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"Il y a rarement des montées plus difficiles" : sur les routes de l'étape du Tour de France au Lioran avec Romain Bardet

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Il le connaît par cœur. Il le franchit depuis qu’il est petit, « plus souvent par le versant de Dienne qui est plus accessible ». Il l’a aussi grimpé plusieurs fois en compétition. Et pourtant, mercredi 29 mai, au moment de reconnaître la 11e étape du Tour de France qui ralliera Évaux-les-Bains (Creuse) au Lioran, Romain Bardet s’arrête au sommet du pas de Peyrol et lâche encore : « Il y a rarement des montées plus difficiles. » Les deux derniers kilomètres d’ascension à 12 % de moyenne le surprennent encore.

Ce sont des grandes lignes droites, avec des pourcentages super réguliers au-dessus de 12, 13, 14 %. On a le sentiment qu’on n’avance pas. 

Parti du Falgoux, le coureur de la DSM-Firmenich PostNL a reconnu les 50 derniers kilomètres de cette étape qui en comptera 211 pour près de 4.200 mètres de dénivelé positif. Les 50 derniers kilomètres qui comptent les trois principales difficultés : le col de Néronne, le pas de Peyrol et le col du Pertus. « C’est un jour pour mettre la pression. Si j’étais dans l’équipe d’un des quatre fantastiques… », lâche-t-il.

L'endroit idéal pour attaquer ? Le Pertus

Romain Bardet livre même la recette : « Il faut mettre la pression dès la sortie du Falgoux, dans le col de Néronne. Ensuite, ce sont des faux plats étroits où il va être difficile de remonter. Ta place en haut du Falgoux, ce sera ta place au début du passage difficile du pas de Peyrol », estime-t-il. Puis, à partir de là, ne plus ralentir.

Durcir collectivement dans le pas de Peyrol avant de passer à l’offensive dans le Pertus.

C’est ici que la différence se fera, assure-t-il au sommet des 4,5 kilomètres à 8,5 % de moyenne de ce dernier. Après avoir durci dans le pas de Peyrol, il faut mettre tout le monde à la limite sur le premier kilomètre et demi du Pertus et attaquer dans le passage le plus dur, avec la petite maison sur le côté, à 800 mètres du replat. 

Cette maison, ou plutôt ce hameau, celui de Fournols, les cyclistes cantaliens la connaissent bien. C’est le passage le plus difficile de l’ascension avec des pentes qui dépassent les 12 % jusqu’à ce fameux replat. L’endroit, aussi, où Greg Van Avermaet avait lâché Thomas De Gendt dans un final similaire pour remporter l’étape et prendre le maillot jaune au Lioran en 2016.

Un avantage pour jouer la gagne : connaître les descentes

À l’époque, les favoris étaient restés groupés, loin derrière l’échappée qui s’était disputée la victoire. Romain Bardet, qui se rend sur le Tour en chasseur d’étapes, libéré de ses obligations au général, espère que le scénario sera le même, mais il reste méfiant : « Normalement, c’est une étape pour les échappées. Mais, elle est placée entre deux journées plus faciles donc les leaders pourraient aussi avoir envie de contrôler. » Lui, en tout cas, sait ce qu’il a à faire : « Si je veux avoir une chance, il ne faut surtout pas que je sois dans le peloton. »

L’Auvergnat pourra s’appuyer sur ces routes qu’il connaît « par cœur ». Notamment les descentes. « Celle du puy Mary n’est pas hyper technique, mais elle est très rapide et sur la deuxième partie il y a beaucoup de virages en aveugle où on pense qu’il faut freiner alors que ça passe full. C’est un vrai avantage de la connaître. La descente du Pertus est très dangereuse. Encore aujourd’hui, j’ai failli me faire piéger par le premier gauche. Ça va très vite, avec des vitesses au-dessus des 80 km/h. Il y a l’avant-dernier virage à droite aussi qui est très dangereux. En 2016, on était bien passé, mais on avait des freins à patins. On verra ce que ça donne avec les freins à disque. »

Une étape qu'il a cochée

Lors du dernier passage du Tour dans le Cantal, en 2020, Romain Bardet n’avait pas pu s’exprimer. Sur ses routes auvergnates, il avait connu une chute violente qui l’avait empêché de défendre ses chances dans la montée du pas de Peyrol.

Il n’y a pas de sentiment de revanche, assure-t-il pourtant. Mais comme ce sera la dernière fois que je cours dans le Cantal, je veux finir avec un bon souvenir sur ces routes.

Il ne le cache pas, il a visé cette étape. Il en a déjà imaginé les scénarios possibles. « Est-ce que les leaders vont jouer l’étape ? Je dirais plutôt non, mais on le saura après 70 kilomètres le jour J, pas avant. On sait aussi que, si l’échappée est très forte et que les coureurs ont du soutien devant, c’est difficile sur ses routes de rentrer. Je pense que 3 minutes 30 au pied du puy Mary peuvent suffire pour aller au bout. Même avec un peloton qui roule à fond derrière. C’est assez ouvert. »

Sur la ligne d’arrivée, déjà tracée au Lioran, il se projette. « Ce sera tout barriéré, c’est difficile de s’imaginer. Par contre, en haut des cols, il va y avoir une grosse ambiance. » Sur les pentes du volcan qu’il côtoie et dompte depuis son plus jeune âge, l’Auvergnat espère faire vibrer ses supporters locaux. Sans doute pour la dernière fois.

Mathieu Brosseau

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