Valence – Vinicius : pourquoi le club veut faire interdire le film Netflix

Le contentieux entre Valence et Vinicius Jr. refait surface. Depuis l’incident survenu au stade Mestalla en mai 2023, les relations sont restées tendues entre l’attaquant du Real Madrid et le club de Valence. À l’époque, Vinicius Junior avait dénoncé des insultes racistes venues des tribunes, provoquant une onde de choc dans le monde du football. Deux ans plus tard, le malaise persiste. La sortie du documentaire « Baila, Vini » sur Netflix a ravivé les blessures. Au cœur du film, un épisode particulièrement sensible : celui de cette soirée de mai, exposée comme un tournant dans le combat du Brésilien contre le racisme.

Et c’est précisément ce récit que Valence conteste aujourd’hui avec virulence. Dans un communiqué officiel publié ce 16 mai, le club ché a exigé une rectification immédiate de la part de la société de production à l’origine du documentaire. Valence dénonce des « falsedades » — des contre-vérités — et une vision des faits « injuste » envers ses supporters. Le club se dit profondément offensé par la représentation de sa base de fans comme une masse homogène et raciste, alors qu’il rappelle avoir identifié et sanctionné plusieurs individus responsables des gestes incriminés en 2023. Une nuance qui, selon lui, est totalement absente du récit diffusé à grande échelle.

Valence avait déjà pris ses distances avec le projet. En février 2024, la direction du club avait interdit l’accès de Netflix au stade Mestalla lors d’un match contre le Real Madrid, en signe de protestation contre la ligne éditoriale jugée biaisée du documentaire. Elle avait également refusé que le joueur Hugo Duro, impliqué dans l’altercation avec Vinicius, participe à toute interview. Ce boycott médiatique préfigurait la posture actuelle : une volonté ferme de ne pas laisser leur image être modelée sans droit de réponse.

Valence accuse Vinicius Jr. de mensonge

Des mesures juridiques sont désormais envisagées. Le club de la côte méditerranéenne étudie actuellement les suites à donner sur le plan légal. Il pourrait engager une procédure contre la production brésilienne et Netflix pour atteinte à l’image. L’affaire dépasse le simple cadre sportif : elle touche à la responsabilité narrative dans un sujet aussi grave que le racisme. Valence reconnaît l’existence de dérapages en 2023, mais refuse d’en endosser la responsabilité collective.

Au-delà de la polémique immédiate, cette affaire réactive une question sensible : celle de la lutte contre le racisme dans les stades espagnols. Si Vinicius Jr. est devenu, à juste titre, une figure symbolique de cette bataille, la controverse autour de « Baila, Vini » révèle les tensions persistantes entre vérité individuelle et perception collective. En cherchant à rétablir sa version des faits, Valence joue gros. Et le football espagnol continue de se débattre avec ses démons.