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L'échappée belle de Sandrine Blanc, habitante de Désertines (Allier) atteinte de sclérose en plaques, qui revit grâce au cyclisme

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L'échappée belle de Sandrine Blanc, habitante de Désertines (Allier) atteinte de sclérose en plaques, qui revit grâce au cyclisme

La vie lui a mis des bâtons dans les roues. Mais elle n’a jamais dérayé. Et a fini par remonter la pente. En serrant les dents. Elle, c’est Sandrine Blanc. Atteinte de sclérose en plaques depuis 2007, cette femme de 50 ans, qui est née et habite encore aujourd’hui à Désertines (Allier), a repris des couleurs à mesure qu’elle a renoué avec sa passion de toujours, le cyclisme. Rétropédalons donc un tantinet, sans la braquer, afin de vous narrer les différentes étapes de son tour de force.

Sa jeunesse

« J’ai commencé le cyclisme à 9 ans », éclaire Sandrine Blanc, alors qu’elle nous reçoit à son domicile biachet. « Mon papa était lui-même coureur, du coup c’est lui qui m’a mise sur le vélo. J’ai de suite été dans le bain ». Puis dans une école de cyclisme. « Là, j’ai vite été intéressée par la compétition ». D’abord sur les courses classées FFC (Fédération française de cyclisme), avec quelques places d’honneur.

Puis dans la sphère inférieure, en Ufolep. Là ce ne sont plus les places d’honneur mais dorées qu’elle collectionne, entre 1992 et 1999 : championne de France féminine par équipe?; plusieurs titres de championne d’Allier et d’Auvergne de course en ligne?; ainsi que moult victoires sur des courses locales, parfois mixtes.

Sa maladie

Si ce palmarès s’arrête en 1999, c’est à cause de deux coups de pompe. Deux crevaisons sans rustines. La première personnelle : « En 1999 j’ai rencontré celui qui est aujourd’hui mon ex-conjoint. Comme il n’aimait pas le vélo, j’ai stoppé, pour lui et pour fonder une famille », relate cette mère de deux enfants. Quant à la seconde, elle est hélas médicale : « En juin 2007 je suis tombée malade ». Fatigue, jambes et bras qui ne suivent plus…

« J’ai d’abord pensé à un AVC. Mais après plusieurs examens, dont une IRM et une ponction lombaire, on m'a dit que j’avais une sclérose en plaques. C’est une pathologie démyélinisante, c’est-à-dire qu’elle touche les myélines des neurones et qu’elle détruit les connexions. »

Sandrine Blanc

Dans son cas, seul le cerveau s’en trouve atteint, pas la moelle épinière. Mais les effets sont déjà lourds : « Faiblesse musculaire dans un bras et mes deux jambes, beaucoup de fatigue, des pertes d’équilibre… ». Et surtout incurables : « Guérir?? On n’en guérit pas, non, mais il y a un traitement de fond pour maintenir au mieux les capacités et pour le bien-être ».

Son combat

Ce traitement, il a fallu tâtonner avant de trouver le bon. Et même maintenant que c’est fait, pas question de reprendre le travail. Titulaire d’un BEP de nettoyage industriel, Sandrine a été déclarée en invalidité en 2010. Et à ça s’est ajoutée une autre plaie. Le divorce d’avec son mari, entraînant son départ du domicile conjugal, en 2018. Sauf que cette plaie-ci a, en quelque sorte, permis de panser tous ses maux…

« Je suis partie de la maison en mai 2018 et je me suis remise au sport en septembre. Pour m’occuper et aussi pour savoir ce que j’étais encore capable de faire. »

Qu'est-elle capable de faire ? Du vélo. Évidemment. « En retournant voir des courses avec d’anciens copains de l’Ufolep ça m’a donné envie de m’y remettre ».

Sa renaissance grâce au vélo

Alors elle s’y est remise. C’était en août 2020. « J’ai acheté un vélo à pas cher, un gros truc de onze kilos. J‘ai grimpé dessus… et c’était reparti pour un tour ». Un tour qu’elle avait laissé inachevé en 1991, vingt et un ans plus tôt. Et qu’elle a repris sans mettre la pédale douce :

« Pour ma première sortie j’ai roulé cinquante kilomètres sur le canal, entre Montluçon et Vallon. Le simple fait d’être remontée sur un vélo c’était déjà une victoire sur la maladie. »

Sandrine Blanc

Mais ça ne lui a pas suffi. « J’ai repris l’entraînement sérieusement ». Puis, bien sûr, la compétition. Avec, en janvier dernier, une licence signée en Ufolep… Et une autre en handisport, affiliée à la FFC. « Ma première course ça a été à Saint-Amand [Creuse] le 29 mai 2021 ». Vingt-deux ans après la dernière, rappelons-le. « Et j’ai fini première féminine ». Puis première de la Coupe de France Cofidis handisport fin septembre. Puis deuxième de la course en circuit et du contre-la-montre des championnats de France handisport, les 16-17 octobre, dans l’Ain.

Et maintenant ?

Où s’arrêtera donc Sandrine Blanc?? « Je prépare la saison 2022, avec comme objectif de participer à des courses UCI [le circuit mondial]… Et pourquoi pas d’ici un an ou deux être sélectionnée en équipe de France handisport?? ». Rien que ça. « Ce serait une belle revanche par rapport à mon parcours et aux personnes qui n’ont pas cru en moi?! ». Ou en son amour pour son sport. « La maladie je l’aurai jusqu’à la fin de ma vie, mais le vélo m’aide à ne pas y penser ». Et à avancer. La tête dans le guidon. Le corps enchaîné à sa passion.

Texte : Luc Barre Photos : Florian Salesse

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