Algérie : Le débat enfle autour de Mahrez
La victoire de l’Algérie contre le Botswana (3-1) dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2026 aurait dû être une fête. Mais au coup de sifflet final, c’est un homme qui a cristallisé toutes les critiques : Riyad Mahrez. Le capitaine et idole de tout un peuple a livré une prestation jugée terne, sans impact, à des années-lumière de son niveau d’antan. Une performance qui n’est pas passée inaperçue et qui a relancé un débat de plus en plus vif au sein de l’opinion publique algérienne.
Mahrez, le roi est nu
Les chiffres sont cruels, mais ils sont là. Le dernier but de Mahrez en sélection remonte à novembre 2024. Depuis, plus rien. Sur le terrain, il semble moins tranchant, moins combatif, parfois même en difficulté physique. Sur les réseaux sociaux, le verdict des supporters est sans appel. Le hashtag #MahrezOut refait surface à chaque match, certains l’accusant d’être « finito » ou de freiner l’équipe. On est loin, très loin, du héros de la CAN 2019.
Le crédit dont il jouissait semble s’être effrité, match après match. La critique n’est plus seulement sportive, elle est devenue plus profonde. On lui reproche de faire la pluie et le beau temps en sélection, d’utiliser son statut pour bloquer l’émergence de jeunes talents comme Hadj Moussa ou Ibrahim Maza, qui attendent leur tour sur le banc. Le sauveur d’hier est-il en train de devenir le problème d’aujourd’hui ?
Un statut qui le protège, mais jusqu’à quand ?
Pour l’instant, l’ancien ailier de Manchester City peut compter sur le soutien indéfectible de son sélectionneur. Comme Djamel Belmadi avant lui, Vladimir Petkovic continue de le protéger, de le maintenir capitaine et titulaire malgré ses performances en dents de scie. Une loyauté qui s’explique par le respect du passé, par tout ce que le joueur a apporté à son pays. Mais cette protection a ses limites.
C’est une histoire aussi vieille que le football. Les légendes ont du mal à accepter leur propre déclin, et les sélectionneurs ont du mal à tourner la page. Mais la réalité du haut niveau est impitoyable. À 34 ans, avec la Coupe du Monde 2026 en ligne de mire, la question de son avenir se pose inévitablement. S’il ne retrouve pas rapidement son meilleur niveau, son statut d’intouchable pourrait bien finir par se fissurer. Pour le bien de la sélection, et pour ne pas ternir sa propre légende.