Gyökeres commet la même erreur que Griezmann
Viktor Gyökeres est l’homme du moment. Meilleur buteur européen la saison passée, l’attaquant suédois du Sporting est au centre d’un feuilleton qui agite le mercato, avec Arsenal en tête de liste pour l’accueillir. Sûr de sa force, le « Cyborg » a accordé une interview fleuve à France Football dans laquelle il retrace son parcours atypique. Mais au détour d’une question, il a lâché une petite phrase qui a immédiatement fait lever quelques sourcils. Une sortie médiatique pleine de confiance, mais qui pourrait s’avérer être un piège redoutable.
La déclaration qui a tout changé pour Griezmann
Interrogé sur sa place dans la hiérarchie des meilleurs attaquants, Gyökeres n’a pas hésité : « Oui, je suis à la même table qu’eux désormais », en parlant de Haaland, Kane et Lewandowski. Cette phrase en rappelle une autre, presque mot pour mot. Celle prononcée par Antoine Griezmann en 2018, qui affirmait alors pouvoir « s’asseoir à la même table que Messi et Cristiano ». À l’époque, le Français est sur le toit du monde. Mais avec le recul, cette déclaration a marqué le début d’un lent déclassement. Jamais plus il n’a retrouvé les sommets du Ballon d’Or.
Le problème, c’est que l’histoire du football est cruelle avec ce genre de sortie. Pour Griezmann, cette phrase est devenue un boomerang. Son transfert raté au Barça, ses statistiques en baisse, chaque contre-performance était ramenée à cette ambition affichée. Il s’était mis une pression immense et inutile, et ses détracteurs ne l’ont jamais oublié. Il n’était plus seulement jugé sur ses performances, mais sur sa capacité à justifier son auto-proclamation.
Gyökeres face au même piège
En s’asseyant de lui-même à la table des plus grands, Gyökeres vient de commettre la même erreur stratégique. Il vient de donner le bâton pour se faire battre. Jusqu’ici, il était un buteur phénoménal. Désormais, il est le buteur qui se dit aussi fort que les meilleurs. Chaque raté, chaque match sans marquer sera analysé à l’aune de cette déclaration. Il s’est volontairement placé sous une loupe grossissante, s’exposant à une critique bien plus sévère.
Bien sûr, sa confiance est légitime au vu de sa saison. Mais le Suédois vient de transformer une saison exceptionnelle en un standard qu’il devra maintenir à tout prix. C’est le piège de l’hubris : en se décrétant arrivé, on s’interdit le droit à l’erreur. L’avenir dira s’il a les épaules assez solides pour assumer ce statut. Mais l’exemple d’Antoine Griezmann est là pour lui rappeler que dans le football, il est souvent plus prudent de laisser les autres vous inviter à leur table.