Nouvelles

Quand le “meilleur espoir du monde” finit en Serie C

0 1

À 15 ans, il brillait aux côtés de Neymar dans une vidéo Nike qui a fait le tour du monde. Dix ans plus tard, Hachim Mastour a signé à Virtus Verona, modeste club de troisième division italienne. La trajectoire est aussi abrupte qu’inimaginable. Lui qu’on disait destiné aux sommets européens, présenté comme “le meilleur talent du monde” par la presse spécialisée, évolue désormais dans l’anonymat des pelouses de Serie C. Retour sur une promesse envolée, broyée par les dérives d’un football qui fabrique des icônes plus vite qu’il ne les construit.

Mastour, l’enfant qui valait 10 millions de vues… pour rien ?

Tout avait pourtant commencé dans l’or. À 14 ans, l’AC Milan débourse 2,1 millions d’euros pour l’arracher à Reggiana, devant l’Ajax, le Barça ou Manchester City. Il figure dans le Guardian Top 50 de 2012, explose sur YouTube dans une vidéo freestyle estampillée Red Bull (10 millions de vues), et côtoie Kaka, Robinho ou Balotelli à Milanello. Le monde semble lui appartenir. Sauf que très vite, le buzz prend le dessus sur le ballon. Placé sous les projecteurs en continu, Mastour devient une mascotte marketing, plus filmé qu’entraîné, plus attendu sur Instagram que sur le rectangle vert.

Le Milan AC, trop pressé, ne lui offre aucun vrai plan de développement. Résultat : un prêt à Malaga pour 5 petites minutes jouées, un autre à Zwolle pour 6 matches, et des ruptures de contrat en série. Après avoir été libéré par les Rossoneri, le joueur entame une longue errance : Lamia, Reggina, Carpi, puis deux clubs marocains, sans jamais convaincre ni durer. Ses lacunes hors ballon, sa faible endurance et son manque d’impact tactique reviennent systématiquement sur la table. Un ex-coach milanais le résume ainsi : « Il vivait pour les highlights. »

De prodige viral à fantôme du foot : l’histoire de Hachim Mastour

L’ex-pépite du Milan AC tente de se relancer… en semi-pro

Aujourd’hui, à 25 ans, il tente de rallumer la flamme dans un cadre aux antipodes du glamour. Virtus Verona l’a accueilli avec un contrat semi-pro (environ 3 000 euros mensuels) et un avertissement clair : pas de star, pas d’ego. L’entraîneur Luigi Freschi l’a prévenu : “Ici, si tu ne cours pas, tu sors.” Mastour, lui, dit vouloir “retrouver son sourire” avant de penser à la Serie B. Mais l’ex-star d’Internet arrive avec un lourd passé. Sponsors envolés, revenus familiaux engloutis dans des préparateurs privés, et un procès toujours en cours contre un ex-agent.

Son cas rappelle celui d’Ødegaard, autre star précocement médiatisée, mais qui a eu la chance d’être prêté intelligemment et accompagné. L’histoire de Mastour, elle, est une leçon brutale pour toute une génération de “wonderkids”. Les réseaux créent des étoiles en 24 heures, mais seul le terrain décide qui brille pour de bon. S’il perce enfin en Serie C, Mastour signera l’un des plus grands retours underground du foot moderne. Sinon, il restera le symbole vivant d’un football trop pressé d’étiqueter… et trop lent à former.

Comments

Комментарии для сайта Cackle
Загрузка...

More news:

Read on Sportsweek.org:

Autres sports

Sponsored