Chemin de fer Decauville

La voie Decauville, du nom de son inventeur (Paul Decauville, un ingénieur français), est une voie de chemin de fer de faible écartement. Elle est composée d’éléments métalliques (rails et traverses) qui peuvent se démonter et être facilement transportés. Au début, les wagonnets étaient poussés manuellement ou tirés par des chevaux, par la suite la traction se fit par des petites locomotives.

L’architecte André Paës nous a donné des renseignements concernant cette photo prise dans les bois de Mambaye durant la Première Guerre. A cette époque, son arrière-grand-père Jean Denis Paës était un entrepreneur en bâtiments important dans la région. Pour éviter à ses ouvriers le travail obligatoire en Allemagne, il les a employés, sur ses propres deniers, à empierrer le coupe-feu qui va de Mambaye à la promenade André Guillaume. Il refusa par ailleurs de travailler pour l’occupant qui lui avait pourtant dit : « Ce n’est pas de l’argent que vous gagneriez avec nous, mais de l’or ! »

Notons encore que Jean Denis Paës avait acheté en 1898 des terrains situés près du Pont le Page à Nivezé, pour y faire des briques. Ces terrains, il les a revendus en 1917. L’entreprise Paës avait aussi installé une briqueterie sur les terrains de l’actuel Parc Barzin à Préfayhai. Cette briqueterie a fonctionné le temps de la construction des grands hôtels à Balmoral.

En région spadoise, deux autres cas d’utilisation du système Decauville sont connus :

– Fin mars 1912, quand Edmond Dresse achète le domaine de Lébioles situé à Creppe, les aménagements extérieurs ne sont pas terminés, l’esplanade qui entoure le manoir doit être transformée en jardin à la française. Pour réaliser le charriage des terres, l’entrepreneur utilisera le système Decauville avec traction chevaline.

– Pendant les premiers mois de l’année 1918, avant la venue du Grand Quartier Général allemand à Spa, une voie ferrée de type Decauville est construite à Nivezé entre le château du Neubois et la ligne de chemin de fer Spa-Stavelot. Cette petite voie, appelée par les habitants du village « la voie ferrée du Kaiser », servira à amener les matériaux nécessaires à la construction d’un abri bétonné aménagé près du château afin de protéger la famille impériale en cas d’attaque aérienne. La traction se faisait à l’aide d’une petite locomotive à vapeur.

Jean Lecampinaire

Sources :
La vie romanesque de Georges Neyt – 2005 – André Andries – H.A. S.
Spa-Stavelot (Les petits trains des neiges) – 1999 – Georges Henrard – Editions Sabel
Monsieur André Paës