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Préfayhai

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Hameau de Préfaihay en 1777 – Extrait carte Ferraris
On remarque la présence d’une croix à peu près à l’emplacement de l’oratoire actuel (?)

Le hameau de Préfayhai est situé entre la ville de Spa et le village de Nivezé. Jusqu’à la fin du 17e siècle, Préfaihay comptait plus d’habitation que la partie spadoise de Nivezé. L’historien spadois, Albin Body, nous donne connaissance, via le dénombrement des cheminées (feux) des hameaux du ban de Spa, de la situation en 1675 (Préfaihay : 6 et Nivezé : 5), en 1699 (Préfaihay : 7 et Nivezé : 6) et en 1760 (Préfaihay : 10 et Nivezé : 15). Un recensement réalisé en 1837, établissait l’existence de : 14 feux et 72 habitants au hameau de Préfaihay, 3 feux et 12 habitants au lieu-dit Watroz.

Préfayhay vers 1850 (Extrait de la carte Vandermaelen)

Le nom du hameau de Préfaihay, écrit par après Préfayhay, puis de nos jours Préfayhai, viendrait d’un patronyme. En 1510, on trouve sur un document : « Wilheame de Spay nommeit failhea ». Le forneau fayheau est cité en 1594 et en 1600, on parle d’un preit extant en lieu-dit le forneau fayheau (fayhay) vers le chemin qui va de Spau à Sart (c’est à dire l’ancien chemin des Morts dénommé de nos jours chemin du Pré Leftay). On peut donc supposer qu’il y aurait eu une activité sidérurgique vu la proximité du Wayai. En 1662, un autre document parle lui aussi d’une maison au lieu de preit fayheau et en 1715, on trouve un certain Jehenne Gérard Jérôme de preitfayhay.

En 1849, il y avait à Spa 4 fontaines publiques d’eau potable ; deux de ces fontaines étaient alimentées par des murs d’eau à Préfayhay. Au cours de la décennie suivante, le nombre de ces fontaines augmenta rapidement ; elles apparurent aussi à : Creppe, Nivezé, Winamplanche et Préfayhay. Souvent, à ces fontaines étaient joints des abreuvoirs pour le bétail et des bacs en pierre pour la lessive.

Préfayhay vers 1875 (Extrait de la Carte du dépôt de la guerre)

La Carte du dépôt de la guerre est le premier levé topographique officiel du royaume de Belgique. Sur cet extrait, on relève la présence de la ligne de chemin de fer qui reliait Spa au Grand-Duché de Luxembourg ; elle frôle le hameau de Préfayhay. Cette liaison ferroviaire a été ouverte aux voyageurs en février 1867 et déferrée entre 1973 et 1974. De nos jours, elle a été réaménagée en Ravel. Sur la droite de l’extrait, le Château de Simonis construit pour l’industriel verviétois du même nom (appelé aussi le Château de Nivezé, dénommé par la suite le Vieux-Nivezé, démoli début des années septante pour construire le bâtiment actuel des Mutualités Chrétiennes) et la Ferme modèle, dénommée aussi Nivezé Farm, construite en 1858 pour l’industriel précité (voir l’article intitulé : Les châteaux Peltzer de Nivezé).

En 1849, l’école privée de Monsieur Daubois qui était située à Nivezé (rue Large Voie) sur le territoire de la commune de Sart, déménage dans les écuries réaménagées de la source du Tonnelet, afin d’être plus accessible aux enfants de Préfaihay, Watroz et Sous-le-bois.

Jusque la fin du 19e siècle, le hameau de Préfayhay est principalement constitué de petites fermes. Au milieu du siècle dernier, il était encore séparé de la ville de Spa et du village de Nivezé ; dans sa seconde moitié, l’urbanisation galopante des années septante les a accolés.

Carte postale : 1910 : Ferme de Jeannette Herman

Le hameau compta plusieurs établissements hôteliers : « l’Hôtel d’Orléans », en activité bien avant la Première Guerre, tenu par Louis Joseph Gernay-Bertholet jusqu’en 1931, puis par ses filles Germaine et Clémence jusque dans les années soixante. Cet établissement disposait de 18 chambres. En 1975, l’hôtel est géré par la famille Beaupain. Depuis le milieu des années quatre-vingt, il a été transformé en centre d’accueil pour handicapés enseigné le « Chèvrefeuille ». De l’autre côté de la route se situait « l’Hôtel Leroy ». Il a été tenu par la famille Leroy du début du 20e siècle jusqu’à la fin des années soixante ; l’hôtel fort fréquenté par la clientèle juive, proposait 5 chambres. Le bâtiment a été démoli au début des années septante.

Deux autres établissements ont aussi existé à Préfayhay : la « Pension Beauval » (du nom de l’ancienne villa dans laquelle elle était établie), située au niveau du n° 5 actuel, elle disposait de 10 chambres en 1961 et la « Ferme des Tapeux » qui était située à Watroz, plus précisément promenade d’Orléans, proposait en 1914 des chambres et la pension. De nos jours, plusieurs chambres d’hôtes sont proposées à la location dans le hameau. Il y a eu aussi de 1960 à 1965 une épicerie à Préfayhai, elle se situait au pied de la côte du Watroz et était tenue par Madeleine Mestdagh et son mari Désiré Smeyers.

Carte postale : 1919 : L’Hôtel Leroy


S’il est de notoriété publique que le prince Charles de Belgique, le frère de Léopold III, s’est caché à Sart-lez-Spa pendant l’été 1944, rares sont ceux qui savent qu’il a d’abord été hébergé dans une villa située au n° 32 chemin du Pré Leftay (anciennement chemin des Morts) à Préfayhai (voir l’article intitulé : Le prince Charles à Préfayhai).

Oratoire de Préfayhai aussi dénommé Oratoire Notre-Dame de Préfayhai : En 1807, le père Sébastien, un ancien vicaire de Spa, ex-capucin, fait don au hameau de Préfayhai de la statue de la Vierge qui se trouvait auparavant dans une potale située au-dessus de la porte de l’église des Capucins de Spa. Les habitants du hameau firent, par la suite, bâtir un petit édifice religieux et y placèrent la statue.

Vers 1860, la petite construction prit feu et la vierge à moitié consumée fut enterrée dans un pré des environs. Elle fut semble-t-il, remplacée par une autre statue en plâtre, beaucoup moins belle.

De nos jours, l’oratoire de Préfayhai se situe à droite de la route menant à Spa, peu après être passé sous la passerelle du Ravel. La petite chapelle initiale se trouvait elle de l’autre côté de la route. L’oratoire actuel a été construit en 1919, sur un terrain appartenant, à l’époque, à la famille Jérôme-Herman. Il renferme, entre autres choses, une assez grande statue de la Vierge à l’enfant. Blanche à l’origine, cette statue a été polychromée par les élèves de l’école des Arts et Métiers de Spa.

Jean Lecampinaire

Sources :
Toponymie de Spa (J. Antoine – 1971)
Cent-cinquante ans d’Histoire de Spa (Georges Spailier – 1979 – Editions J’Ose)
La petite histoire du village de Nivezé (André Hans – 2011)
Douces nuits (Marc Joseph – 2005 – Editions du Musée de la Ville d’Eaux)
La région spadoise au Moyen Age (Georges Heuse – 2010)

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