Footballeur prometteur, Mondial raté, Sébastien Chabal : trois choses à savoir sur le Briviste Rahboni Warren-Vosayaco
La rencontre entre le rugby et Rahboni Warren-Vosayaco aurait pu ne jamais avoir lieu. Joueur de... football jusqu’à ses 15 ans, l’Australien était voué à connaître une carrière professionnelle.
Le milieu de terrain rapide et doté d’une aisance technique avait même reçu une bourse pour intégrer une prestigieuse école avant de connaître une impressionnante transformation physique durant l’été entre ses 15 et 16 ans.
« En deux mois, j’ai dû prendre 20 kilos et 10 centimètres alors la pratique est devenue compliquée », sourit le nouveau joueur du CAB qui s’est donc naturellement tourné vers le rugby, le sport de prédilection de son papa, lui-même ancien joueur en Rugby League.
« Mon père n’a jamais été vraiment passionné de football alors j’ai basculé sur le rugby sans avoir de regret sur une possible carrière dans le foot. Quand tu es adolescent, tu as envie de faire plaisir à tes parents et j’ai senti que mon père était fier que je me mette au rugby », explique, amusé, Rahboni Warren-Vosayaco qui a essayé tous les postes de la ligne arrière avant de se fixer au centre de la troisième ligne au Japon, où il a passé cinq années.
« C’était une expérience incroyable. Le style de jeu pratiqué au Japon m’allait parfaitement, un style basé sur la vitesse et un rythme important. J’ai passé de très belles années là-bas. » À tel point que Warren-Vosayaco fait partie de la liste élargie de la sélection… japonaise pour préparer la Coupe du monde 2019.
Une Coupe du monde manquée pour des papiers« J’aurais même dû disputer le Mondial mais avant la liste officielle, j’ai appris au dernier moment que je n’étais plus éligible pour des raisons administratives. » Concrètement, le Briviste avait passé sept… jours de trop en dehors du Japon sur les 62 autorisés à l’époque par World Rugby. Une vraie frustration pour le joueur qui est ensuite rentré au pays pour jouer avec les Warathas et la Western Force. Avant donc de poser ses valises en Corrèze cet été.
« Mon beau-frère, Brandon Paenga-Amosa qui joue à Montpellier, m’avait parlé de Brive mais il ne m’en avait pas dit du bien (rires). Il pensait que ce n’était pas fait pour moi », confie Rahboni qui, une fois confortablement installé en Corrèze, n’a pas manqué d’inviter le talonneur international australien pour lui donner tort.
“We are in France so we speak French”« Il est reparti de son week-end enchanté. Pour la vie de famille, c’est l’idéal ici. Quand on est arrivé avec ma femme et nos deux enfants, Air France avait perdu tous nos bagages et tous les joueurs nous ont aidés et prêtés des affaires. Cela témoigne d’un certain état d’esprit », poursuit le troisième ligne centre qui peut aussi dépanner à l’aile ou au centre avec sa science du placement et son impressionnante pointe de vitesse.
« Le style de jeu mis en place par Patrice et le staff me correspond bien », indique Warren-Vosayaco qui s’attelle aussi à apprendre le français. « J’ai toujours en tête cette phrase de Sébastien Chabal prononcée à un journaliste anglais il y a plusieurs années : “We are in France so we speak French”. La prochaine fois, j’essayerai en Français », s’avance le Briviste, dans un large sourire.
Benjamin Pommier Photos : Stéphanie Para