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Florent Vandamme, médecin qui vous tend la main

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Florent Vandamme incarne l’équilibre entre passion et humanité. Son parcours de médecin se dessine à travers une curiosité insatiable pour l’humain et une profonde envie d’aider. Mais au-delà de son engagement professionnel, c’est sa personnalité chaleureuse et son goût pour les défis qui marquent. Très cartésien et pragmatique, Florent est également animé par un désir constant de comprendre le monde qui l’entoure et de trouver des explications aux comportements humains. À travers cette interview, il nous dévoile les facettes de son caractère, la manière dont il jongle entre son travail, ses passions et son engagement envers les autres.

Flo, est-ce que tu peux me parler de ton enfance ?
Florent Vandamme : "Mon enfance ? Je suis le petit dernier d'une famille de sept, avec six frères et sœurs. Forcément, j'étais à la fois le chouchou et le souffre-douleur de mes grands frères et sœurs. Mais j'ai toujours grandi dans un environnement rempli d'amour et d'humour. Ça m'a forgé un caractère, surtout avec mes quatre grands frères qui n'étaient pas toujours tendres avec moi. Ils m'embêtaient souvent, ce qui m'a appris à ne pas me laisser faire et à être plus mature que mon âge. Dès tout jeune, je voulais jouer avec eux et leurs copains, donc j'étais souvent entouré de plus grands, ce qui m'a fait grandir plus vite."

Tu es originaire de Dunkerque ?
F.V. : "Oui, je suis originaire de Dunkerque, j’ai grandi à Téteghem. Un de mes meilleurs souvenirs d’enfance sur le Dunkerquois, c’est les balades à la plage en famille, l’été. A Leffrinckouke, surtout près des blockhaus ! J’ai toujours été passionné par l’histoire, c’était l’une des seules matières où j’étais attentif avec le sport. Ma grand-mère me racontait des histoires de la Deuxième Guerre mondiale, car elle l’avait vécue. D’ailleurs, un de mes plus beaux souvenirs avec elle, c’est un voyage en camping-car à Verdun, où j’ai essayé de lui apprendre l’anglais… Mémorable ! Nous allions visiter le chemin des Dames, l'ossuaire de Douaumont. C'est une partie de l'histoire qui me passionne. Ma mamie n'est plus de ce monde aujourd'hui, j'en garde de très bons souvenirs d'elle."

Comment es-tu devenu médecin ? C'était une vocation ?
F.V. :"Pas du tout ! J’ai toujours aimé aider les gens et trouver des solutions à leurs problèmes, mais à la base, je ne savais pas vraiment quoi faire après le lycée. On m’a dit que la fac de médecine, c’était hyper dur, alors je me suis dit : "Bon, on va essayer." Au départ, je voulais être kiné pour travailler dans le sport, mais comme j’ai plutôt bien réussi ma première année, j’ai finalement choisi de devenir médecin."

C'est donc le challenge qui t'a donné envie ?
F.V. :"Oui, au départ, c'était vraiment le challenge. Et comme tout se passait bien et que j'ai découvert que j'aimais le monde médical, je me suis dit : pourquoi ne pas tenter médecine ? J’ai toujours aimé les défis, je n’aime pas quand c’est trop facile. Par exemple, à 13 ans, je jouais au foot à l’USLD, et j’ai décidé de partir à Boulogne-sur-Mer, loin de ma famille, juste pour me challenger et découvrir un autre univers, même si le niveau n’était pas très différent."

Tu dis que tu as toujours voulu aider ton prochain. D'où ça vient ?
F.V. :"Je pense que ça vient surtout de mes parents. C’est l’éducation que j’ai reçue. J’ai été élevé dans une famille où l’aide aux autres est primordiale. Ma maman était assistante familiale, elle accueillait des enfants en difficulté. J’ai grandi avec des enfants placés par l’aide sociale, donc l’idée d’aider a toujours fait partie de ma vie. Mes frères et sœurs et moi, on a été élevés pour comprendre que le plus important, c’est de donner de soi et de tendre la main aux autres. On a tous été élevés dans cette philosophie. On se devait de l’incarner, de montrer l’exemple, sinon on était punis."

