Commotions cérébrales : avenir incertain pour Lapandry (ASM)

Le 18 octobre dernier, Alexandre Lapandry jouait seulement son troisième match de la saison. Face au Stade Français, il portait le brassard de capitaine, comme face à Agen quinze jours plus tôt. Victime du Covid à la fin de l’été, affecté aussi par un deuil familial (son père) douloureux, le joueur le plus ancien au club (2008) se confiait à cette époque dans les colonnes de La Montagne ; pour y dire sa confiance en l’avenir, pour son club et pour la suite de sa carrière.

 

Mais face aux Parisiens, il y a donc deux mois et demi, Lapandry (31 ans) a dû quitter le terrain juste avant la mi-temps (37e), victime d’un choc à la tête. Pour ne pas avoir répondu positivement au protocole commotion, il ne reviendra pas en jeu. Depuis, le troisième ligne clermontois s’est beaucoup reposé, a passé de nombreux examens. Il a effectué également un séjour en Suisse, dans le centre de rééducation spécialisé qu’ont fréquenté déjà plusieurs joueurs de l’ASM commotionnés avant lui.

 

" On a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête "

 

Il y a quelques semaines, on a revu Alexandre Lapandry sur le terrain d’entraînement. Seul, à parfaire sa condition physique, jamais en opposition dans l’intensité. Par contre, lors des derniers entraînements qui étaient ouverts en partie aux caméras, on n’a plus vu le joueur de l’ASM. Deux mois et demi après sa commotion, il est permis de se demander si l’on reverra cette saison le double champion de France (2010, 2017) en compétition.

 

Dimanche soir, Alexandre Fischer, autre joueur à avoir subi plusieurs commotions ces dernières années, a retrouvé lui le terrain face au Racing. Il était sorti en cours de match à La Rochelle (8 novembre), après un nouveau choc à la tête.

Un retour de Lapandry pourrait-il suivre rapidement ? Pas certain, car il y a trois semaines, le joueur nous confiait « être dans l’incertitude » sur son retour à la compétition, quand nous l’avions sollicité sur « l’affaire » des joueurs britanniques durement commotionnés et victimes de graves conséquences post-carrière.

Et quand nous lui demandions s’il s’interrogeait sur son avenir avec les commotions qu’il a subi dans sa carrière, il nous avait répondu : « On a tous une épée de Damoclès au-dessus de la tête »… 

 

Christophe Buron