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Florian Vachon aux lecteurs de La Montagne : « Le Tour de France, c’est beaucoup de souffrance, des moments de doute »

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Florian Vachon aux lecteurs de La Montagne : « Le Tour de France, c’est beaucoup de souffrance, des moments de doute »

Florian Vachon est cette année en fin de contrat avec l’équipe Arkea-Samsic. Il se verrait bien courir encore en 2020, participer pourquoi pas au Tour d’Espagne, mais il veut faire une croix sur une septième Grande Boucle.

Tu as dit que tu ne ferais pas un septième Tour de France, c’est sûr ? Oui. Il faut savoir s’arrêter au bon moment et laisser la place aux jeunes. J’ai toujours une bonne condition physique, mais j’ai participé au Tour de France plus pour des qualités collectives et humaines. Il faut que cette place-là soit prise par un coureur plus jeune qui a de meilleures qualités physiques. Quand on regarde la télévision, le Tour est un événement sportif merveilleux, qui fait rêver, moi le premier. Mais sur le vélo, c’est beaucoup de souffrance, des moments de doute.

 

Au début du Tour, Julian Alaphilippe était à des années lumières de penser ramener le maillot, alors il n'a pas compté ses efforts, c'est ce qui a changé la donne à la fin.

Comment as-tu perçu l'ambiance sur le Tour cette année, par rapport aux coureurs, aux spectateurs ? Je pense notamment à l'enthousiasme autour de Julian (Alaphilippe, NDLR). L'homme du Tour, c'est Julian. Malheureusement, il perd le maillot mais il a dynamité la course pendant presque trois semaines. Le tracé du Tour de France a été très bien imaginé, cela a rendu la course plus savoureuse et indécise. C'est un des plus beaux Tours de la décennie.

Dans la dernière semaine, tu as pensé que Julian Alaphilippe puisse gagner le Tour ? J'y ai cru. On savait que Julian pouvait garder le maillot jaune pendant longtemps. Ce qui a surpris, et là où il a mis le doute, c'est quand il a gagné le chrono de Pau. Ensuite les Alpes ont été très dures, et avec ce qu'il avait donné avant, on comprend qu'il ait perdu du temps. Au début du Tour, Julian était à des années lumières de penser ramener le maillot, alors il n'a pas compté ses efforts, c'est ce qui a changé la donne à la fin.

Quel est ton meilleur souvenir de ce Tour de France ? Le meilleur, c'est quand on passe dans le Cantal, c'est toujours un plaisir de rouler sur les routes d'entraînement. En Haute-Loire, on est aussi allés à Saint-Symphorien-sur-Coise, où j'avais participé à une course amateure.

Et le pire ? Je suis malheureusement tombé dans une des premières étapes. J'ai tapé le genou et je me surtout fait une entorse à un doigt. J'ai chuté alors que ça roulait tranquille, il y a eu un grand coup de frein pendant que je buvais au bidon, je suis tombé sur le tas de vélo devant moi, j'ai mis la main dans une roue, ça a retourné le doigt. On n'arrête pas le Tour pour une entorse, je tenais quand même mon guidon, ça aurait pu être pire...

Selon toi, quel Français a le plus de chance de remporter le Tour de France à l’avenir ? Le truc avec Pinot et Bardet, c’est que le temps passe. Thibaut Pinot a quand même cette capacité d’aller vite au chrono, ce qui est primordial pour remporter un grand tour, alors que Romain a quelques lacunes dans ce domaine. Mais quand on voit ce que Bernal est capable de faire à 22 ans, on se dit “tant pis pour la génération qui arrive”. Il court avec un professionnalisme qui fait presque peur.

Ça va être compliqué pour les Français ces prochaines années, mais je mets quand même une petite pièce sur Pierre Latour d’AG2R, qui était absent du Tour cette année. Il y aussi David Gaudu, qui est un excellent grimpeur. Mais pour jouer un classement général sur le Tour de France, être bon grimpeur ne suffit pas. Il faut avoir certaines capacités physique et psychologique, pouvoir pousser un peu plus chaque jour. Il faut aussi savoir gérer ses efforts, bien récupérer entre les étapes, faire attention à son alimentation, aux blessures... 

Avant, à l’arrivée d’une étape, on pouvait poser le vélo, rester debout et discuter avec les copains. C’est une chose les jeunes coureurs ne conçoivent pas aujourd’hui.

Est-ce que la météo t'a gêné pendant ce Tour ? Personnellement, j’ai vite chaud et je fatigue. Après, on fait pas mal de cryothérapie post-course pour faire redescendre la température. Mais sur le vélo c’était autre chose. Encore qu’on a évité le grosses vagues de chaleur. En Lorraine, la météo était plus que supportable. Pareil quand on est rentré dans le Massif Central. Mais on a eu trois étapes vraiment compliqué à Nîmes, Foix et Gap ; il faisait très chaud et humide. À Gap, il y même eu un débat sur le fait de continuer ou pas. Mais si on avait eu des conditions météo inverse, on aurait soufferts tout autant. Surtout sur certains cols de plus de 2.000 mètres où il faisait déjà très froid.

Depuis que tu as commencé ta carrière, j’imagine que la préparation physique a beaucoup changé… Forcément. Les temps changent, et il faut s’adapter. Depuis 2008, le vélo s’est professionnalisé à une vitesse incroyable. De nos jours, on ne rigole plus avec la récupération. C’est un mot n’avait pas autant de résonance il y a une dizaine d’années. Avant, à l’arrivée d’une étape, on pouvait poser le vélo, rester debout et discuter avec les copains. C’est une chose les jeunes coureurs ne conçoivent pas aujourd’hui. Maintenant, il faut toujours penser à la performance.

Propos recueillis par Guillaume Bellavoine et Sid Benahmed Photos Cécile Champagnat 

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