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Danse, théâtre, musique, poésie... Comment La Fontaine-du-Bac, à Clermont-Ferrand, fait bouger la culture

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Danse, théâtre, musique, poésie... Comment La Fontaine-du-Bac, à Clermont-Ferrand, fait bouger la culture

« Ce n’est pas une question de mésentente entre quartiers qui pousse les jeunes à rester dans leur zone, mais une question d’habitude », constate Mickaël Pecaud, directeur artistique et le chorégraphe de Suprême Legacy, un collectif hip-hop.

Pour casser cet entre-soi, le Clermontois de 32 ans a mis au point, avec l’aide de la municipalité et de son collectif, un projet de hip-hop itinérant dans quatre quartiers prioritaires de la ville. « On va proposer des ateliers à La Gauthière, Croix-de-Neyrat, Saint-Jacques et à La Fontaine-du-Bac », explique-t-il. Des ateliers, suivis de représentations tous les ans dans les quartiers de la ville.Au programme, une discipline par quartier, et des sessions étalées sur les vacances de novembre, de février et d’avril.

« Avec ces ateliers, on veut que les jeunes soient en mesure de restituer ce qu’ils ont appris, sous forme d’expo pour le graff, d’un disque pour le rap et le beatbox, et d’un show pour le break. »

En tout, des jeunes âgés de 10 à 17 ans feront quatre représentations. Une par quartier. « Ce sera un peu comme une tournée », ajoute le rappeur de 27 ans. Avec cette initiative, Suprême Legacy souhaite, en parallèle, organiser davantage de spectacles et de compétitions (battle de danse, de rap) gratuits et ouverts à tous dans les quartiers.

Historiquement, la culture hip-hop est intrinsèquement liée aux quartiers populaires. « C’est une culture née dans les ghettos du Bronx. C’était un moyen d’expression qui véhiculait des valeurs chez les jeunes afro-américains », raconte Mickaël Pecaud. Pourtant, depuis quelques années, le chorégraphe remarque que « les jeunes des quartiers en ont marre d’être associés à la culture hip-hop. Pour les intéresser et les motiver, il faut faire preuve d’inventivité, monter un projet… Et pas seulement venir pour leur faire faire du rap ou du break ».

On est loin des origines du hip-hop. Quand le jeune Mickaël danse dans la cuisine parentale à minuit passée. Ce qui fera taper sa mère, dans une barre de recherche Google : « secte hip-hop ».

 

 

Aujourd’hui, Suprême Legacy s’apprête à souffler ses dix bougies et compte 35 membres et 3 écoles à Clermont, Riom et Issoire.Mais l’ADN hip-hop est toujours là. Et même l’entrée du break dance au JO de Paris ne dira pas toute la vérité.

« On n’y verra que la partie compétition, pas la culture. Par exemple, dans un concours de break, les débutants se font plus applaudir que les plus forts. »

 

 

Une culture tellement bienveillante qu’aujourd’hui, Suprême Legacy intervient même dans les Ehpad. Pas de roulés-boulés pour les seniors, mais de l’écriture mise en rap. Un vrai succès. Après tout, le hip-hop va fêter ses 50 ans. Ce n’est plus une histoire de jeunes.

Bac in Town s'installe à l'année

En 2009, la maison de quartier de La Fontaine-du-Bac lançait Bac Ground. Un festival d’art de rue gratuit, polymorphe et fédérateur. Depuis le printemps dernier, le rendez-vous a pris une nouvelle dimension.Grâce à un couple. Celui créé par la maison de quartier et les bénévoles de Bac Ground d’un côté, et la compagnie Daruma de l’autre. Et l’amour a déjà donné vie à un rejeton. Exit Bac Ground, longue vie à Bac in Town.

Le principe reste le même dans la forme. Mais, pour paraphraser Abraham Lincoln – qui n’a jamais mis les pieds à la Fontaine-du-Bac que l’on sache – il s’agit désormais d’un festival du peuple, pour le peuple et par le peuple. 

« Nous sommes en résidence au quartier depuis 2018. Nous avons commencé par beaucoup échanger avec les habitants, pendant des mois. Ils regrettent tous que les gens se croisent moins. Il manque un lieu de vie dans le quartier. »

Un constat souvent entendu par les journalistes de La Montagne lors de leurs pérégrinations dans le quartier. Les 25 et 26 juin derniers, le quartier a donc résonné au rythme des batucadas, des danses, du théâtre, de la musique, des ateliers… Mais aujourd’hui, le rendez-vous annuel est « seulement » le temps fort.

« C’est l’aboutissement d’un travail mené toute l’année. Comme la balade poétique qui était menée avec sept classes de Victor-Hugo (école de La Fontaine-du-Bac, ndlr). Chaque classe a choisi un lieu du quartier pour en faire le décor d’une chorégraphie. »Les spectacles se montent d’ailleurs toute l’année désormais. « Le premier était un spectacle de clowns muets. En plein Covid, on a réuni 150 personnes. C’est un joli succès. »

Rassurés par l’accueil des habitants et leur engagement, Milène Duhameau et sa compagnie ont des projets plein les yeux. « On aimerait une programmation sur l’année, avec un spectacle tous les deux mois. Des projets montés avec et pour les habitants. » Tiens-toi le pour dit Abraham Lincoln.  

Andya Louise et Simon Antony

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