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Europa League : Tottenham gagne une finale à l’italienne… ou presque

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On nous avait promis un choc anglais, une bataille de la Perfide Albion pour un titre européen et un ticket pour la Ligue des Champions. On a eu droit à un sommet de pauvreté technique, un duel de mal classés (16e contre 17e de Premier League !) qui a longtemps fait mal aux yeux. Mais au bout de l’ennui et d’un match souvent insipide à Bilbao, c’est Tottenham qui a exulté. Une victoire (1-0) arrachée au forceps face à Manchester United, grâce à un but improbable de Brennan Johnson, qui met fin à 17 ans de disette et renvoie les Spurs en C1. La manière ? Oubliée. Seul le résultat compte, n’est-ce pas ?

Un but gag pour une finale de misère ?

Le premier acte fut un long calvaire pour les esthètes du football. Fautes techniques à la pelle, passes manquées, peu de rythme, encore moins d’occasions. Une purge. Puis, comme souvent dans ces matchs fermés où la peur de perdre paralyse, la lumière (ou plutôt l’étincelle chanceuse) est venue d’un rien. Sur un centre de l’ancien Messin Pape Matar Sarr, Brennan Johnson, au prix d’un cafouillage rocambolesque – une reprise mal exécutée, un ballon contré sur le torse d’un défenseur, qui lui revient miraculeusement dans les pieds – parvenait à pousser le cuir du bout du soulier entre le poteau et un André Onana médusé (42e). Un but casquette, un vrai, mais un but qui valait de l’or et envoyait Tottenham aux vestiaires avec un avantage inespéré.

Le béton et la revanche du « clown » Postecoglou

Fort de ce petit miracle, Tottenham n’allait plus chercher à produire le moindre jeu en seconde période. Cent quinze petites passes sur l’ensemble de la rencontre : la statistique est famélique mais illustre parfaitement la partition jouée par les hommes d’Ange Postecoglou. Verrouiller derrière, attendre, et prier. Une stratégie minimaliste, ultra-défensive, mais diablement efficace. L’entraîneur australien, qualifié de « clown » par certains observateurs avant la finale et pris en grippe par la presse, peut savourer sa revanche. Il a réussi là où des techniciens bien plus renommés comme Mourinho, Conte ou Pochettino avaient échoué : ramener un trophée dans l’armoire des Spurs. La fin justifie les moyens, surtout après une si longue attente.

Le pragmatisme de Tottenham triomphe de l’impuissance de Man Utd (1-0)

Manchester United, dominer n’est pas gagner

Car en face, Manchester United a eu beau monopoliser le ballon, pousser, tenter, les Red Devils se sont heurtés à un mur blanc et à leur propre impuissance. L’équipe de Rúben Amorim, terriblement stérile, aura attendu la 68e minute pour se créer sa première véritable occasion : une tête de Højlund, suite à une sortie manquée de Vicario, sauvée in extremis sur sa ligne par un tacle acrobatique de Van de Ven. Le capitaine Bruno Fernandes, d’une tête non cadrée (73e), puis Garnacho, d’une frappe sèche sortie par Vicario (75e), auront bien les balles d’égalisation. Mais ce furent les trois seules alertes sérieuses. Trop peu pour espérer renverser une équipe de Tottenham recroquevillée mais déterminée.

Tottenham exulte, Manchester pleure

Au coup de sifflet final, la joie indescriptible des Spurs contrastait avec l’abattement des Mancuniens. Tottenham tient enfin son trophée, son troisième sacre en Coupe de l’UEFA/Ligue Europa après 1972 et 1984, et retrouve la Ligue des Champions par la grande porte. Heung-Min Son, entré en jeu pour défendre ce précieux avantage, peut enfin soulever une coupe après neuf ans de bons et loyaux services. Pour Manchester United, en revanche, la saison se termine en bérézina : aucun titre majeur et pas de qualification européenne. Cette finale ne restera pas dans les mémoires pour la qualité de son football, mais elle aura consacré le triomphe du pragmatisme et offert une délivrance historique à tout un peuple.

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