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Nicolas Roux présente son projet d'équipe pro continentale auvergnate : « Si je ne suis plus sponsor titre, cela ne me dérangera pas »

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Nicolas Roux présente son projet d'équipe pro continentale auvergnate : « Si je ne suis plus sponsor titre, cela ne me dérangera pas »

Vous avez annoncé récemment votre volonté de faire passer un cap au Team Pro Immo Nicolas Roux pour qu'il devienne une équipe pro continentale. Est-ce pour vous un aboutissement logique tant vos coureurs dominent chez les amateurs?

« Oui, on a gagné les trois derniers Challenges DirectVélo (le trophée récompensant le meilleur club amateur français, ndlr) et l'an passé la Coupe de France N1. Cette saison, on est encore en tête au "DirectVélo" et cela se passe bien aussi en Coupe de France (Pro Immo est 3e après la première manche, ndlr). C'est notre dixième année, la huitième en DN1 (le National 1 depuis 2020, ndlr). On est passé d'un budget de 70.000€ (la première année en DN3) à plus de 400.000€. Aujourd'hui, on a cinq ou six coureurs (sur un effectif de quatorze, ndlr) qui pourraient sans souci évoluer dans une équipe continentale. Après, c'est un problème de budget... »

 

Justement, de quel budget faut-il disposer pour faire fonctionner une équipe en continentale?

« Environ un million d'euros, en comptant les vélos et les véhicules. Et moi, tout seul, je ne veux pas mettre 700.000€ sur la table. Ce n'est pas raisonnable par rapport à notre petite structure (la société de promotion immobilière Pro Immo Nicolas Roux, ndlr). On est qu'une équipe de 12 personnes. »

Clément Jolibert, qui a remporté une étape de l'Alpes Isère Tour, aurait tout à fait sa place chez les pros, la saison prochain, comme quelques uns de ses coéquipiers du Team Pro Immo. Photo Raphaël Rochette

« Un projet sur trois ans »

Vous recherchez donc des partenaires titres, c'est à dire qui pourraient donner leur nom à l'équipe...

« Oui, au moins deux s'ils apportent chacun 250.000€. On ne peut pas se permettre de partir l'an prochain en continentale avec un budget ric-rac. Notre projet est structuré sur trois ans. On aimerait pouvoir mener une politique sur le moyen, voire le long terme et ne pas avoir à annoncer en avril, chaque année, si ça continue ou ça s'arrête. »

 

Vous êtes donc prêt à partager l'affiche avec d'autres sponsors et ne pas avoir la primauté sur les maillots de l'équipe...

« Mais j'ai toujours accepté de le faire sauf que personne n'est jamais venu (prêter main-forte) jusqu'à présent. Que je sois deuxième ou troisième sponsor, cela ne me dérange pas. Et si je ne suis plus sponsor titre, ce n'est pas un souci non plus. L'important, c'est de continuer à faire en sorte que l'équipe puisse perdurer. »

Cela fait dix ans que cela se passe bien. Je ne vais pas tout arrêter comme ça.

Si vous trouvez des partenaires motivés, serez-vous toujours là en 2022 ? N'allez-vous pas vous retirer ?

« Cela fait dix ans que cela se passe bien. Je ne vais pas tout arrêter comme ça, du jour au lendemain. Je continuerai à soutenir l'équipe de manière moindre. »

Nicolas Vogondy et Jean-Philippe Duracka se partagent la direction sportive du Team Pro Immo depuis déjà plusieurs années. Photo Francis Campagnoni

 

Votre équipe a montré cette saison sur chacune des courses internationales auxquelles elle a participé qu'elle avait déjà le niveau requis pour accéder à l'échelon au-dessus...

« On a gagné quatre courses avec les pros, au Tour de Rhodes, à l'Alpes Isère Tour et au Tour d'Estonie. C'est quand même assez exceptionnel. Plus la confrontation est forte, plus nos coureurs sont motivés et obtiennent de bons résultats. A l'Alpes Isère Tour, on a même failli remporter le classement par équipes. On était premier avant la dernière étape. »

 

Votre projet est quasiment clé en main pour un ou des investisseurs qui seraient intéressés. Puisque vous avez déjà un staff et une partie des coureurs !

« Oui, on peut considérer qu'on a environ 50 % d'une équipe qui serait de dix coureurs. On a aussi un manager général (Patrick Bulidon, ndlr) qui connaît très bien le milieu du cyclisme. Avec Patrick, je ne me fais aucun souci. Et nos directeurs sportifs (Nicolas Vogondy et Jean-Philippe Duracka, ndlr) sont très compétents. Ils se complètent bien et savent inculquer la science de la course. »

 Déjà une dizaine de salariés au Team Pro Immo

Vous avez le statut d'équipe amateur mais dans les faits vous êtes déjà des pros, chez Pro Immo...

« Nous avons sept coureurs qui sont salariés, en effet, de même que nos deux directeurs sportifs. C'est une structure qui a fait ses preuves. Plusieurs de nos coureurs sont passés professionnels comme Rémi Cavagna et plus récemment Clément Carisey et Maxime Urruty. Je ne dis pas qu'on est des gourous, mais on arrive à avoir des résultats. »

Nicolas Thomasson (au centre) est l'un des rares coureurs actuels du Team Pro Immo à avoir connu les débuts de l'équipe en DN3, en 2012. Photo Raphaël Rochette

 

Vous avez l'été pour faire avancer votre projet mais y a t-il une date butoir ?

« On a un dossier à remplir et il faut également apporter des garanties sur le plan financier. On a jusqu'au 15 octobre pour déposer un chèque de caution auprès de l'UCI (Union cycliste internationale). »

 

Qu'est-ce qui vous tient à coeur dans ce projet ?

« Le vélo est un sport individuel qui se pratique en équipe et je voudrais absolument que ce projet soit une œuvre collective, qu'on ait tous la volonté de réussir. Si cela aboutit en 2022, je demanderai aux coureurs ce qu'ils comptent apporter à l'équipe, ce qu'ils veulent vraiment accomplir, de façon à tous les motiver. »

 

Propos recueillis par Raphaël Rochette

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