"On passe notre partie à vouloir créer des ennuis à l'adversaire" : immersion au Cercle d'échecs d'Aurillac
Dans la salle 1 du bâtiment de l’Horloge, on entendrait presque une mouche voler, entre deux discussions à voix basse. Les joueurs du jour se font face, l’échiquier bien au centre et la pendule jamais loin pour les plus avertis. Une majorité de garçons, quelques filles et plusieurs enfants venus s’initier ou se perfectionner au milieu des adultes. Et partout, de la bienveillance dans les mots, de la pédagogie pour expliquer au mieux aux nouveaux.
Nouveau président« On a beaucoup d’enseignants », confirme Tom Lagarenne, élu président à l’issue de l’assemblée générale, samedi 28 septembre. Il succède à Jérôme Mathieu, qui reste dans le jeu en tant que vice-président et « sélectionneur » pour les tournois.
Le Cercle d’échecs d’une trentaine d’adhérents draine large autour d’Aurillac et est longtemps resté le seul du département avant la création récemment d’un deuxième club, à Saint-Flour. Tom Lagarenne, professeur d’espagnol âgé de 30 ans, vient de Teissières-lès-Bouliès tous les samedis après-midi pour quelques parties avec les adhérents, voire part un peu plus loin lors des tournois externes.
Tom Lagarenne est président du Cercle d'échecs aurillacois. Photo William Duran
« J’ai découvert les échecs à 8 ans, avec mon père. Au début, je jouais en famille, puis quand je l’ai battu, il m’a dit de m’inscrire dans un club. Et cela fait 5 ans que je suis au Cercle d’Aurillac. On se connaît ici, certains savent parfois ce que je vais jouer, alors qu’en open, les joueurs en face se trouvent plus démunis », sourit le nouveau président.
On peut jouer tout jeune, on a ici des adhérents de 6-7 ans à 91 ans pour le plus ancien. Ce qu’il faut pour jouer aux échecs, c’est être patient et aimer résoudre les problèmes. On passe notre partie à vouloir créer des ennuis à l’adversaire. Mais gagner ou perdre dans une compétition, je m’en fiche un peu, j’y vais pour voir si je peux aller au bout de mes idées dans le jeu.
« J’ai gagné Pascal ! », l’interrompt tout fier un petit bonhomme de 7 ans en montrant le fameux Pascal, quinquagénaire à la défaite joyeuse qui hausse les épaules et rigole. « Les jeunes vont super vite, nous un peu moins, relativise le président. Mais on continue tous de progresser… Et on va mettre en place des cours pour les enfants de 30 min en début de séance que l’on fera à tour de rôle. »
Venir jouer en partie libre tous les samedisLe club compte une équipe de huit joueurs engagée en Nationale 4 et propose des parties libres tous les samedis. Ce sont ces dernières qui attirent Thomas Mongé, 19 ans, dès qu’il le peut. « J’étudie à Figeac, je suis en BUT carrière sociale pour devenir animateur de structures et j’habite à Arpajon-sur-Cère, alors je ne peux pas être là tous les samedis, mais dès que je peux, je viens parce que c’est principalement ici que je peux faire des parties. Je ne fais pas de tournois externes, avec les études, c’est compliqué. »
Thomas Mongé adhère au club d'échecs d'Aurillac depuis deux ans. Phgoto William Duran
Lui, aussi, a été initié par son père. « J’avais 16 ans, j’étais en première au lycée Monnet-Mermoz et j’ai commencé à regarder des vidéos d’échecs pour apprendre. Au lycée, j’amenais mon échiquier et on jouait tous les midis avec mes camarades. Puis mon prof de maths m’a proposé de venir au Cercle et j’y suis depuis 2 ans. » Une assurance de trouver un joueur en face de soi, tous les samedis, pour faire chauffer les neurones.
Les rejoindre. Le Cercle d’échecs aurillacois se réunit tous les samedis, de 14 heures à 17 heures, dans la salle 1 du bâtiment de l’Horloge, place de La Paix. Cotisation : 70 € pour les adultes ; 35 € pour les jeunes, selon les licences. Renseignements auprès du président au 06.71.75.82.35. Site : cea15.fr.
Texte : Magali RochePhotos : William Duran