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JO-2020: avec Yukoh Saito dans les coulisses de l'école japonaise de keirin

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Yukoh Saito a d'abord tenté de devenir professionnel de baseball aux Etats-Unis. En vain. A 26 ans, il est revenu au Japon et a décidé de postuler pour la très prestigieuse école de keirin d'Izu, la pépinière d'où sortent tous les professionnels de cette discipline cycliste typiquement japonaise.

A son retour, il a d'abord trouvé un job comme mécanicien auto à Tokyo, mais le sport lui manquait: "ma mère s'intéressait au keirin et elle m'a dit: +tu ne veux pas faire ça?+. J'ai répondu +pourquoi pas ?+ (...) et j'ai commencé à m'entraîner", a-t-il raconté à l'AFP.

"La plupart des gens qui vont là-dedans ne sont pas des fans de cyclisme", confirme l'entraîneur français de l'équipe japonaise de piste, Benoît Vêtu, qui recrute ses internationaux exclusivement dans le monde du keirin: "ils vont dans le keirin parce que c'est un métier où on peut gagner de l'argent, ils viennent du volley, du basket, de l'athlétisme, mais la plupart ne sont pas des passionnés de cyclisme".

Le test d'admission à l'école est rude: 70 admis cette année pour 360 candidats. "Moi, j'ai passé le test pour ceux qui n'avaient jamais fait de cyclisme", dit Saito. On mesure notre force, notre détente, notre vélocité (...) et il y des épreuves théoriques, du Japonais, des maths..."

A l'oral, on l'a questionné sur les circonstances d'une amende au volant infligée par la police de la route. "Ils veulent savoir si vous ne violez pas la loi", explique le jeune homme.

Normal, dans une école où une bonne partie de l'enseignement théorique des 10 mois de scolarité porte sur les règles de droit très strictes qui encadrent le keirin, support d'une juteuse industrie des paris.

Les motivations de Saito ? "Devenir un sportif professionnel a toujours été mon rêve. Mais il y a aussi l'aspect financier. Vous pouvez gagner un million de dollars si vous êtes bon", dit-il, des étoiles dans les yeux.

Dans un monde du keirin qui fut jadis gangrené par les courses truquées, l'école insiste beaucoup sur l'éthique personnelle des coureurs. "C'est un lieu de tradition, axé sur le respect, le contrôle de soi, l'honnêteté", confirme l'Ecossais Chris Hoy, sextuple champion olympique, dont deux fois en keirin (Pékin-2008, Londres-2012), qui s'est passionné pour la culture japonaise du keirin.

La discipline, aux regards des critères européens, y est quasiment militaire. Lever à 06h30, cours théoriques, entraînements intensifs. Pas de coach, de kiné ou de mécanicien, les coureurs doivent apprendre à se gérer seuls. Ils font eux-mêmes le ménage de l'école. Et pas de contacts avec l'extérieur. "Nous n'avons le droit d'utiliser nos téléphones portables que deux heures par semaine", témoigne Saito.

C'est à ce prix qu'il deviendra - peut-être - une star d'un sport qui draine des foules passionnées sur les quelques 50 vélodromes en plein air du Japon.

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