Tactiquement limité ? Une critique inattendue sur Henry refait surface
Le passage de Thierry Henry à la Juventus est une anomalie dans une carrière légendaire. Six petits mois, entre janvier et juin 1999, 19 matchs, 3 buts. Un éclair sans lendemain avant l’explosion à Arsenal. Pourquoi un tel fiasco ? L’histoire officielle retient qu’il était mal utilisé par Marcello Lippi, cantonné à un rôle d’ailier gauche avec des tâches défensives qui bridaient son talent. Henry lui-même avait plus tard évoqué un « manque de respect » de la part de la direction. Plus d’un quart de siècle plus tard, l’un des hommes forts du club de l’époque, Luciano Moggi, a décidé de livrer sa vérité.
Le tacle assassin d’un ex-dirigeant de la Juve sur Thierry Henry
Loin de faire son mea culpa, l’ancien directeur général de la Juve a sorti la sulfateuse. Pour lui, vendre Henry n’était absolument pas une erreur. « Quiconque dit ça ne comprend rien au football », a-t-il lâché lors d’une cérémonie. La raison ? Le profil du joueur, tout simplement. « C’était un joueur de contre-attaque. Il court, il tire. Il ne participait pas au jeu de l’équipe », a-t-il affirmé. « Soit il marquait, soit il causait des problèmes, mais il créait de la confusion. » Une analyse au lance-flammes, qui dépeint un jeune Henry comme un électron libre, incapable de s’intégrer à un collectif.
Moggi ne regrette rien. Il se justifie même en affirmant avoir recruté David Trezeguet à la place, un joueur qui, selon lui, « aidait l’équipe à jouer ». Le message est brutal : Henry n’avait pas le niveau tactique pour la Juve de l’époque. Sa métamorphose en Premier League ? Une simple « évolution » qui ne change rien au constat initial. C’est un dézingage en règle, une manière de dire que le club italien avait vu juste.
Un règlement de comptes, 26 ans après
Ces déclarations ne sont pas anodines. Elles ressemblent à une réponse tardive, un règlement de comptes à peine déguisé avec un joueur qui avait pointé du doigt son attitude. On sent que la hache de guerre n’est toujours pas enterrée. Moggi ne veut pas porter le chapeau de ce qui est considéré comme l’une des plus grandes erreurs de casting de l’histoire du football. Il préfère réécrire l’histoire en faisant passer Henry pour un joueur unidimensionnel et tactiquement limité.
Cette sortie médiatique ne changera rien à la légende de Thierry Henry. Mais elle offre un éclairage fascinant sur les coulisses d’un transfert raté. Elle montre comment, même 26 ans après, les rancœurs peuvent rester vives. Et elle prouve que dans le football, il y a toujours deux versions à chaque histoire. Celle du joueur, et celle, beaucoup moins flatteuse, de ceux qui l’ont laissé partir.