Les clubs du Cantal vont-ils surfer sur les Jeux olympiques de Paris ?
Raquette entre les doigts, Antoine, 10 ans, ne tient pas son manche comme les autres pongistes dans le gymnase de Naucelles. Ce débutant a opté pour la prise porte-plume. Celle utilisée par Félix Lebrun, double médaillé et star des Jeux olympiques de Paris, cet été. « J’ai vu le ping-pong aux JO et j’aimais déjà ça avant », raconte-t-il pour expliquer son choix de commencer ce sport.
Pendant les deux semaines des Jeux olympiques de Paris, 60 millions de Français ont suivi cet événement planétaire sur France Télévisions. Certaines disciplines, peu habituées à une telle médiatisation et portées par des vedettes françaises comme les frères Lebrun au tennis de table ou Léon Marchand en natation, ont bénéficié d’un coup de projecteur hors norme.
Des appels estivaux avant les forums d'association« On a déjà des appels de papa ou de maman pour inscrire leur fils. Chez les adultes, on a des intéressés », témoigne Philippe Serieys, responsable du tennis de table au club omnisports d’Arpajon-sur-Cère. « On a été contactés dès que les frères Lebrun ont gagné leurs médailles, enchérit Sandrine Bailleul, présidente du tennis de table de Naucelles et du comité départemental. On espérait que ces Jeux puissent avoir un impact, c’est chouette. » Même son de cloche du côté de la natation où le président départemental, Laurent Sclafert l’affirme : « La natation cantalienne en a besoin. »
« On a une dizaine de personnes intéressées, mais on est 40 licenciés, donc ça représente tout de suite un quart en plus »
Surtout que la majorité des forums des associations du département et le Vitalsport de Decathlon auront lieu ce week-end. « Avec la rentrée, les jeunes disent aux copains de venir, explique Sandrine Bailleul. Le fait d’avoir vu le sport à la télé cet été, si en plus, ils peuvent suivre des copains qui sont déjà aux clubs… »
Qu'en est-il des infrastructures ?À condition d’avoir des infrastructures pour les accueillir. Dans le Cantal, seuls deux clubs de natation sont affiliés à la Fédération française (d’autres associations proposent de la natation sans être affiliées) et celui de Mauriac connaît des difficultés sur la disponibilité du bassin et des lignes avec des créneaux horaires qui ne facilitent pas le développement de ce sport. Idem au tennis de table où on pointe des créneaux qui peuvent parfois être difficiles à obtenir.
Mais, sur le plan humain, de l’encadrement aux dirigeants, nageurs comme pongistes l’assurent : ils sont prêts à accueillir un potentiel flux de licenciés. « « On aimerait plus de jeunes, on en a une douzaine, il en faudrait plus de vingt. On a trois encadrants qui ont les diplômes et la place nécessaire », affirme Philippe Serieys.
Reste un petit détail à régler : la prise porte-plume. « On a un adulte au club qui sait la faire mais pour nous, c'est plus dur à enseigner », reconnaît Fanny, qui encadre les jeunes de Naucelles. Qu’importe. Félix Lebrun a commencé cette technique en imitant Chen Jian. Le futur champion Antoine pourrait bien avoir commencé en imitant le cadet des frères Lebrun.
Mathieu Brosseau