Jeux paralympiques 2024 : le judoka Anatole Rubin, Clermontois et surtout citoyen du monde, repart déçu

Dur et soudain comme un balayage. Le parcours de l’Auvergnat Anatole Rubin (-60 kg, J2) s’est en effet arrêté plus tôt que prévu sur les tatamis de l’Arena Champ-de-Mars, ce jeudi. Opposé à l’Espagnol Luis Daniel Gavilan Lorenzo en huitième de finale, le natif de Clermont s’est incliné sur ippon à une minute de la fin du combat. Une réelle déception pour lui.

« Il m’a bloqué l’épaule droite et je n’ai pas réussi à enclencher ce que j’avais envie de faire et à installer mon judo, analyse-t-il. Je n’ai pas de regrets, car je me suis donné, mais je n’ai pas placé mes attaques. Il a été fort sur mon épaule droite, sa main gauche était puissante. Je fais deux erreurs qui me valent cette défaite. J’ai essayé de trouver le trou, comme j’étais mené. J’ai certainement précipité les choses. Au sol, je ne me suis pas senti en danger même s’il a un bon niveau. Côté ambiance, c’est un truc de ouf ».

Entré sur le tatami sur une musique de Dire Straits, le genre de clin d’œil qu’il a particulièrement apprécié, celui qui travaille comme kiné a bien senti le soutien de l’Arena et de ses supporters. Une jolie colonie habillée de tee-shirt à son effigie. Des amis, des proches, de la famille aussi. Des collègues également. Tout pour vivre un grand moment à 32 ans.

De retour pour le concert de M à l’Opéra

Anatole Rubin commence le judo à 5 ans. À l’adolescence, il intègre la section judo de l’Institut National des Jeunes Aveugles (INJA) et dispute ses premiers championnats de France de para-judo. Une discipline mise de côté le temps des études, mais avec laquelle il renoue en 2018, tout en pratiquant le ju-jitsu brésilien dans lequel il obtient d’excellents résultats en France et en Europe.

« Mes parents bougeaient beaucoup et ils m’ont fait naître à Clermont-Ferrand, poursuit-il non sans humour. Étant donné qu’ils travaillaient comme vétérinaire et pour Médecins sans frontières, on est ensuite parti au Cambodge. On a aussi habité à Troyes en Champagne. J’ai bougé à Paris, en Guadeloupe et maintenant à Nantes. Mon frère habite à Vichy et a étudié là-bas aussi. Je viens régulièrement en Auvergne. Je retourne bientôt pour le concert de M à l’Opéra ».

Il aurait tellement aimé y aller avec une médaille autour du cou. Après sa défaite contre l’Espagnol, le Clermontois a attendu le prochain combat de son vainqueur. Avec l’espoir que ce dernier prenne le meilleur sur l’Ouzbek Sherzod Namazov et lui permette ainsi de partir en repêchages. Un espoir vite douché avec la victoire sur ippon de l’Ouzbek. 

À Paris, Jean-François Nunez