Le Moulinois Kevin Azéma conserve son titre de champion de France de judo
Son retour, à la rentrée 2023, dans son club de cœur lui réussit. C’est le moins que l’on puisse dire?!
Avec le kimono de l’ASPTT Moulins, l’ancien sociétaire de l’Insep et du club de Maisons-Alfort (en région parisienne) a ce petit supplément d’âme qui fait une grande différence sur les tatamis nationaux.
Troisième titre, septième podiumCe samedi, au Colisée de Chalon-sur-Saône, le Bourbonnais a, en effet, été impérial. Résultat : Kevin Azéma, 31 ans, a conservé son titre de champion de France. Le troisième de sa riche carrière, après 2018 et 2023 ainsi que le septième podium. Preuve d’une longévité au très haut niveau remarquable. Tout sauf un hasard.
Je préparais ce championnat de France depuis un an avec mon frère (Alexis, champion Aura en titre chez les - 60 kg), raconte le multiple champion de France. Je savais que j’étais capable de conserver mon titre, mais il fallait être au rendez-vous le jour J.
Une journée parfaite pour le professeur de l’AS Montferrand Judo, victorieux, en finale, avec un sumi-gaeshi imparable contre Romaric Bouda (Eure Judo). Comptabilisé waza-ari au départ, la marque était, dans la foulée, changée en ippon. De quoi faire exploser la cinquantaine de supporters qui avaient fait le déplacement. « Un énorme soutien », apprécie Kevin Azéma, fier d’avoir montré le meilleur des exemples à ses élèves.
Plus tôt, l’élégant judoka, formé par son coach de père, Gérard Azéma, à l’ASPTT Moulins, s’était défait, en demies, de Méane Korval (Omnisports Pointe-à-Pitre). Déjà sur un sumi-gaeshi après une grosse frayeur (son seul véritable coup de chaud de la journée), mais une rencontre globalement maîtrisée.
Maîtrisée comme son entrée dans la compétition, expéditive, le matin même. Le Moulinois pliait le combat face à son ancien camarade de club, Hugo Ribac (Judo Club Maisons-Alfort), sur un kata-guruma.
La boucle est bouclée« Je suis super content, j’ai réussi à m’exprimer, à produire de belles choses », souligne le Bourbonnais. Le tout avec, sur la chaise du coach, son premier entraîneur en compétition, le Moulinois Mathieu Vieillot. Une manière de « boucler la boucle ». Et de valider, une nouvelle fois, son choix de rentrer en Auvergne, après avoir digéré la déception de ne pas décrocher son billet pour les deux dernières olympiades.Troisième médaille d'or pour le Moulinois.
Qualifié pour le Grand Slam« Je me sens bien, je suis bien entouré, j’ai un environnement serein, je ne mets aucune pression et ça marche. »
Une philosophie qui va l’emmener une nouvelle fois à Bercy, début février, pour le tournoi de judo le plus prestigieux du monde, le Grand Slam où il défendra les couleurs de l’équipe de France face aux meilleurs judokas de la planète. Pas la priorité du moment.Le judo, une affaire de famille chez les Azéma. Gérard, le père de Kevin, est l'entraîneur de l'ASPTT Moulins.
Je vais d’abord me reposer, j’ai mal un peu partout. Et puis, j’ai envie de savourer ce titre, d’en profiter. Pour le tournoi de Paris, on verra plus tard… Je ne me prends plus la tête.
Bio express Kevin Azéma est né le 30 juin 1993, à Moulins, dans une famille de judokas. Il fait ses premiers pas sur les tatamis de l’ASPTT Moulins, dès 3 ans. En 2009, il intègre le Pôle France d’Orléans et, en 2012, l’Insep. En 2014, il signe au Judo Club Maisons-Alfort et reste près de dix ans en région parisienne avant de revenir en Auvergne à la rentrée 2023. Depuis un peu plus d’un an, il est professeur à l’AS Montferrand Judo et licencié, à nouveau, à l’ASPTT Moulins. Côté palmarès, Kevin Azéma enchaîne, depuis minime, les podiums nationaux. Il a été vice-champion de France cadets, puis juniors. En seniors, il a remporté trois fois le titre de champion de France (2018, 2023 et 2024), ainsi que de multiples victoires et podiums en Coupe d’Europe et du monde. Il compte, enfin, des sélections en équipe de France.
Kevin Lastique