle que préparait Marguerite à Auray –, voici les quantités recommandées pour six gourmands :
- 250 g de farine
- 200 g de sucre
- 4 œufs
- 1 litre de lait entier
- 450 g de pruneaux dénoyautés
- 40 g de beurre demi-sel
- 1 pincée de sel
- 2 cuillères à soupe de rhum (facultatif, pour le parfum)
Ce qui différencie un far breton parfait, c’est la simplicité : inutile d’ajouter de la levure ou des ingrédients superflus. Seule la patience permettra aux arômes de se révéler. À ce titre, laissez reposer la pâte une bonne heure, c’est le secret que de nombreuses mamies bretonnes appliquent encore aujourd’hui.
Pour ceux qui souhaitent des alternatives, il existe de multiples possibilités : remplacer les pruneaux par des pommes, ajouter un soupçon de vanille, ou oser un nappage au caramel au beurre salé. En 2025, même les jeunes chefs réinvestissent le far breton avec des produits locaux pour en faire une véritable vedette du patrimoine culinaire français. Pour varier la présentation, n’hésitez pas à consulter différentes suggestions familiales qui mettent à l’honneur la diversité gourmande de la Bretagne.
Les ingrédients, plus qu’une simple liste, sont la clé du succès pour réussir un far à la fois dense et fondant, où chaque parfum trouve sa place dans l’équilibre général du dessert.
Étapes de préparation et astuces de cuisson du far breton traditionnel
Le respect des étapes et l’attention aux petits détails font toute la différence pour sublimer un far breton maison. Commencez par mélanger dans un grand saladier la farine, le sucre et une pincée de sel. Incorporez les œufs un à un, puis le lait tiède en filet, en fouettant pour éviter les grumeaux – point crucial pour obtenir une texture lisse, rappelant celle d’un flan. Intégrer ensuite le beurre demi-sel fondu et éventuellement le rhum.
Beurrez généreusement le plat de cuisson, en privilégiant un plat en terre ou en céramique pour une cuisson homogène. Disposez les pruneaux en les roulant dans un peu de farine, astuce de grand-mère pour qu’ils ne tombent pas au fond. Versez la pâte, puis laissez reposer une heure au réfrigérateur : ce temps de pause donne un far plus moelleux.
La cuisson du far breton doit être précise : enfournez à 180°C pour 45 à 50 minutes. Surveillez attentivement la coloration du dessus, elle doit être dorée sans jamais sécher. Une astuce consiste à tremper la lame d’un couteau au centre du far – elle doit ressortir propre mais légèrement humide. Une fois la cuisson terminée, éteignez le four et laissez le far reposer à l’intérieur : la chaleur résiduelle parfait la cuisson sans agresser sa texture.
Il arrive parfois, lors de grandes fêtes familiales, que l’on prépare plusieurs fars à la fois. Dans ce cas, adaptez simplement les temps de cuisson et veillez à utiliser des moules adaptés. N’hésitez pas à consulter les astuces de passionnés de cuisine bretonne pour réussir à tous les coups vos fournées.
En somme, la clé d’un far breton inimitable tient autant à la rigueur qu’aux gestes simples de la tradition : un mélange homogène, une cuisson douce, et l’art de laisser reposer pour fondre en bouche.
Far breton, flan, clafoutis : différences et spécificités culinaires
Bien que l’on classe parfois le far breton parmi les flans et clafoutis, des distinctions subtiles mais essentielles existent. Le flan pâtissier, souvent enrichi de beaucoup d’œufs et parfois de crème, se caractérise par une texture dense, compacte, et une absence de fruits incorporés. Au contraire, le clafoutis est une spécialité du Limousin composée traditionnellement de cerises, avec une pâte plus riche en matière grasse et en œufs, donnant un aspect légèrement plus ferme.
Le far breton se singularise par sa base simple, sans crème ni excès de jaune d’œuf, et par la présence quasi systématique de pruneaux. Il mise sur l’onctuosité et le moelleux, proche d’un compromis entre flan et clafoutis, tout en restant fidèle à la rusticité bretonne. C’est cette caractéristique qui, encore en 2025, séduit par sa capacité à rappeler le cœur fondant des desserts de grand-mère, loin des produits standardisés.
Nombreuses sont les familles qui choisissent d’adapter la recette en fonction des recettes du voisinage ou de l’inspiration du moment : parfois pommes, parfois raisins, mais toujours la pâte de base qui reste inchangée. Pour bien saisir ces différences et choisir le dessert qui ravira vos invités, rien de tel qu’un tableau synthétique :
| Dessert | Ingrédients clés | Texture | Fruits ajoutés | Origine |
|---|---|---|---|---|
| Far breton | Farine, lait, œufs, sucre, pruneaux, beurre salé | Moelleuse et fondante | Pruneaux | Bretagne |
| Flan pâtissier | Lait, œufs, sucre, fécule, parfois crème | Très dense | Non | France entière |
| Clafoutis | Farine, lait, œufs, sucre, cerises (ou autres fruits) | Fermeté intermédiaire | Cerises/Autres fruits | Limousin |
Cette diversité enrichit la tradition française, tout en mettant en avant le rôle unique du far breton comme ambassadeur du terroir armoricain.
Quelle que soit la saison, le far breton reste la référence dès qu’il s’agit de raviver des souvenirs d’enfance ou de surprendre ses invités avec une note régionale pleine de caractère.
Astuces, variantes régionales et conseils de dégustation du far breton
Le far breton se prête merveilleusement aux ajustements créatifs. Si la tradition veut que l’on conserve la recette d’origine, chaque foyer breton décline son propre assortiment selon l’époque ou les fruits disponibles. En version automnale, les pommes remplacent les pruneaux et apportent une légère acidité. D’autres varient en intégrant une fine dose de cacao ou simplement en versant un coulis de caramel au moment du service.
Pour conserver le moelleux du far breton, enveloppez-le dans un linge propre ou une cloche hermétique. Il se déguste aussi bien tiède que froid, accompagné d’un bon cidre doux ou d’un café corsé. Certains aiment aussi le revisiter en part individuelle pour un effet de présentation moderne, tandis que les puristes privilégient l’immuable plat familial.
Parmi les conseils hérités de la cuisine des grand-mères, quelques astuces s’imposent :
- Laisser reposer la pâte au minimum une heure pour développer tous les arômes
- Utiliser des pruneaux bien gonflés ; les tremper quelques minutes dans le rhum ou l’eau tiédie si besoin
- Ne jamais fouetter de façon excessive, au risque de perdre en moelleux
- Adapter la cuisson à votre four : surveillez les premiers essais pour ajuster le temps et garantir la bonne texture
La dégustation demeure un moment fort : chacun retrouve, à chaque bouchée, une mémoire familiale. Si vous êtes amateur d’expériences culinaires, profitez-en pour proposer différents accompagnements sucrés lors d’un même repas : le caramel beurre salé fait maison, la compote de pommes ou le chocolat noir sont des options souvent plébiscitées lors des repas festifs bretons.
Enfin, pour incarner la générosité bretonne, il reste essentiel de partager : le far breton se sert en larges parts pour ne jamais frustrer l’appétit des gourmets, qu’ils soient petits ou grands. Plus qu’un dessert, il réunit autour de la table et perpétue le goût du lien familial, avec un zeste d’enfance à chaque bouchée.