C’est incroyable, ça. Ça doit tellement te sortir de ton confort, de te replacer au centre de la réalité. Tu vois ce que je veux dire ?
F.V. :"Oui, j’ai été confronté très jeune à des réalités dures grâce au travail de ma maman. Quand tu grandis entouré d’enfants qui ont vécu des choses terribles, tu vois que tes propres préoccupations, comme ne pas pouvoir jouer à la Play, ça n’a vraiment aucune importance. Tu réalises que certains enfants vivent des souffrances extrêmes. À 12 ans, tu te rends compte qu'il y a bien pire dans la vie. Cela m’a énormément ouvert les yeux sur ce qu’est une vie difficile. J’ai appris à relativiser très tôt."

Comment ils sont devenus familles d'accueil ? C'est quoi, la démarche ?
F.V. :"Ma grand-mère faisait déjà ce métier, et c’est elle qui a ouvert la voie. Ma mère a suivi son exemple, elle a commencé ce travail avant même que je naisse. Je sais qu’au départ, elle soignait des enfants de particuliers, et au fil du temps, elle s’est dirigée vers cette voie de famille d’accueil. C'était vraiment une vocation qui est venue progressivement. Mon papa, lui, travaillait à l’usine, à Ascometal. Je viens vraiment d’une famille ancrée dans le terroir. C’est un travailleur, solide et présent, mais l’aspect de famille d’accueil, c’était vraiment du côté de ma maman."

Tu peux nous parler un peu de ta carrière de footballeur ?
F.V. : "Carrière, c'est un grand mot ! À 13 ans, je suis parti de Dunkerque pour rejoindre un centre de formation puis direction Boulogne-sur-Mer, oú j’ai joué au niveau national, puis quand j’ai commencé mes études de médecine, j’ai rejoint Saint-Omer, où j’ai joué au niveau régional pendant toutes mes années d’études. C’était un club qui m’a permis de concilier ma passion et mes études en adaptant mes entraînements. Ensuite, en sixième année de médecine, j’ai signé à Lumbres en régional pour une dernière saison avant d’arrêter."

Tu as toujours été gardien ?
F.V. :"Toujours ! Si je voulais jouer avec mes grands frères, je n'avais pas le choix : ils prenaient le terrain, et moi, j’allais dans les buts. C’est comme ça que tout a commencé. Et forcément, ils me canardaient… J’ai pris de sacrés ballons dans la tête, je pleurais parfois, et eux me disaient : "T’inquiète, Fabien Barthez, mais surtout, ne dis rien à maman !"

C’était un challenge pour toi de continuer le foot en médecine, alors que ces études sont très lourdes ?
F.V. : "Non, ce n’était pas un challenge, c’était une obligation. Le sport a toujours fait partie de ma vie, et pour moi, ce n’était pas envisageable de ne pas en faire. Si j’avais arrêté le foot, je n’aurais jamais réussi mes études de médecine. Ça m’apportait une rigueur : je savais qu’à 17h30, je devais partir m’entraîner, donc ma journée devait être productive. Je me levais tôt pour réviser, tout était rythmé et cadré. Sans ça, je n’aurais jamais tenu."

Sportivement, c'est quoi ton plus beau souvenir ?
F.V. :"Mon plus beau souvenir, c’est le dernier match que j'ai joué en tant que footballeur. C'était avec Lumbres, en R1, contre Béthune. Ce match était décisif pour le maintien, et eux jouaient pour la montée en CFA2. Dans les dernières secondes, à la 92e, ils ont obtenu un pénalty, et c’était Nicolas Fauvergue, un ancien attaquant du LOSC, qui devait le tirer. Je l’ai arrêté. C’était incroyable, surtout que c'était mes dernières minutes en tant que joueur. Ce match restera gravé, c'était un moment intense et mémorable."

Comment tu te décrirais ?
F.V. : "Joyeux, simple… Peut-être drôle, mais ce n’est pas à moi de le dire (rires). Ce qui m’importe le plus, c’est de transmettre de la joie autour de moi. Je déteste la tristesse, parce que ça se propage. Quelqu’un de triste, ça plombe, alors qu’un sourire, ça peut illuminer une journée."

