Vinicius Junior s’excuse… sans vraiment le faire
Ce mercredi, soit 72 heures après avoir quitté le terrain en plein Clasico dans une colère noire, Vinicius Junior a publié un message d’excuses sur ses comptes. Destinataires : les supporters, ses partenaires, la direction, Florentino Pérez. Grand absent de la liste : Xabi Alonso, l’homme qu’il a pourtant insulté devant des millions de téléspectateurs.
Les excuses de Vinicius qui interrogent
Soixante-douzième minute au Santiago Bernabéu. Le Real domine Barcelone 2-1 quand Alonso décide de sortir Vinicius. Réaction immédiate du Brésilien : bras levés, regard incrédule. « Moi ? Toujours moi ! » hurle-t-il avant de lâcher plusieurs insultes directement au technicien basque. Direction : vestiaires, sans même un coup d’œil au staff.
L’entraîneur ne l’entend pas de cette oreille. Il dépêche son adjoint Luis Llopis avec une consigne ferme : ramène-le, et précise-lui bien qu’il risque de passer beaucoup de temps sur le banc s’il ne réapparaît pas. Quelques minutes plus tard, Vinicius regagne sa place, visage fermé.
Un mea culpa incomplet
Le communiqué publié mercredi cherche visiblement à éteindre l’incendie. « Parfois, la passion prend le dessus », justifie le numéro 7. Il évoque son « amour pour ce club » et promet de « continuer à se battre chaque seconde pour le Real ». Formule classique, ton mesuré.
Sauf qu’un nom brille par son absence totale : celui de Xabi Alonso. Ni mention directe, ni allusion indirecte. Cette esquive délibérée n’a échappé à personne en Espagne. Marca, AS, tous les médias madrilènes l’ont immédiatement souligné comme la preuve que le contentieux personnel reste entier.
Pourtant, quelques heures avant la publication du texte, les deux protagonistes se sont bien croisés à l’entraînement. Accolade forcée, discussion qualifiée de « cordiale » par AS. Mais manifestement, cette réconciliation de surface ne suffit pas à effacer les griefs accumulés.
Un climat déjà dégradé depuis juillet
L’affaire ne date pas d’hier. Depuis la Coupe du Monde des Clubs en juillet dernier, Vinicius ronge son frein. Sur dix titularisations cette saison, il n’a achevé que trois rencontres. Une rotation qui le blesse profondément, lui qui était intouchable sous Carlo Ancelotti.
Son entourage reproche ouvertement à Alonso ce manque de considération et une communication jugée inexistante. La direction madrilène, elle, soutient fermement son technicien et attend du troisième capitaine plus de maturité. Florentino Pérez aurait d’ailleurs très mal vécu l’image renvoyée dimanche.
Le pardon, vraiment ?
Alors, faute avouée, faute pardonnée ? Pas si simple. Vinicius a fait le strict minimum pour calmer les ardeurs médiatiques. Le club a choisi de ne pas sanctionner, privilégiant la gestion interne. Mais en refusant de nommer explicitement Alonso dans ses excuses, le Brésilien envoie un signal clair : la page n’est pas tournée.
Entre paix des braves et guerre froide, la situation actuelle ressemble davantage à un cessez-le-feu fragile. Le véritable test viendra lors des prochains matchs, quand Alonso devra à nouveau gérer son temps de jeu. D’ici là, chacun joue sa partition : le coach maintient son autorité, le joueur sauve les apparences. Mais le mal est fait, et les mots prononcés dimanche resteront longtemps en travers de la gorge.

