Sakho : « Le PSG a construit un collectif passionnant »
Ancien joueur du PSG et de Liverpool, l’ex-international français, Mamadou Sakho, s’est penché sur ce huitième de finale de Ligue des champions entre ses deux anciennes équipes.
Formé au PSG, Mamadou Sakho conserve un lien très fort avec son club de coeur. Mais l’ex-international français garde également d’excellents souvenirs de son passage à Liverpool (2013-2017). Ainsi, ce huitième de finale de Ligue des champions entre ses deux anciens clubs aura une saveur particulière pour celui qui évolue aujourd’hui au Torpedo Kutaisi, en Géorgie. Dans un long entretien accordé à L’Equipe, le défenseur de 35 ans s’est penché sur cette rencontre entre le PSG et Liverpool. Il a également donné son avis sur le PSG actuel de Luis Enrique. Extraits choisis.
Le match retour dans l’ambiance d’Anfield
« (silence) Anfield, c’est pas un jeu. C’est particulier, c’est une arène. Tu as une équipe de Liverpool là-bas qui, quand elle entre sur le terrain, c’est l’équivalent de Popeye qui ouvre sa boîte d’épinard (rires). 90 minutes là-bas, c’est quelque chose dont on se souvient. Quel que soit le scénario au retour, les Parisiens s’en souviendront. Ils vont se rendre compte à quel point ce stade est si spécial. Mais pour répondre à votre question, il y a des joueurs comme Marquinhos, Dembélé qui ont les épaules pour assumer ce type de rencontre, ce type d’ambiance et pour encadrer les moins expérimentés. »
À l’heure actuelle, quel est le favori de ce match ?
« Tu as Dembélé qui explose tout, Barcola qui est top, Salah qui est toujours au sommet… Je ne veux pas être dans le cliché, mais sur le papier, ce sont deux équipes qui se valent. C’est une finale avant l’heure. Je ne sais pas si ce sont les deux meilleures équipes d’Europe en ce moment, tu as le Real Madrid, le Barça mais en tout cas, clairement, ça en fait partie. »
Son regard sur le PSG 2024-2025
« Quand on m’a posé la question en début de saison, j’avais dit : ‘Il faut laisser du temps à ces jeunes joueurs d’apprivoiser leur nouvel environnement, leur nouveau statut.’ Vous savez, ce n’est pas rien de porter ce maillot, c’est lourd. Ils ont changé de philosophie. Et là, on perçoit qu’ils s’adaptent au coach, la mayonnaise prend. Ce que j’aime vraiment, c’est que je sens que les fans sont fiers de venir au stade. Les mecs se battent. Il y a un côté imprévisible dans leur manière de jouer, ils prennent des risques, il y a un état d’esprit quoi… »
Le PSG le plus fort de l’ère QSI ?
« Ça ne se compare pas. Il y a eu une ère qui a apporté beaucoup de bonheur aux gens. Voir toutes ces stars ces dernières années a fait rêver les gamins. Et ça, il ne faut pas l’oublier. Là, c’est une nouvelle ère, avec un projet différent. Le milieu du foot est hypocrite : j’ai vu beaucoup de gens retourner leurs vestes, ces derniers mois, sur la perception de ce projet-là. Il se dégage une force collective. Paris a construit un collectif passionnant. L’équipe, elle est belle, je la kiffe. Je ne sais pas si c’est la plus solide, mais c’est clairement l’une des plus cohérentes. »
Les joueur qui lui plaisent cette saison
« Un mec comme Pacho, par exemple. C’est impressionnant. Il est monté en puissance. Mais ce que j’aime avant tout chez lui, c’est son état d’esprit. T’as l’impression qu’il a grandi dans le 93, qu’il fait partie des nôtres, que c’est un gamin de la banlieue parisienne (rires). Il y en a d’autres. Joao Neves, c’est très très fort. Barcola fait une très belle saison. Certains l’ont critiqué à un moment, mais il avait besoin de temps. Ce qu’il a réussi, en faisant rebasculer la dynamique, c’est costaud. »
Le nouveau Ousmane Dembélé
« Il a fermé beaucoup de bouches. Je ne suis pas surpris parce qu’il est pétri de talent. Ça me fait dire que quand un coach arrive à le mettre dans de bonnes conditions, quand il trouve la bonne formule, ça donne ça. Peut-être aussi qu’il a passé un cap mental. Tant mieux. Ce qu’il fait, c’est impressionnant. »
Comment juge-t-il le travail de Luis Enrique ?
« J’aime sa proximité. Il protège ses joueurs. J’ai toujours considéré que les grands entraîneurs protégeaient leurs joueurs. Il connaît ses bonhommes, j’aime son côté père de famille (sourire). Je lui tire ma crête sur son management (rires). Après, bien sûr, il a une vision du foot qui me plaît. Son équipe s’épanouit, les fans aussi. »
Croit-il encore à un PSG de très haut niveau avec une majorité de joueurs issus du centre de formation ?
« Vu le projet du PSG, il y a de la place pour des joueurs du centre. On le voit, ils essaient de faire jouer leurs pépites. Mais il faut être très conscient qu’il n’y a pas de cadeaux à faire parce que tu es de Paris. On ne va pas donner du temps de jeu car c’est un gamin parisien. Il doit le mériter. Luis Enrique fait cela. Quand je vois le développement de certains, je me dis que cette identité-là, même si c’est difficile, elle va rester. »