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L’année 1969, la fête des rois à Creppe

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« Lorsque dimanche à la vesprée, nous gravissions la côte sinueuse, les premières maisons du village apparurent au sommet nimbées des feux du soleil couchant…bientôt la flèche du clocher pointa au-dessus des toits. Puis de distance en distance, des volutes de fumée blanche se distinguèrent montant droites vers le ciel. Autour des bûchers aux flammes claires, les habitants et leurs hôtes s’assemblaient. »

Le 12 janvier 1969 le village de Creppe était en effervescence car l’arrivée des Rois Mages dans ce hameau du plateau de Spa annonçait pour la sixième fois un spectacle populaire avec des Creppelins (nes) déguisés en bergers, pâtres, paysans, Palestiniens, Hérode et Rois sans oublier la sainte Famille. Cette manifestation était appelée « La Marche à l’étoile » ou « Le jeu de la nativité et de l’épiphanie ». Les organisateurs se composaient du Comité des Fêtes locales et de la Société de l’Amicale du Plateau. Accompagné par les chants de la chorale paroissiale de Spa, le cortège avait pris son départ au fond du village au lieu-dit Wérihay à 18 heures et s’était acheminé à la lueur des torches, jusqu’à la salle de spectacle où se déroulait le jeu scénique : « Le mystère de la nativité et de l’épiphanie » mise en scène par Sœur Catherine Bourlet, religieuse du couvent des Sœurs Blanches de Huy. L’histoire était touchante avec des images d’Epinal qui se succédaient à la vitesse des dromadaires. Elle débutait au moment où Marie et Joseph arrivaient à Bethléem pour s’achever lorsque les Rois, avertis par un Ange, présentaient leurs offrandes. M. JEANFILS et M. Robert DUYSINX étaient les créateurs des mises en scène avec le régisseur Louis LOOMANS. Mais ce texte avait été adapté à l’origine par Rita LEJEUNE professeur à l’Université de Liège.

Représentation des rois mages Mosaïque de la Basilique de Ravenne (Italie) début IVe siècle

Représentation des rois mages Mosaïque de la Basilique de Ravenne (Italie) début IVe siècle


En ces temps où la pratique religieuse s’essoufflait, cette manifestation folklorique rappelait aux jeunes et aux cœurs humains, les traditions séculaires des Ardennais qui participaient spontanément aux cortèges de l’épiphanie dans beaucoup de villages. Après le spectacle, la soirée se terminait par une messe solennelle dans l’église de Creppe avec les participations de la chorale paroissiale et celle des jeunes « Triolet ». En 1968, tous les édiles communaux avec Joseph HOUSSA, les religieux et le commandant de Gendarmerie assistaient au premier rang à l’arrivée des Rois Mages. La Présidente du comité des fêtes était Mlle L. DRESSE de LESBIOLES. Cette année, c’était la TV qui venait filmer le samedi, veille de la grande fête. Les cameramen avaient pu filmer les scènes avec des chevaux et des chèvres, mais dans un décor sans neige. Le lendemain, après des chutes de neige importantes, les mêmes scènes se sont déroulées sans ces animaux en raison du froid. Dimanche soir pendant le journal télévisé et pour les quelques Creppelins qui possédaient une TV, ils se sont vus, courageux et pittoresques, déambuler accompagnés par les Rois Mages.

C’est en 1963 que les villageois avaient pris l’initiative pour la première fois d’organiser cet évènement populaire. En 1964, les enfants de la chorale des Sources avec Guy de Bournonville chantaient lors de cette manifestation folklorique. Les acteurs de la pièce wallonne étaient la même année : Fernand MOUREAU, Madeleine et Barthélémy HURLET, Edmond et Marie-Jeanne LANGEN, Henri FRERARD, Henri et Alphonse XHROUET. Le comité des fêtes de Creppe se composait de : Fernand MOUREAU secrétaire, Marcel BONIVER vice-président, Gaston PATTYN, Alexis GONAY, Camille ROSSENFOSSE et Barthélémy HURLET, membres assistés de l’Amicale du Plateau. En 1966, la fête se terminait par un bal populaire et une soirée cabaret.

Concernant la galette des Rois à Spa c’est le 6 janvier 1914 jour de l’Epiphanie qu’elle fut distribuée à leur clientèle par les boulangers. La distribution de la galette était proportionnelle à l’importance de la famille. La guerre de 1914 et ses restrictions alimentaires mirent fin à cette tradition qui ne fut pas rétablie après l’Armistice.

Un petit mot sur Rita LEJEUNE citée dans le texte. Elle était née Marguerite LEJEUNE dite Rita à Herstal en 1906 et décédée à Liège en 2009 (Wikipédia). C’était une spécialiste de la littérature médiévale et wallonne. Elle était la fille de Jean LEJEUNE dit Jean LAMOUREUX, poète wallon et d’Adrienne VERCHEVAL. Elle a été l’épouse de Fernand DEHOUSSE et mère de Jean-Maurice DEHOUSSE, premier ministre-président de l’exécutif wallon, membre du Parti socialiste. Mais l’originalité de cette biographie, c’est que cette famille LEJEUNE est originaire de Fagne Maron à Desnié avec l’existence vers 1625 de Jacques le jeune Jacques de Fagne Maron, fils de Jacques de Fagne Maron. Le fils de Jacques le père appelé « le jeune » pour le distinguer de son paternel, a donné à ses descendants le nom LEJEUNE, qui serait aussi celui de l’entreprise LEJEUNE de l’avenue Reine Astrid. Pour l’ascendance de Rita LEJEUNE, elle a été attestée par le professeur Jacques STIENNON de Liège.

(Fonds Body – La Vie Spadoise extraits – Fagne Maron au temps passé d’André Andries)

* Pour plus d’informations sur la fête de l’Epiphanie à Creppe voir l’article de Jean Lecampinaire de janvier 2017 (non présent sur le site pour le moment).

Jean-Luc SERET décembre 2019.

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