Commerce saisonnier et crise sanitaire : l'orientation vers le ski de fond ne compense pas le dévissage du ski alpin

Année à oublier pour les professionnels de l’équipement en matériel de ski. En cause, la crise sanitaire qui, jusque-là, n’autorise pas la réouverture des stations, pas, du moins, celle des indispendables remontées mécaniques.

Conséquence : « Une baisse de près de 50 % sur le chiffre des ventes » témoigne Frederic Morel, gérant de l’enseigne spécialisée Glissshop, à Aubière.

Un dévissage que ne compense pas le boom soudain enregistré sur le matériel de ski de fond, et moins encore sur celui de randonnée.

«  Les sports d’hiver demeurent un loisir relativement cher », précise le professionnel. « Et il faut compter sur un budget moyen d’au moins 500 € pour s’équiper pour l'alpin. Le fond, dans son ensemble,  n’est guère moins onéreux. Le ski de randonnée, quant à lui, plus encore technique, exige au moins le double d’investissement pour être réellement praticable. Sans compter qu’il s’agit d’une activité grandement plus physique et donc pas forcément à la portée de tous ».

Autant dire que les transfuges d’une discipline à l’autre ne se bousculent pas au pied des pentes. Peu enclins, en dépit de leurs capacités toniques, à multiplier leurs investissements pour un plaisir définitivement saisonnier et, qui plus est, soumis plus que jamais aux aléas du climat.

Si, Super Besse à ressenti un « frémissement d’activité le week-end dernier », Mathias Picard, loueur de matériel dans la station, ne croit pas pour autant au Père Noël : «  Les activités de remplacement ne compenseront la dérobade du du ski alpin. »

En attendant que les décrets liés à la crise sanitaire tombent dans le même sens que la neige, il reste l'option raquette avec un budget de moins de 100 € pour s’offrir un bol d’air et profiter du manteau blanc.

Patrick Ehme