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Judo: l'apothéose pour des Bleus au bilan paradoxal

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Judo: l'apothéose pour des Bleus au bilan paradoxal

"Teddy nous sauve": par son titre historique chez les lourds et ses victoires décisives avec l'équipe, Riner a permis à la France des tatamis d'éviter de finir sans médaille d'or.

Avec les dix médailles fixées par la fédération, ces JO sont une réussite comptable... mais avec seulement deux en or, c'est un échec relatif: le président de la fédération Stéphane Nomis visait quatre ou cinq titres.

Après une finale grandiose contre le Japon remportée 4 victoires à 3, la France est remontée à la deuxième place du tableau des médailles. Elle tient son rang de deuxième nation, juste derrière l'éternel Japon (3 titres, 8 médailles).

Outre les exploits répétés de Riner, on retiendra d'abord les surprises Joan-Benjamin Gaba (argent en -73 kg et décisif en finale par équipes) et Maxime-Gaël Ngayap Hambou (bronze en -90 kg).

"Peur de mal faire" à domicile

Mais aussi les échecs relatifs. Le super-léger Luka Mkheidze s'est contenté de l'argent alors qu'il visait l'or en -60 kg, et les féminines ont "déçu". Aucune n'a réussi à se hisser en finale, à l'image de Clarisse Agbégnénou (bronze en -63 kg) et Romane Dicko (bronze en +78 kg).

"Déçu" par le bilan des Bleues, Nomis, candidat à sa réélection en fin d'année, a initié un début de mea culpa ("on a fait des erreurs, il faut le reconnaître"), sans donner plus de détails.

Il faudra attendre des "explications" avec les entraîneurs, dont le responsable des Bleues Christophe Massina, qui ressent une "grosse amertume" après ces Jeux.

"L'ambition était très forte, sept médailles sur sept catégories, dont deux titres" chez les féminines, "et on ressort avec cinq médailles de bronze", a-t-il soufflé, soulignant l'incapacité de ses combattantes à passer "les matchs-clé", les demi-finales.

"Il y avait une très grosse attente, une grosse pression pour elles parce qu'elles étaient toutes classées" têtes de série, a-t-il dit.

Plutôt que d'être galvanisées par ces Jeux à la maison, "elles ont plutôt subi le +home advantage+", a-t-il considéré, même si le public "extraordinaire" de l'Arena Champ-de-Mars "les a poussées".

"L'envie de bien faire s'est plutôt transformée en peur de mal faire", a-t-il relevé.

Questionné sur de possibles erreurs de casting, Massina a balayé cette hypothèse, parlant de "choix assumés et pas des choix en l'air. Il n'y a aucune remise en question de tout ça".

C'est pourtant dans les deux catégories les plus indécises que les échecs ont été retentissants: Marie-Ève Gahié (-70 kg) et Madeleine Malonga (-78 kg) repartent sans médaille individuelle.

La première, championne du monde (2019) et d'Europe (2022, 2023), découvrait les Jeux. Sa sélection confirmée, elle s'est retrouvée en finale des Mondiaux-2024 en mai face à sa rivale Margaux Pinot, et c'est cette dernière qui s'est imposée.

La seconde, vice-championne olympique à Tokyo, a connu un long parcours de la combattante face à Audrey Tcheuméo, 34 ans et double médaillée olympique. Cette dernière a estimé être victime d'une "profonde injustice".

"Forces spéciales" en commando

"Il y a des contre-performances, mais on est globalement satisfaits", a voulu positiver pour l'AFP Bastien Puget, DTN adjoint chargé de la performance. Plutôt que de tirer sur l'ambulance, il met en avant les "belles histoires" de Gaba et de Ngayap Hambou.

Rappelant que le Japon aussi a connu plusieurs désillusions, Puget souligne la "mondialisation qui se fait grandissante" au judo, avec onze pays ayant gagné au moins un titre.

Pour expliquer le meilleur bilan que prévu chez les masculins, Nomis souligne le travail effectué par Baptiste Leroy, propulsé responsable fin 2022 après de mauvais résultats: "Il a changé l'état d'esprit du judo masculin" et amené une "fusion" entre l'Insep et les clubs.

Leroy a également travaillé avec Stéphane Frémont, cofondateur d'un groupe d'entraînement baptisé les "Forces spéciales" et qui compte notamment Gaba et Ngayap Hambou.

"Éduqués au travail" selon Frémont, ils représentent désormais "l'équipe de France de demain". Et demain s'écrira à Los Angeles en 2028.

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