Quand Gerrard snobe Yamal pour défendre une autre légende
Le concert de louanges est quasi unanime. Partout où il passe, Lamine Yamal laisse derrière lui une traînée de poudre et des observateurs bouche bée. Le nouveau numéro 10 du Barça est présenté comme le talent d’une génération, le futur du football mondial. Pourtant, une voix discordante s’est élevée. Et pas n’importe laquelle. Interrogé par ESPN sur le phénomène, Steven Gerrard a refusé de céder à l’euphorie ambiante, préférant remettre les choses en perspective. À sa manière.
Lamine Yamal ? Gerrard préfère rappeler Michael Owen
Plutôt que de s’épancher sur le talent de l’Espagnol, la légende de Liverpool a immédiatement sorti de son chapeau un autre nom : Michael Owen. « J’ai joué avec lui. C’était un adolescent incroyable. Alors je dirais Michael Owen [comme étant le meilleur] », a-t-il affirmé. Et quand on le relance sur le fait que Yamal vise le Ballon d’Or, Gerrard enfonce le clou : « L’un le chasse, l’autre l’a déjà eu. Il faut respecter le fait que Michael Owen a été élu meilleur joueur du monde. » Un recadrage en bonne et due forme. Presque un « calme-toi, petit ».
Cette sortie interroge. Est-ce du chauvinisme, une façon de défendre un compatriote ? De la jalousie envers ce jeune talent qui capte toute la lumière ? Ou simplement la mémoire d’un joueur qui a vu de ses propres yeux l’éclosion d’un autre phénomène ? Car il faut le reconnaître, l’argument de Gerrard se tient. Owen a été Ballon d’Or en 2001 et a marqué les esprits au Mondial 98 à seulement 18 ans, un exploit que Yamal ne pourra pas rééditer, question d’âge.
Une comparaison stérile ?
Mais la comparaison a ses limites. Si la précocité d’Owen est indiscutable, sa carrière, elle, s’est vite éteinte. Après un passage raté au Real Madrid, il n’a plus jamais retrouvé son meilleur niveau. Yamal, lui, a encore tout l’avenir devant lui et a déjà brillé à l’Euro, chose qu’Owen n’a jamais faite. On pourrait se demander pourquoi Gerrard s’est senti obligé de comparer. Comparaison n’est pas raison. Il aurait pu saluer le génie de l’Espagnol sans le mettre en balance avec une gloire passée.
Au fond, cette déclaration en dit plus sur Gerrard que sur Yamal. C’est le réflexe d’un ancien, qui rappelle à la nouvelle génération que d’autres, avant elle, ont aussi été des prodiges. Un rappel à l’humilité, peut-être un peu maladroit. Mais une chose est sûre : Lamine Yamal a maintenant un argument de plus pour prouver qu’il est unique. Et que le seul talent qui compte, c’est celui qui s’écrit au présent.