Cameroun : deux coaches pour une CAN
Le Cameroun aborde la Coupe d’Afrique des Nations dans une situation totalement inédite. À dix jours du début du tournoi, la sélection se retrouve plongée dans un chaos institutionnel : deux entraîneurs revendiquent leur légitimité, deux listes ont été publiées et la relation entre Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football, et Marc Brys, sélectionneur nommé par le ministère des Sports, a basculé dans la confrontation ouverte. Un contexte explosif qui fragilise la préparation d’une des nations les plus prestigieuses du football africain.
Deux sélectionneurs, deux listes : un conflit qui paralyse la sélection
Officiellement démis de ses fonctions par Eto’o, Marc Brys affirme pourtant qu’il demeure le sélectionneur légitime, son contrat relevant du ministère et courant jusqu’en 2026. L’ancien technicien du Louvain a donc publié sa propre liste pour la CAN, en opposition totale avec celle diffusée par la Fédération. De son côté, Eto’o a intronisé David Pagou comme nouveau sélectionneur et présenté une liste dans laquelle ne figurent ni André Onana, ni Vincent Aboubakar, ni Eric Choupo-Moting. Autant de choix contestés, aux conséquences sportives potentiellement lourdes.
Les tensions ont atteint un niveau rare, Brys accusant publiquement Eto’o d’agir par “narcissisme” et d’avoir écarté des cadres pour servir ses intérêts personnels. Il assure que seule une décision écrite de la présidence de la République pourrait le dessaisir.
Un climat délétère dans un Cameroun déjà fragilisé sportivement
Cette crise intervient dans un contexte sportif difficile : le Cameroun a manqué la qualification pour le Mondial 2026, battu par le Cap-Vert puis éliminé par la RD Congo en barrage. Les performances récentes ont déjà fragilisé la confiance autour des Lions Indomptables. Les tensions politiques et institutionnelles ajoutent une dimension supplémentaire à l’inquiétude de supporters peu habitués à un tel niveau de désorganisation.
Les controverses autour d’Eto’o ne datent pas de cette affaire. Le président de la Fédération a déjà été sanctionné par la FIFA et accusé de pratiques irrégulières, ce qui renforce la perception d’une gouvernance instable.
La CAN approche, mais aucune issue claire n’émerge
À moins de deux semaines du début du tournoi, nul ne sait quel staff dirigera réellement la sélection ni quels joueurs seront convoqués officiellement. Le Cameroun, nation majeure du football africain, se retrouve ainsi paralysé par une lutte de pouvoir interne qui menace directement ses ambitions. Les supporters espèrent encore un compromis, mais le temps presse, et le chaos domine.