Vous renvoyez l'image d'une grande famille, comme une vraie symbiose entre le staff et les joueurs. Tu es d'accord avec ça ?
F.V. : "Oui, c’est exactement ça. Le staff médical, et même l’ensemble du staff, on travaille tous ensemble, comme une grande équipe. Mais le groupe professionnel, c’est vraiment un groupe particulier, un peu à part, parce qu’on passe énormément de temps ensemble. Quand tu passes autant de jours ensemble, que ce soit sur les terrains, lors des déplacements, ou même dans le quotidien, ça finit par créer des liens très forts. Par exemple, en janvier, on a passé 30 jours sur 31 tous ensemble. C’est pas rien ! On vit beaucoup de choses collectivement, et ça forge un esprit de famille. En ce qui me concerne, je mets toujours les joueurs au centre de tout, c’est eux qui sont la priorité. Si eux vont bien, physiquement et mentalement, alors tout va bien pour moi aussi. Quand le groupe fonctionne bien, que l’ambiance est bonne, et que tout le monde se soutient, c’est là que tout se passe pour le mieux. Pour moi, c’est un peu comme une grande famille, où chacun a son rôle et sa place, et où on se serre les coudes, que ce soit dans les bons ou les mauvais moments."

Comment tu t'imagines ta vie et ta carrière dans le futur, que ce soit proche ou lointain ? Quelles sont tes aspirations ?
F.V. :"Honnêtement, je n'ai pas d'aspirations de carrière précises. Je n'ai pas un objectif fixe ou un chemin que je veux absolument suivre. Je préfère me laisser porter par les événements, faire en sorte que tout se passe bien et que mon travail soit toujours bien fait, sans qu'on ait rien à me reprocher. Je me concentre sur le présent, sur le travail que je fais au jour le jour, et je laisse les choses évoluer naturellement. Si tu m'avais posé cette question il y a deux ans, je ne t'aurais jamais dit que je me verrais médecin du club de Dunkerque. C'était quelque chose que je n'avais même pas envisagé. Je préfère ne pas me projeter trop loin et voir comment ça se passe. En revanche, ce qui est vraiment important pour moi, c'est la vie de famille. C’est quelque chose de central dans ma vie. Je me vois clairement avoir une vie de famille épanouie, avec des enfants et tout ce qui va avec. Ça reste ma priorité. Le côté professionnel est important, mais ma famille et les moments partagés avec eux sont ce qui compte vraiment à long terme."

Tu veux une grande famille ?
F.V. :"Ce n'est pas moi qui décide tout seul, malheureusement. (rires) Mais, étant donné que j'ai grandi dans une grande famille, je sais à quel point c'est génial d'avoir des frères et sœurs, et de vivre dans un environnement comme ça. C’est une expérience qui m’a marqué et qui m’a beaucoup appris. Après, je suis aussi conscient que gérer une grande famille, ce n'est pas forcément facile. Ça demande de l'organisation, de la patience, et une certaine dynamique. Mais en toute honnêteté, je pense que j'aimerais bien une famille nombreuse. Pas forcément aussi grande que celle que j’ai eue, mais trois ou quatre enfants, ça me paraît être un bon compromis. C'est le genre de dynamique familiale que je trouve vraiment chouette."

Tu fais du sport pour décompresser, mais est-ce qu’il y a d’autres activités, comme la culture, qui te permettent de te détendre ?
F.V. :"C’est vrai que mon emploi du temps est assez chargé entre le travail et l’entraînement. Je fais du crossfit tous les jours, et ça me prend une grande partie de ma journée. Donc, en dehors de ça, j’ai peu de temps pour d’autres activités. Mais de temps en temps, j’aime bien sortir avec des amis, aller prendre un verre ou faire des activités plus sociales. Même si je suis très orienté sport, je peux aussi lâcher prise et sauter une séance si l’occasion de passer un bon moment avec des proches se présente. Mais globalement, c’est travail, sport et un peu de repos. Le reste, c’est assez limité."

Tu en penses quoi, toi, de la routine ? Quelque chose de positif ou quelque chose de négatif ?
F.V. :"Je pense qu'il faut trouver un juste milieu. Si on est trop dans la routine, ça devient forcément un problème, parce qu’on se bloque et on peut se retrouver coincé dans une monotonie qui empêche d’évoluer. En même temps, ne pas avoir de routine du tout, c’est aussi compliqué, car ça peut mener à une certaine perte de repères. C’est important d’avoir un équilibre, un cadre, sans pour autant être prisonnier de ses habitudes."

