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Strasbourg : Emegha réagit enfin aux attaques des supporters

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C’est une scène surréaliste qui s’est déroulée dimanche à la Meinau. Alors qu’il venait recevoir son trophée de joueur du mois, Emanuel Emegha, le capitaine du RC Strasbourg, a été hué et sifflé par une partie des ultras. Une banderole a même été déployée : « Emegha, pion de BlueCo. Après avoir changé de maillot, rends ton brassard ». Une attaque frontale et violente. Comment a-t-il réagi ? A-t-il fait front, ignoré, répondu ?

« Il était dévasté, et moi aussi »

La réaction du joueur, on la connaît par son entraîneur, Liam Rosenior. Et elle est à l’opposé de l’image de mercenaire que les ultras veulent lui coller. « Emanuel Emegha était dévasté, et moi aussi », a lâché le coach en conférence de presse, visiblement très touché. « Je suis très déçu de ce que j’ai vu. Voir des banderoles contre l’un des meilleurs joueurs de la saison dernière, c’est inadmissible. »

Cette tristesse du joueur en dit long sur le malentendu qui règne à Strasbourg. Emegha n’est pas un traître. Il a signé un contrat avec Chelsea, qui sera effectif dans un an. Un deal rendu possible par le fait que les deux clubs appartiennent au même propriétaire, BlueCo. Mais il a choisi de rester une saison de plus en Alsace pour aider le club à jouer la Coupe d’Europe. Un choix qu’il n’était pas obligé de faire.

Strasbourg : Emanuel Emegha pris pour cible par ses propres supporters

Emegha, bouc émissaire d’un système

En réalité, Emegha n’est que le bouc émissaire d’un conflit qui le dépasse. Ce que les supporters rejettent, c’est le modèle de la multipropriété, ce sentiment que leur club n’est plus qu’un satellite, un « pion » au service des intérêts de Chelsea. Ils en veulent à leur président, Marc Keller, et à leurs propriétaires américains. Et ils ont choisi de déverser leur frustration sur le joueur le plus symbolique de ce système.

C’est un paradoxe cruel. Strasbourg réalise son meilleur début de saison depuis des décennies, mais une partie de son public refuse de célébrer. Ils voient dans chaque victoire la validation d’un modèle qu’ils exècrent. Rosenior a beau défendre son capitaine, le dialogue semble rompu. Et au milieu, un joueur de 22 ans, « dévasté » par l’ingratitude de ceux qu’il a portés sur ses épaules.

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