Un lieutenant de Mourinho craque : « Il nous terrorisait à Chelsea »
José Mourinho fascine, irrite, divise. Vingt ans après son arrivée fracassante à Chelsea, son héritage reste un sujet explosif. Mais quand un de ses anciens soldats, légende du football français, ose mêler éloges et critiques acerbes, le mythe vacille. Son nom ? Il a marqué l’ère Mourinho à Stamford Bridge, porté le maillot des Bleus, et brille aujourd’hui… en coulisses.
Le mystère se dissipe : Claude Makélélé, milieu récupérateur mythique de Chelsea (2003-2008), sort de son silence. Dans un entretien à la BBC, l’ex-international français (71 sélections) décortique le « cas Mourinho », son ex-mentor. « Il était comme un père, mais aussi un dictateur », balance-t-il. Une dualité assumée par le Portugais, selon Makélélé : « Il devait être comme ça. À l’époque, Chelsea avait de jeunes talents qui avaient besoin de discipline. »
Sous Mourinho, Chelsea remporte deux Premier League d’affilée (2005, 2006). Mais derrière les trophées, Makélélé révèle une ambiance de caserne. « Il savait qu’il pouvait tirer le maximum du groupe. Il a vu leur caractère, et il a réussi. » Un succès au prix d’un management autoritaire, où le Portugais imposait sa loi sans discussion. « Dictateur », insiste Makélélé, sans amertume mais sans concession.
Makélélé lâche le masque : « Mourinho ? Un dictateur »
L’ancien Bleu réagit aussi à la victoire du Ballon d’Or de Rodri (Manchester City), louant la reconnaissance des milieux défensifs. « Enfin ! Ces joueurs sont la clé, pas les numéros 10 ou les attaquants. » Un plaidoyer indirect pour son propre rôle sous Mourinho, où il incarnait l’équilibre entre destruction et construction.
Aujourd’hui entraîneur de Fenerbahce, Mourinho semble loin de son aura passée. Les méthodes décrites par Makélélé — mélange de paternalisme et de terreur — fonctionneront-elles en Turquie ? Rien n’est moins sûr. Le « Special One » devra peut-être réinventer sa formule… ou accepter de devenir un simple « père ».
« The Special One » continue de diviser
Claude Makélélé, en quelques phrases, résume le paradoxe Mourinho : génie tactique, mais despote usant. Un héritage aussi brillant que controversé, que le Portugais traîne comme un boulet. Et si le vrai « dictateur » était le temps, qui finit par rattraper tous les mythes ?