Aujourd'hui tu fais du crossfit, qu'est-ce que cela t'apporte ?
F.V. :"Le crossfit, c’est vraiment mon défouloir. Pendant une heure et demie, je suis totalement concentré sur l’effort physique, je mets mon cerveau en pause. Je ne pense à rien d’autre que souffrir et repousser mes limites. Ce que j’adore avec le crossfit, c’est qu’il n’y a pas de perfection possible. Il y a toujours quelque chose à améliorer. Il y a des centaines de mouvements différents, que ce soit courir, faire des pompes, ou même marcher sur les mains. Chaque mouvement sollicite des forces différentes, et ça me pousse à me dépasser sans jamais atteindre une forme de perfection. C’est un travail constant, et c’est ce qui rend chaque séance unique et enrichissante."

Est-ce que tu arrives à prendre du recul sur toi-même ?
F.V. :"Oui, je suis quelqu'un qui analyse beaucoup, que ce soit moi ou les autres. Je suis constamment en train d’observer et d'analyser ce qui se passe autour de moi, les comportements et surtout les réactions des personnes, y compris les miennes. Prendre du recul et me remettre en question, c'est quelque chose que je fais assez régulièrement. Si je réagis d'une manière particulière, je prends le temps de comprendre pourquoi j'ai réagi ainsi. Je cherche toujours à savoir ce qui a motivé mes actions ou celles des autres. Plutôt que de juger une réaction, je me concentre vraiment sur les raisons sous-jacentes."

Pourquoi tu analyses beaucoup ? C'est la curiosité de comprendre l'autre ?
F.V. :"Oui, c’est vraiment la curiosité de comprendre pourquoi les gens réagissent de telle ou telle manière. Plutôt que de juger la réaction d'une personne, comme se dire "il m'a mal parlé, il n'est vraiment pas sympa", je préfère me demander pourquoi il a réagi ainsi. Peut-être qu’il avait une mauvaise journée, qu’il était fatigué, ou qu’il avait des soucis personnels. Cette approche me permet de voir les choses sous un autre angle et de mieux comprendre l'autre. C'est aussi essentiel dans mon métier. Quand les gens viennent me voir, ils ne sont pas toujours au meilleur de leur forme, et parfois, leurs réactions ne sont pas les plus correctes. Donc, analyser le pourquoi derrière les réactions m'aide à mieux comprendre et à ne pas juger trop rapidement. Je fais aussi un travail d'auto-analyse, même si c'est toujours difficile de se voir soi-même de manière objective. Parfois, on renvoie une image qui n'est pas exactement celle qu'on souhaite projeter, et c'est important d'en être conscient."

Tu penses que c'est bien de vouloir renvoyer une image ?
F.V. :"Je pense qu'on renvoie toujours une image, même si certains disent qu'ils veulent juste être eux-mêmes. À mon sens, c'est une illusion de penser qu'on peut être totalement soi-même dans toutes les situations. On est différents au travail, avec la famille, avec les amis. On adapte toujours une partie de nous-même en fonction du contexte, et ça fait partie de la nature humaine. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, c'est une manière de se protéger. Au travail, par exemple, on adopte parfois un rôle plus froid ou plus jovial pour se fondre dans l'ambiance. Dans le vestiaire, il y en a qui jouent le rôle de clowns, mais ce sont souvent des gens très intelligents derrière ce masque. On adopte ces rôles pour interagir avec les autres, pour protéger certaines vulnérabilités. Donc, même si on montre différentes facettes de nous, il reste toujours un fond de personnalité qu'on adapte aux situations. C'est une forme de protection."

Tu crois au destin ?
F.V. :"Non, je ne crois pas au destin. Parce que le destin, ça signifierait que tout est déjà tracé, que ce qui doit arriver arrivera, quoi qu'il arrive. Et ça enlève toute la place pour le travail, la concentration, et les opportunités qu'on choisit de saisir ou non. Je pense qu'il n'y a pas de destin. Il y a de la chance, oui, mais le destin, non. Et même si la chance joue son rôle, il y a aussi une énorme part de travail. On ne peut pas simplement compter sur le destin, il faut faire les choses pour que ça arrive."

Très cartésien ?

F.V. :"Oui, très cartésien. C’est juste que je suis quelqu’un de scientifique. Moi, j’ai besoin de preuves. Je veux pas qu'on me dise "ça marche", il faut que je sache pourquoi, comment, et s’il y a des preuves. Combien de fois ça a été testé ? Si ça a fonctionné toutes les fois, ok, mais si ça n’a pas marché, alors on en parle aussi."

