Lamine Yamal au cœur d’une nouvelle tempête en Espagne
À peine remis d’une première polémique sur sa gestion médicale en sélection, Lamine Yamal se retrouve à nouveau au centre d’un tourbillon médiatique. Depuis jeudi soir, les plateaux télé, les réseaux sociaux et les rédactions espagnoles s’agitent autour d’une nouvelle controverse qui risque d’empoisonner ses prochaines semaines. Elle concerne cette fois son état physique à la fin du choc face au PSG et une décision qui fait déjà grincer des dents en Catalogne.
La fracture Barça – sélection refait surface
Selon les révélations du journaliste José Alvarez sur El Chiringuito, le lauréat du trophée Kopa a « terminé surchargé et presque en boitant » contre Paris. Malgré cela, Luis de la Fuente l’a convoqué ce vendredi matin pour les matchs d’octobre contre la Géorgie et la Bulgarie. Cette décision a fait bondir le FC Barcelone, qui s’inquiète d’une rechute de sa pépite de 18 ans. Elle a aussi rouvert de vieilles plaies : celles de la trêve internationale de septembre, lorsque Yamal, déjà diminué, avait été aligné 79 puis 73 minutes avec la Roja, sous antidouleurs et sans entraînement entre les deux rencontres. Hansi Flick avait alors dénoncé une « gestion irresponsable » du joueur par la Fédération espagnole.
Le Barça estime que ses avertissements ont été ignorés. Le club assure avoir informé la RFEF de douleurs au pubis, là où la communication officielle parlait de simples maux de dos. « La Fédération nous a menti », a lâché le journaliste Alfredo Martínez, dénonçant un manque total de dialogue. Luis de la Fuente, lui, a balayé les critiques avec ironie : « Vous croyez qu’aujourd’hui je penserais à ce que dit Flick ? Non, ça ne m’intéresse pas. » Une réponse qui illustre le fossé croissant entre les deux camps. Les médias catalans, à l’image de Sport et Mundo Deportivo, appellent à « protéger » Yamal, tandis que la presse madrilène soutient majoritairement la sélection.
Un débat qui dépasse le cas Yamal
Derrière cette querelle, c’est un débat plus large sur la gestion des jeunes talents qui ressurgit. Yamal, qui a disputé 55 matchs la saison passée, incarne cette génération surexploitée dès l’adolescence. La Fédération justifie sa convocation en expliquant que s’il est apte à jouer avec Barcelone, il l’est aussi pour l’Espagne. Mais les Blaugrana redoutent une rechute et ses conséquences. Deco, directeur sportif du club, appelle à « améliorer les protocoles et la communication entre clubs et sélections » pour éviter de mettre en danger les carrières de joueurs aussi jeunes.
Cette nouvelle polémique a encore accentué la fracture entre Barcelone et la sélection espagnole, sur fond d’intérêts divergents. Elle place aussi Yamal dans une situation délicate, pris en étau entre l’ambition nationale et la prudence de son club formateur. Si la Roja persiste et que le joueur rechute, la crédibilité de la gestion médicale espagnole serait sévèrement remise en cause. En attendant, c’est tout un pays qui débat autour d’un adolescent déjà devenu un enjeu national.