Le vestiaire belge explose : Rudi Garcia sur la sellette
Le nul concédé samedi soir contre le Kazakhstan (1-1) a fait l’effet d’une déflagration en Belgique. Alors que les Diables Rouges avaient l’occasion de valider leur billet pour la Coupe du monde, ils ont offert un visage terne et indécis. Depuis les tribunes, Rudi Garcia, suspendu, a assisté impuissant à une prestation sans relief qui semble avoir définitivement fissuré son crédit auprès des joueurs comme des médias.
Doku met les pieds dans le plat
Jérémy Doku a été le premier à allumer la mèche. L’ailier de Manchester City n’a pas masqué sa frustration : “Si on a besoin d’eux pour battre le Kazakhstan, on ne fera rien à la Coupe du monde.” Une phrase lourde de sens, visant autant le manque de caractère du groupe que les choix du sélectionneur. Doku a aussi dénoncé une préparation insuffisante : “On pensait qu’ils joueraient long, mais ils ont joué court. Peut-être qu’on n’a pas assez analysé notre adversaire.” Des mots qui sonnent comme une remise en cause directe du travail tactique du staff.
La presse belge, souvent mesurée, s’est montrée d’une rare sévérité. Sur Sporza, Peter Vandenbempt a jugé la sortie de Doku “aussi inquiétante que le match lui-même”, estimant que Garcia devait “réparer d’urgence le lien avec son vestiaire”. D’autres, comme le Het Nieuwsblad ou la RTBF, évoquent un “coaching dépassé” et “un projet à bout de souffle”. Déjà critiqué après le nul contre la Macédoine du Nord, l’ancien coach de l’OM semble désormais isolé, presque désavoué par son environnement.
Une fracture qui couvait depuis longtemps
Les tensions entre Garcia et certains cadres, notamment Doku, ne datent pas d’hier. L’ailier avait déjà exprimé son incompréhension lors du premier match du sélectionneur en mars dernier, où il n’avait pas joué une minute. Si la relation s’était depuis normalisée, la frustration accumulée refait surface à la moindre contre-performance. D’autres joueurs, comme Nicolas Raskin, ont également laissé transparaître leur lassitude, symbole d’un vestiaire qui ne suit plus totalement la méthode du technicien français.
Mardi contre le Liechtenstein, la Belgique peut valider sa qualification, mais le mal semble plus profond. Derrière les résultats mitigés se cache une perte d’adhésion et de confiance. Hier, depuis les tribunes, Garcia a vu son équipe sans âme et son autorité s’éroder un peu plus. À quelques mois de la Coupe du monde, son avenir paraît plus que jamais incertain. S’il ne parvient pas à rallumer la flamme d’ici là, il pourrait bien ne jamais fouler la pelouse américaine avec les Diables Rouges.