Si tu n'avais pas été médecin, qu'aurais tu aimé faire ?
F.V. :"J'ai longtemps hésité entre avocat et médecin. Après le bac, je me suis demandé : fac de droit ou fac de médecine ? On m’a dit que la médecine était plus difficile, alors j’ai tenté cette voie. Mais à la base, c’était avocat que je voulais devenir. Si je n'avais pas eu l'envie pour des études longues, je pense que je me serais tourné vers quelque chose dans le social, comme éducateur sportif, un métier qui m’aurait bien plu."

Qu'est-ce qui te plaisait dans le métier d'avocat ? Défendre l'autre encore une fois ?
F.V. :"Oui, exactement. C'était aussi en lien avec ce que faisait ma mère. Je voulais protéger les autres, notamment les enfants. D’ailleurs, j'avais aussi envisagé de devenir juge pour enfants. C’était vraiment une volonté de défendre et de protéger les plus vulnérables, un peu comme ce qu’elle faisait dans son travail. C’est peut-être un peu triste, mais ça m'attirait."

Comment t'aurais géré le fait de devoir défendre quelqu'un qui avait vraiment commis un crime ?
F.V. :"C'est une question difficile. Le rôle de l'avocat n'est pas de défendre une personne pour ses actes criminels, mais de garantir que ses droits soient respectés. L'avocat est là pour s'assurer que la personne est jugée équitablement, même si ses actes sont répréhensibles. Il ne s'agit pas de cautionner ce qu'ils ont fait, mais d'examiner toutes les circonstances pour que le juge ait une vue d'ensemble, afin de rendre un jugement juste. C'est un rôle qui permet à la justice d'être complète et juste, même si les crimes sont graves."

En tant que médecin, tu dois avoir vu des choses très tristes, comment tu gères ces émotions ?
F.V. :"Effectivement, pendant mes études de médecine, j'ai vu beaucoup de choses difficiles. Mon premier patient décédé, je l'ai eu entre la première et la deuxième année. Cela te marque, mais au fur et à mesure, tu apprends à ne plus te laisser submerger par ces émotions. En tant que médecin, il faut mettre en place une barrière émotionnelle. Tu prends en compte les émotions, mais elles ne doivent pas t'atteindre. C'est une question d'empathie, pas de sympathie. Il faut rester concentré sur le bien-être du patient et sur ton rôle."

Comment as-tu vécu la période Covid ?
F.V. :"La période du Covid a été très difficile. En tant qu'interne, j'ai passé presque tout mon temps à l'hôpital, entouré de patients gravement malades pour lesquels on ne pouvait pas vraiment faire grand-chose à l'époque. On manquait de matériel, de personnel, et on nous a dit qu’on devait gérer les patients pratiquement en totale autonomie. Cela a été très éprouvant, à la fois émotionnellement et professionnellement. C'était une période de grande détresse, mais ça m'a aussi appris à m'adapter et à prendre des décisions dans des situations extrêmes."

Si quelqu’un est triste à côté de toi, ça t’affecte ?
F.V. : "Non, je ne vais pas absorber cette tristesse, mais je vais tout faire pour apporter une énergie positive. Plus quelqu’un est triste, plus j’essaie d’être joyeux pour lui transmettre un peu de légèreté et l’aider à aller mieux. J’ai toujours eu cette manière de fonctionner, parce que je pense que la joie est communicative, tout autant que la tristesse. Dans un vestiaire, l’ambiance est globalement bonne, mais ça ne veut pas dire que tout le monde va toujours bien. Il y a des moments de doute, de frustration, des blessures qui pèsent sur le moral. En tant que médecin du club, je suis bien sûr là pour la prise en charge physique des joueurs, mais l’aspect psychologique est tout aussi important. Une blessure, ce n’est pas seulement un problème physique, c’est aussi une épreuve mentale, et j’essaie d’être présent pour eux à ce niveau-là. J’accorde beaucoup d’importance au dialogue. Je prends le temps d’échanger avec les joueurs, de leur demander comment ils vont, de m’assurer qu’ils se sentent bien. Je veux qu’ils sachent que la porte du staff médical est toujours ouverte, qu’ils peuvent venir parler sans problème, que ce soit pour un souci physique ou simplement pour vider leur sac. Mon objectif, c’est qu’ils puissent évoluer dans les meilleures conditions possibles, sur le terrain comme en dehors."

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