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Romain Bardet, avant le départ du Tour de France : « J'ai envie de courir sans penser au lendemain »

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Romain Bardet, avant le départ du Tour de France : « J'ai envie de courir sans penser au lendemain »

Il sort de quatre semaines de préparation, mais n'a pas vraiment de repères. Pas grave. Romain Bardet, contraint à l'abandon lors du dernier Giro, a au moins trouvé le meilleur moyen de dépasser sa frustration : être au départ du Tour de France. Un retour, deux ans après sa chute lors de la 13e étape du Tour 2020, que l'Auvergnat aborde « avec des yeux d'enfant », même s'il sera l'un des éléments d'expérience de son équipe DSM.

La présentation des équipes a eu lieu ce mercredi. Avez-vous retrouvé l'atmosphère du Tour à ce moment-là ?

« Oui, on a vécu une belle présentation, c'était très sympa. C'est un bon moment, on a pu voir la joie des gens et ça fait du bien d'être de retour. Pour être honnête, cette ambiance m'avait un peu manqué l'an dernier. Je suis très content, je sens bien que tout commence à se mettre en place et qu'il va falloir être bientôt prêt à partir. » 

À quel point le Tour vous a-t-il manqué ?

« On se rend bien compte que le Tour est l'événement majeur de la saison, surtout cette année avec une telle variété de terrains. Les coureurs qui seront en jambes vont pouvoir s'exprimer. J'avais besoin de recul aussi pour en apprécier encore plus la grandeur. Ça m'a fait du bien, j'ai l'impression d'aborder cette nouvelle participation avec encore plus d'envie et des yeux d'enfant. » 

Quels sont vos objectifs, alors que vous aviez dit ne pas vouloir jouer le classement général ?

« On se concentre sur les étapes, ici. Donc l'approche n'a pas changé. »

« Je n'ai pas de vraie certitude sur mon niveau pour cette première semaine. Cela n'enlève rien à ma motivation, bien au contraire, mais j'ai envie de courir sans penser au lendemain. Il n'y a pas d'approche sur le général, comme c'était le cas sur le Giro. »

Comment s'est passée votre préparation en Suisse, après votre abandon sur le Giro ?

« Après le Giro, j'ai dû faire une semaine sans vélo, fin mai, pour me soigner. Ce n'est pas l'idéal, surtout quand on regarde la trajectoire des autres prétendants sur le Tour. Mais pour l'entraînement, je pense qu'on a fait tout ce qu'on pouvait, j'ai pris beaucoup de plaisir à remonter les cols. J'étais les dix derniers jours en France, du côté de Tignes, et c'était super, j'ai pu m'entraîner vraiment comme je le voulais. Néanmoins, la course reste une histoire différente et même si j'ai bien travaillé à l'entraînement, le révélateur va être de voir comment je me situe par rapport au reste du peloton. Mais le meilleur moyen de dépasser cette déception du Giro, c'était d'être au départ du Tour. » 

Quels sera votre rôle durant les premières étapes de la course ? Allez-vous travailler pour vos coéquipiers ?

« Oui absolument. Je vais courir comme on a couru la Vuelta l'an dernier, de manière offensive. Chaque jour, on aura du travail à faire pour les partenaires. »

« On va travailler les uns pour les autres durant ces trois semaines et j'aurai ma chance en montagne, sur des étapes qui me plaisent. Mais je serai dans un rôle d'équipier sur les premiers jours pour éviter, j'espère, le vent, et pour qu'on essaie de faire des bons sprints aussi. » 

Votre équipe est plutôt jeune. Avez-vous un rôle particulier auprès de vos coéquipiers ?

« Bien sûr. Il y a beaucoup de jeunes, mais ils sont tous très motivés et connaissent déjà très bien leur travail et la manière dont on peut avoir des résultats tous ensemble. Je suis très confiant. Pour beaucoup d'entre eux, ce sera leur premier Tour, mais ils sont talentueux et armés. Avec John (Degenkolb) et Nils (Eekhoff) qui ont de l'expérience, on va être là pour les entourer et faire une belle course tous ensemble. » 

Le Tour revient à l'Alpe d'Huez cette année. Que représente cette montée particulière pour vous ?

« C'est un lieu mythique du Tour. L'ambiance me plaît vraiment, mais le col en lui-même, sans plus. En terme d'ascension, je préfère le Granon (11e étape) par exemple qui est plus dur, je pense. Mais avec le départ qu'on a et les cols mythiques qu'on va gravir, l'Alpe reste une étape un peu fanion de ce Tour de France. » 

Le spectre du Covid plane encore au-dessus de la course. Est-ce que cela vous inquiète ?

« Il y a eu quelques inquiétudes ces derniers jours. Mais la course est là, et à part vivre le plus prudemment possible, on ne peut pas faire mieux que ce qu'on a fait. On essaie d'être vigilant, mais on ne sait pas ce qui peut arriver. On peut tomber malade ou être juste positif. On ne peut qu'espérer que ça reste peu derrière nous. » 

Sans Julian Alaphilippe, ce ne sera pas tout à fait le même Tour, même pour Romain Bardet. Le Brivadois a évoqué l'absence du champion du monde, non retenu par son équipe après sa chute, fin avril.  « C'est dommageable pour le monde du vélo en général et pour le cyclisme français en particulier, évoque son compatriote. On a la chance d'avoir un coureur du peloton qui porte fièrement le maillot arc-en-ciel et il va manquer au Tour. On sait que Julian brille depuis de nombreuses années avec le maillot jaune et qu'il fait rayonner la course de son éclat donc je pense qu'il va manquer à tous les passionnés de cyclisme. Ce sont les aléas d'une carrière de haut niveau et ça rendra son retour sur le Tour encore plus beau. » 

 

Propos recueillis par Laurent Calmut

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