Paris 2024 : des Guéretois en charge d'arbitrer les épreuves de tir sportif à Châteauroux

Limousins et voisins… Il était impossible pour les passionnés de tir sportif de la région de rater ça. Quatre Creusois et un Haut-Viennois font partie de la sélection des quarante arbitres qui encadreront les épreuves olympiques de tir à Châteauroux en juillet prochain.

Une petite fierté que l’on doit à Christian Bailly, à la fois président du club de Guéret et responsable de l’arbitrage au niveau de la Fédération française. Lui-même engagé à Châteauroux. « En tant que pays hôte, on s’est accroché pour avoir un maximum de Français dans ce dispositif. Même si cela a été un peu compliqué pour la parité », commente-t-il.

Il a été élu à cette responsabilité nationale en 2020, une année après avoir obtenu le concours d’arbitre, et après trois décennies à pratiquer et œuvrer au sein du même club creusois.

Basé entre Saint-Sulpice-le-Guérétois et Saint-Vaury, celui-ci est très orienté compétition et compte 150 adhérents. Dont une école de tir gérée par Madame, Danièle Bailly. Qui fait elle aussi partie des arbitres agréés pour les J.O.

La préparation passe par Dubaï et Lima

Le couple ne boude pas son plaisir face au concours de circonstances : la perspective des Jeux de Paris était encore lointaine lorsqu’ils se sont lancés dans l’arbitrage et il n’était pas du tout question que le tir se passe dans l’Indre.

« Mais les sols se sont révélés trop pollués en Seine-Saint-Denis, tandis que la Fédération venait d’investir ici dans ce centre à rayonnement national… », explique Christian Bailly. Qui s’est depuis beaucoup préparé pour le rendez-vous.

« J’étais géomètre de profession, j’avais parlé anglais avec les Britanniques qui achetaient des terrains chez nous… Mais j’ai dû m’y remettre sérieusement ! », sourit-il. Pour ce qui est des règlements, remis à jour tous les quatre ans (afin de coller aux olympiades), il les connaît par cœur.

Passé les années Covid, le Creusois est allé arbitrer de grandes compétitions internationales histoire de pratiquer. Rien qu’en 2023 : les championnats d’Europe à Talinn, les Jeux européens à Wroclaw (Pologne), les championnats du monde à Lima (Pérou), et une autre compétition à Dubaï (Emirats).

Anglais impératif et règles par cœur

Mais cette fois, c’est le monde qui vient, à commencer par Tony Estanguet. Le président du comité d’organisation a visité les installations castelroussines jeudi dernier, alors que les quarante arbitres étaient en répétition générale toute la semaine au centre de tir. « Il s’est montré très accessible et curieux de notre sport qui n’est pas son domaine », notent les Creusois.

Les J.O. intègrent trois épreuves de tir bien sûr très codifiées – contre douze disciplines proposées par la Fédération. Elles correspondent en fait aux distances (10, 25 ou 50 mètres), en pistolet ou carabine, et font intervenir la précision mais aussi la vitesse, via des éliminatoires et des phases finales…

Un découpage et une technicité qui nécessitent plusieurs niveaux de jury, mobilisés sur un temps assez long (du contrôle des équipements à la validation de la cible).

Le tir fait d’ailleurs partie des quelques disciplines qui commenceront avant la cérémonie d’ouverture. Le couple s’apprête donc à passer l’été en Berry. Elle sur les éliminatoires, lui sur les médailles. Cela jusqu’aux Jeux paralympiques. « Nous ne prévoyons pas de jardin cette année ! », sourient-ils. 

Les arbitres limousinsIl s’agit de Danièle et Christian Bailly, Jean-Louis Gayaudon, Jérémie Darfeuille pour la Creuse. Et de Hugo Deslandes pour la Haute-Vienne.

Floris Bressy

floris.bressy@centrefrance.com