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Tour de France 2023 : le dispositif pour l'arrivée au sommet du puy de Dôme prend forme

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Tour de France 2023 : le dispositif pour l'arrivée au sommet du puy de Dôme prend forme

Depuis six ans, Stéphane Boury (en photo) est responsable des sites d’arrivées du Tour de France chez Amaury Sport Organisation. Après avoir grimpé le puy de Dôme (en 1990, à l’occasion de la Route de France) lorsqu’il était coureur cycliste, le Limousin va mettre sur pied l’arrivée la plus attendue du Tour de France 2023, au sommet du Géant des dômes. « Un défi et une fierté » pour lui.

Cette arrivée au puy de Dôme, c’est un immense défi…

« C’est un défi. Mais comme le dit Christian (Prudhomme), le Tour se doit d’aller partout où il y a du sport. Les contraintes logistiques ne doivent pas nous empêcher d’aller au sommet du puy de Dôme ou ailleurs. J’ai fait une arrivée au mont Aigoual (en 2020), c’est le parc national des Cévennes. On a réduit nos moyens, on a tenu compte des contraintes du parc. À l’arrivée, on a reçu une lettre de félicitations parce qu’on avait respecté ce qu’on nous avait demandé. »

Organiser des arrivées de ce type, c’est gratifiant pour vous…

« Arriver à Clermont, à Lyon, à Limoges… c’est plutôt facile, même s’il y a toujours quelques contraintes. Une arrivée comme celle du puy de Dôme demande davantage de travail, de réflexion. Cela nécessite une grande coordination avec le Département, la gendarmerie et le Parc des volcans aussi. On se doit de respecter les lieux. On va y arriver et on ne fera pas n’importe quoi. »

Combien de fois vous êtes-vous déplacé au sommet du puy de Dôme ?

« Je m’y suis rendu quatre-cinq fois. J’étais déjà passé, il y a deux ans. Là, le dossier s’est véritablement concrétisé au printemps dernier. Je suis venu pendant deux jours, au mois de mai, pour réfléchir, regarder, prendre le Panoramique, prendre la température sans trop me faire repérer aussi. Je faisais attention à ce que je faisais (rires). »

Quelle a été votre réaction lorsque Christian Prudhomme vous a demandé de vous rendre au puy de Dôme ?

« Je lui ai dit : "Christian, je vais y aller, mais ne t’inquiète pas, ce sera bon, on va le faire". Même avant d’y aller, je savais que ça serait bon. On va faire plein de concessions de notre côté, on va réduire la voilure, on ne va rien faire au sommet quasiment, ce sera très épuré. La priorité sera donnée à la course, aux coureurs. D’un point de vue émotionnel, l’organisation de cette arrivée, c’est fort. Je suis content et fier. »

« Comme le dit Christian, le minimum exigé, c’est l’excellence. Ce jour-là, il faut que tout soit parfait, pour qu’après cette étape, on nous demande de revenir. Mais je suis certain que le Tour de France y reviendra. »

La ligne d’arrivée a-t-elle été facile à positionner ?

« Je voulais la placer au plus proche de la dernière rampe. Elle sera tracée dix mètres après la fameuse borne. Les coureurs emprunteront un passage en graviers, qui va être réaménagé avant le passage du Tour pour boucher les trous. Dans la dernière rampe, on va voir sortir les coureurs dans la pente. La tête apparaîtra à la caméra, comme s’ils sortaient de nulle part. Je les imagine déjà.

Concrètement, quels seront les moyens déployés au sommet du puy de Dôme ?

« Généralement, une zone technique d’arrivée, c’est environ 7.000 mètres carrés. On ne peut pas monter tout ça au sommet. Là, il y aura un camion avec le portique d’arrivée, la photo finish, le chronométrage et la sonorisation. Pour tout cela, ce sera un seul et même camion, pas le même que d’habitude. Un camion caméra sera également présent au sommet. Il sera relié avec la zone technique principale qui sera installée à Charade. Il y aura des liaisons satellite entre Charade et le sommet du puy de Dôme. On aura également besoin d’un véhicule pour les liaisons téléphoniques. Les cinquante derniers mètres seront barriérés de chaque côté. En général, sur les cinq derniers kilomètres, on met des arches ou des panneaux. Là, les derniers kilomètres et les derniers mètres seront matérialisés par du marquage au sol, avec des autocollants qu’on enlèvera une fois la course terminée pour ne pas polluer le site. Sinon, très peu de voitures monteront au sommet : une quarantaine au maximum. Un seul directeur sportif par équipe devrait pouvoir effectuer la montée finale en voiture. Il peut y avoir des incidents techniques. Il faut pouvoir remplacer un vélo. »

« On va aussi mettre des postes fixes de dépannage, le long des quatre derniers kilomètres. Il y a deux-trois endroits où on peut dépasser, où il y a des surlargeurs et où seront positionnés des personnels d’équipes. Il y aura plus de motos de dépannage aussi. Il ne faut pas que la configuration du site gâche la partie sportive. Mais rien n’est encore arrêté définitivement. »

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Quid du podium ?

« On n’installera pas le podium habituel. Il existe naturellement. On va positionner des marches sur un promontoire situé au-dessus du passage du Panoramique. En fond, on aura la chaîne des volcans. »

Y aura-t-il une tribune au sommet du puy de Dôme ?

« Non. Certains partenaires, triés sur le volet, pourront accéder au sommet. Mais ils ne seront pas nombreux. »

Selon vous, cette ascension du puy de Dôme se rapproche-t-elle d’une arrivée atypique que vous avez déjà connue sur le Tour, ces dernières années ?

« J’aurais été tenté de dire qu’elle se situe entre l’arrivée au col du Granon (Tour de France 2022) et la Super-Planche des Belles Filles, mais pour la Super-Planche des Belles Filles, on a la zone technique située un kilomètre en contrebas de l’arrivée. Non, le puy de Dôme, c’est à part. Et puis, ça parle à tout le monde. La Planche des Belles Filles, certes le Tour y vient depuis dix ans. Mais avant, ce n’était pas connu par le grand public. »

 

Propos recueillis par Manuel Caillaud

Infographie : Laurent Chazal

Photos : Richard Brunel et Olivier Chabe (ASO)

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