Auxerre : l’offre qui peut sauver les finances… et casser l’attaque
Auxerre aborde l’été avec confiance après avoir franchi sans encombre l’examen de la DNCG, validant ainsi son projet et la stabilité de ses comptes pour la saison à venir. Mais sur le marché des transferts, tout peut aller très vite. Car une proposition venue de l’Olympique de Marseille vient soudain rebattre les cartes du mercato bourguignon, soulevant une interrogation stratégique : faut-il sacrifier un pilier offensif pour sécuriser une manne bienvenue ?
Le joueur concerné, ce n’est autre que Lassine Sinayoko. L’attaquant malien, encore sous contrat jusqu’en 2026, fait l’objet d’une offre concrète d’environ 5 millions d’euros déposée par l’OM. Ce chiffre, en deçà de sa valeur réelle estimée entre 8 et 10 M€, n’a pas laissé la direction insensible, d’autant que d’autres clubs – Lille et Nottingham Forest notamment – surveillent le dossier de près. Sinayoko, c’est 8 passes décisives (7e de Ligue 1) et 5 buts en 2024-2025, un rendement rare qui fait de lui l’une des révélations du championnat.
Un dilemme entre ambition sportive et équilibre économique
Pour l’AJA, l’hésitation est réelle. Vendre son meilleur passeur à prix « soldé » garantirait un certain confort budgétaire et permettrait de préparer l’avenir en toute sérénité. Mais perdre Sinayoko maintenant, c’est aussi affaiblir considérablement le secteur offensif, déjà fragilisé par le départ de Gaëtan Ayé en fin de contrat. Le staff étudie donc l’éventualité d’un remplacement rapide, la piste menant à Lenny Joseph (Metz) refait surface, même si le profil reste moins rassurant.
Recruter ou miser sur la stabilité ?
L’enjeu n’est pas que financier. Sinayoko incarne la continuité sportive recherchée par Auxerre : unique attaquant axial confirmé, sa vente obligerait à repenser en urgence l’organisation offensive, alors même que la préparation de la deuxième saison consécutive en Ligue 1 doit permettre de franchir un cap. Miser sur une saison supplémentaire avec Sinayoko, c’est espérer un impact sportif et une valorisation future encore plus forte… à condition qu’il confirme.
La direction de l’AJA se retrouve donc face à un choix cornélien. Prendre le risque de se séparer d’un atout majeur pour sécuriser une rentrée immédiate, ou refuser l’offre au profit d’une progression sportive et financière plus lente ? En Bourgogne, l’ambition collective se heurte aux réalités du marché.
En fin de compte, cinq millions pour respirer ou parier sur un jackpot futur ? Auxerre, libérée de toute menace DNCG, doit trouver l’équilibre entre projet de jeu et gestion raisonnée, à l’aube d’une saison charnière pour tout un club.